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3,78

sur 2337 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre a reçu plusieurs prix dont le prix FNAC. C'est une bonne surprise, il mérite très largement toutes ses excellentes critiques.
Aliide, femme martyrisée dans sa chair et dans son âme essaie de s'en sortir dans sa ferme isolée. Zara, une prostituée vient troubler sa quiétude. Petit à petit, une relation saine s'intaure entre elles. Ce n'est pas encore de la confiance, ni de l'amitié. Elles apprennent à vivre toutes les deux. Quand elle apprend que Zara fait partie de sa famille, elle n'hésite pas à tuer pour qu'elle ne retourne pas chez ses bourreaux, deux hommes qui avaient fait d'elle une esclave. L'auteur revient beaucoup en arrière dans son récit mais cela ne gâche pas la lecture car tout est daté avec le lieu. le style est fluide, sans concessions, tranchant, dur mais profondément humain quand Sofi décrit la douleur des deux femmes, toutes les deux esclaves de quelque chose ou de quelqu'un.
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Livre terrible et éprouvant, mais livre à lire certainement. On comprend pourquoi des jeunes filles de l'est se font prendre aux pièges terribles de la prostitution.
Le destin de la vieille Aliide et de la jeune Sara se réunissent dans l'horreur, jusqu'au bout on se demande si celle qui a connu l'horreur des purges staliniennes va aider celle qui est tombée dans les griffes d'un souteneur.
Sara ne sait pas comment expliquer sa situation à la vielle femme et elle a tellement peur qu'on la retrouve.
Aliide la peur ça la connaît mais maintenant tout cela est si loin.
Sara et Aliide sont liées par un très lourd secret : rien dans ce livre n'est léger !
La construction du roman est étonnante, comme des cercles qui se resserrent, comme un serpent qui entoure sa proie en l'étouffant peu à peu, la vérité se fera jour.
Sara pourra-t-elle revivre et éloigner d'elle l'horreur.
À lire donc (si on est en forme et qu'on a le moral !)


Lien : http://luocine.over-blog.com/
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La purge, on part en Estonie, un pays que je ne connais pas vraiment.

Une vieille femme seule, Aliide, isolée et heureuse ainsi, qui fabrique dans la petite cuisine de la maison familiale, conserves et remèdes à base de plantes, trouve un matin dans son jardin, une jeune femme en détresse: Zara.

Le destin réunit ces deux femmes qui ne devaient pas se rencontrer. Leurs histoires nous transportent dans le temps et l'espace. de la jeunesse d'Aliide, bien avant que sa chère Estonie soit disputée durant la guerre entre l'Allemagne et la Russie.
Avant que le pays soit envahi de travailleurs Russes approuvés par le parti, que les terres soient réquisitionnées au nom du communisme et bien avant que les résidents Estoniens soient déportés en Sibérie pour leur manque de collaboration.

De son côté Zara, jeune femme russe, éduquée, en santé et heureuse a voulu tenter sa chance à l' Ouest où l'argent coulait à flot. Berlin ne tint pas ses promesses.

Le récit est saccadé, entrecoupé, allant d'une époque à l' autre, d' une histoire à l' autre dans un amalgame qui semble décousu. Les secrets portés par les personnages nous semblent tout aussi décousus. Pourtant, vient un point où on ne peut s'empêcher de se demander : "mais qu' est-ce qui a bien pu se passer?"

De page en page, d'une anecdote à l' autre, la toile se tisse. le malaise est grand et l' attachement encore plus grand.

Le style de l' auteur rappelle la structure du récit. Les descriptions brutales remplies de détails côtoient les non-dits, les sous-entendus et mettent en évidence les zones grises.

Impressionnée, parfois choquée et souvent touchée; la survie de ces femmes, malgré tout ce que la vie les a obligés à subir, n' inspirent jamais la pitié.

L' auteur, du début à la fin, ne nous livre pas toutes les réponses. Comme dans la vie, les personnages nous quittent sans jamais s'achever. Tout comme nos aïeux qui disparaissent avec toutes leurs traditions, leurs souvenirs et leurs secrets, on quitte Aliide et Zara.

Une lecture souvent perturbante mais dont on ne peut se détacher
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Je ne savais rien sur l'Estonie, que je situais de façon fort vague vers la Russie .. Je ne savais rien de l'histoire de ce pays, marqué par les invasions russes et allemandes. Purge s'imposait, comme une évidence. Pour découvrir, violemment, un pan de ce pays.

A travers les destins croisés de Aliide et Zara. A travers l'horreur, les choix, les trahisons. [Avril'12]
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L'idéologie communiste aurait pu sonner le glas de l'asservissement de la femme. “Camarades”, travailleurs, au service d'un bien commun et d'un avenir lumineux, hommes et femmes pouvaient être membres des jeunesses communistes, faire des études, s'élever dans la hiérarchie du Parti et accéder aux honneurs… en théorie. Dans les faits, rien ne semble jamais pouvoir venir à bout d'une fatalité millénaire. Si Aliide ne trouve pas rapidement un mari, elle devra supporter les moqueries des villageois. Ses qualités ne seront jamais que celles qui brilleront au grand jour dans la tenue de sa maison, la qualité de sa cuisine, la réussite de ses conserves, la quantité de lait qu'elle fera jaillir du pie de la vache.

On comprend que Zara ait souhaité fuir un destin qui, 50 ans après, n'offrait rien d'autre à la jeunesse post-communiste. La jeune femme se trouve prisonnière d'un proxénète de la pire espèce, dans une capitale étrangère. Subissant les pires humiliations, privée des commodités primaires, violentée, battue, elle finit par s'échapper en s'étonnant de ne pas y avoir pensé plus tôt, et se réfugie chez Aliide.

Aucune brèche dans le récit, aucune faille dans la démonstration implacable de l'auteur: telle une araignée, Sofi Oksanen tisse une toile qui se referme inexorablement sur le lecteur. Toutes les femmes subissent la domination masculine; la différence, finalement, réside en la petite part de liberté qu'elles parviennent éventuellement à conserver sans en avoir l'air. Purge n'est pas une fiction, est-il besoin de le rappeler?
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C'est l'histoire de la rencontre de deux femmes. Aliide Truu qui finit sa vie seule au milieu de la campagne estonienne. Zara Pekk qui a cru au rêve occidental au point d'y perdre tout ce à quoi elle tenait. C'est aussi l'histoire d'un village, meurtri, envahi et réenvahi, déclaré soviétique et où la délation est devenue un ultime moyen de survie. Par amour et par jalousie, Aliide a trompé tout le monde. Mais le jour où son destin croise celui de Zara, quelque chose se passe, comme si on pouvait effacer les mauvaises actions en allant enfin jusqu'au bout de ce qu'on croit juste.
Le roman de Sofi Oksanen parle de la logique totalitaire avec beaucoup de finesse. On est frappé par l'analogie entre le monde déhumanisé de la prostitution forcée et celui des sbires de la police politique, toujours à la recherche d'une victime.
L'écriture est efficace, le rythme soutenu et la construction qui fait découvrir les tenants et aboutissants de l'intrigue par bribes tient en haleine.
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Un jour, Aliide découvre Zara dans son jardin: deux femmes se rencontrent, deux femmes au parcours de vie terrible, deux femmes qui vont mutuellement se révéler. Au travers leur histoire, se lisent l'histoire d'un pays (l'Estonie) et l'histoire de violences faites aux femmes.

Une lecture à la suite de laquelle mon avis est partagé.................
Lien : http://lejournaldechrys.blog..
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Belle histoire, belles héroines, jusqu'où peut on aller pour l'amour d'un homme qui en aime une autre ? à endurer l'insupportable, à trahir les siens ? à tuer ? tout cela dans un contexte de guerre.C est sans aucun doute un livre à lire, mais est ce le livre de la rentrée ? Je trouve juste dommage que certaines scènes soient juste suggérees et que la fin du livre soit un peu rapide.....
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📚 Début de l'histoire - Estonie, 1992 : la vieille Aliide trouve dans son jardin Zara, jeune femme en fuite. Contre toute attente, en dépit de ses appréhensions, elle lui ouvre la porte de sa maison.

🖊️ Ce texte nous propose une narration autour de plusieurs époques, autour de la vie de ces deux femmes. de leur vie, de leurs amours, de leurs lâchetés, de leurs secrets.

💥 La construction du récit est vraiment intéressante ; l'ensemble forme un puzzle passionnant à lire. Les allers-retours entre les différents moments de la vie de ces femmes. Les ellipses, nombreuses, comblées un peu plus tard, lorsque ce sera le moment.

🖊️ J'ai craint un instant que ma méconnaissance du contexte géopolitique de l'Estonie au XXe siècle ne soit un problème : en fait, le texte est habilement écrit pour ne pas perdre totalement le lecteur. À la fin du livre, se trouve une petite chronologie, à consulter dès que nécessaire.

💥 J'ai apprécié le style de l'autrice ; le travail de traduction doit y être aussi pour beaucoup. le choix des mots, les accumulations dans les descriptions, la façon de nous montrer les émotions, les sensations, les odeurs...

🪰 Et les mouches qui reviennent régulièrement, comme un leitmotiv... Dès le départ, cette présence m'a étonné (et je vais rester volontiers énigmatique à ce sujet).

💥 Bilan ? Vous aimez les histoires à tiroirs, les fresques sur plusieurs années, les personnages féminins bourrés d'imperfections, alors lisez-le !
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"Purge", roman finlandais de S. Oksanen, a accroché mon regard avec sa couverture. Qu'est-ce qui fait courir la jeune femme? Pourquoi la dame âgée avance-t-elle lentement? Et ce titre en rouge telle une tache de sang sur la neige!
Je lis ensuite le résumé et me dis pourquoi pas! Et voilà que je débarque dans l'Estonie post URSS.

"Aliide" qui vit seule dans sa ferme recueille, à contre coeur, une jeune femme trouvée inconsciente dans son jardin. "Zara", l'inconnue, semble fuir un danger imminent. Une ambiance lourde de silence et d'appréhension flotte entre les deux femmes, mais nous soupçonnons qu'il existe un lien entre elles. À ce stade du récit l'auteur opte pour un tempo lent, en harmonie parfaite avec l'atmosphère de méfiance installée entre les protagonistes.

Lorsque "Aliide" se plonge dans son passé pour raconter son histoire le rythme s'accélère, et on n'a qu'une envie, la suivre.
Son récit recouvre plusieurs décennies auquel se rajoute l'histoire de "Zara". Les flashbacks se multiplient et les périodes s'entremêlent. Qu'à cela ne tienne, je m'accroche et ne perd pas une miette de leurs histoires, aidée par le style fluide et clair de l'auteur.

"Purge" aborde une multitude de thèmes, il y est question de jalousie, de famille, de trahison et de torture, le tout porté par des personnages meurtris et broyés par la grande Histoire.
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