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3,78

sur 2338 notes
Estonie occidentale années 40, Aliide, pour sauver sa peau fricotte avec l'envahisseur russe mais jalouse de sa soeur Ingel, va jusqu'à la faire envoyer en Sibérie pour garder clandestinement son mari Hans.

Zara, petite fille de Ingel, devenue prostituée, arrive à s'échapper et se réfugie chez Aliide qui l'héberge sans savoir qui est vraiment Zara...

Le style est un peu lent, à l'instar de la mémoire de la vieille Aliide, mais c'est une bien belle et intéressante histoire.
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Purge est assurément l'un des romans les plus forts, les plus durs et les plus émouvants que j'ai lus ces dernières années. Sofi Oksanen maîtrise parfaitement la narration dans un style sec parfaitement adapté au propos.
Alors que l'Estonie retrouve l'indépendance, voilà l'histoire de Zara qui vient de s'échapper d'un réseau de prostitution où elle a connu les pires sévices et humiliations. On pense au poignant roman d'Herbjørg Wassmo, Un verre de lait, s'il vous plaît ; on retrouve ici la même intransigeance pour dévoiler sans fard l'exploitation sexuelle des femmes. Il y a aussi l'histoire d'Aliide, la grand-tante de Zara, qui elle aussi a connu les violences et les avilissements dans les années 40 au début de l'occupation soviétique, et qui s'est alliée au régime pour survivre, tandis que sa soeur, la grand-mère de Zara, était déportée en Sibérie. Ces deux femmes, chacune dans leur histoire, ont eu à survivre et ont agi en conséquence. Rien n'est manichéen ici, Sofi Oksanen nous place face à la complexité de l'être humain lui-même face à la complexité des événements, au flux et au reflux de l'Histoire. Ce sont leurs actes qui permettent la rencontre de ces deux femmes et cette rencontre va conduire l'une vers l'espoir et l'autre vers l'apaisement. Leurs histoires s'éclairent mutuellement (c'est la grande réussite de l'autrice) et l'émotion est liée, non pas à la narration qui reste distanciée presque froide, mais intrinsèquement à ce qui naît de la rencontre de Zara et Aliide, elles-mêmes rudes par la force des choses. Tout à fait bouleversant !
J'ai vu récemment le film finlandais tiré de ce livre et c'est, je trouve, une grande réussite : l'esthétique du film est en parfait accord avec l'ambiance du livre, la puissance du récit est la même.
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Dans une période qui s'étend grosso modo de 1940 à 1992, l'auteure relate le destin de femmes qui ont dû subir l'oppression, la soumission, la jalousie et la trahison.

Le contexte est déjà très sombre, l'Estonie pendant l'occupation russe, mais l'histoire des personnages ne fait qu'augmenter la dureté du récit. Il y a énormément de tensions dans cette histoire. La jalousie entraîne la trahison mais également la peur. Cette peur est d'ailleurs l'essence même du roman. Il y en a partout. Chaque personnage transpire la peur. La peur pour soi, la peur pour les autres. C'est une histoire dure mais néanmoins poignante. Au-delà de cela, c'est le témoignage d'un passé estonien peu connu.

Mis à part quelques incohérences chronologiques dans les flashback, dans ce roman, je trouve Sofi Oksanen très convaincante en tant qu'auteure.
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Ce livre nous raconte l'histoire d'un pays l'Estonie, à travers le destin de deux femmes. L'auteur, Sofi Oksanen est née d'un père finlandais et d'une mère estonienne.
En 1992, l'Estonie est indépendante depuis peu, Aliide est une vieille Estonienne qui vit seule dans une ferme isolée. Un matin, elle trouve Zara dans son jardin. Elle est apeurée et dans un triste état.
[...]
Au début du livre, une carte nous permet de situer les lieux évoqués dans le livre, à la fin, une chronologie de l'histoire de l'Estonie permet au lecteur de mieux se repérer. C'est bien utile.
L'histoire de ces deux femmes est comparable à celle de l'Estonie qui a subit, en 1939, l'occupation de l'Armée rouge, puis en 1941, celle des Allemands, en 1944, l'Estonie est reprise par les Russes et enfin elle obtient son indépendance le 19 août 1991. Un livre fort et poignant à découvrir !
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Estonie, URSS, collaboration, amours, haines, jalousie, mémoires, décrépitudes, rédemption, no Future…Autant de tags pour ce livre.

« Purge ». Encore un livre qui a conforté ma connaissance de ma propre ignorance. Je connaissais les pays satellites de la Russie mais je ne m'étais jamais demandé comment leurs populations avaient pu vivre ce joug communiste puis sa chute. Même si l'approche est réduite, elle n'en est pas moins assez éclairante.

Ceux qui ont vu le film « D'une vie à l'autre » de Georg Maas retrouveront un peu de cette atmosphère des situations dans lesquelles le passé, l'histoire ont plus de poids que le présent. Ceux qui ne l'ont pas vu ont tout à gagner à les découvrir, l'un et l'autre.
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Prix Femina Etranger 2012, le livre était dans ma PAL depuis un moment. Un concours, la parution de son nouvel opus m'a donné envie de le lire.

C'est un roman qui ne peut laisser indifférent. Un livre comme je les aime où L'HISTOIRE en majuscule se mêle aux histoires des gens. Un pan complet de l'Histoire nous est ici décrit ; celle de l'Estonie. L'Estonie indépendante en 1920 après la première guerre mondiale. Un pays balte qui pendant près de 50 ans a supporté le joug du communisme et de l'URSS, laissant des stigmates profonds auprès de sa population.

En 1939 arrivent les allemands et les russes soviétiques reprennent le pouvoir, semant ainsi la peur et la terreur. Les "ennemis du peuple", ceux qui voulaient rejoindre les patriotes finlandais pour l'indépendance sont traqués et déportés en Sibérie.

L'écriture est parfois sèche et cassante pour nous décrire les horreurs vécues, mais elle peut être tour à tour tendre, terre à terre, nous décrivant la vie à la ferme, les occupations ménagères et culinaires et les sentiments éprouvés par nos protagonistes.

Deux personnages, deux destins nous sont présentés et s'entrecroisent, ce à des périodes différentes, sous forme de flash-back, qui petit à petit nous permettent de reconstituer les pièces du puzzle et l'histoire, les raisons et motivations des agissements de chacun.

Aliide Truu est une vieille dame au début du récit, nous sommes un peu après l'indépendance (qui eut lieu le 20/08/1991). Elle vit seule dans sa ferme, toujours avec la peur d'éventuelles représailles. Elle a peur, de quoi? , de qui?.... nous le découvrirons au fil des pages.

Tout à coup Zara, une jeune femme déchirée au sens propre comme au sens figuré, arrive dans sa cour. Elle est vraiment en piteux état. Elle est là. Elles n'ont a priori rien en commun et Aliide, méfiante va pourtant lui ouvrir la porte, l'aider....

Petit à petit, elles se parlent et on découvre que quelque chose les unit..

Un livre dur, avec des mots justes qui nous permet de découvrir, L Histoire mais aussi une histoire d'amour intense, amour ou haine??? devrais je dire, car cette dualité amour-haine va dicter la conduite d'Aliide. Par AMOUR ??? mais peut-on parler d'amour lorsque celui ci est à sens unique ?? L'amour donne-t-il tous les droits? autorise-t-il TOUT; même l'horreur?? au nom de la jalousie??

Comment peut-on épouser un homme pour l'amour d'un autre ?? pour éviter des soupçons... Il y a aussi toujours cette honte, l'humiliation, excuse-t-elle de tels comportements???

C'est beaucoup de questions, je suis vague mais je ne veux pas trop déflorer le sujet, mais beaucoup de questions nous interpellent.

Et l'autre ZARA, que fuit-elle ? Que recherche-t-elle?

L'histoire dénonce également les filières de prostituées de l'est, l'auteur dénonce la mafia russe, les droits et conditions des filles, ce qu'elles subissent, leurs espoirs, leurs déceptions.

Un très beau récit avec des allers-retours dans le temps, dans l'espace qui ne sont pas déstabilisants du tout. Tout se tient, des chapitres brefs, un suspense dévoilé petit à petit, les éléments se mettent en place..

Au travers de ce roman Sofi Oksanen nous conte l'histoire d'un peuple, ce qu'il a enduré, l'horreur pour arriver à atteindre l'humanité si longtemps refusée et les traces laissées par tout cela.

Cela me donne vraiment envie de lire "Quand les colombes disparurent"

Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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Purge a été ma lecture de vacances 2012. Peut-être pas le meilleur choix pour lire au bord de la plage et s'évader. Malgré cela, ce fut une lecture bouleversante !

J'aime les livres qui me permettent de me confronter à la grande Histoire. Ici encore, ce fut le cas. J'ai découvert une partie de l'histoire que je ne connaissais pas : l'annexion par l'Allemagne des pays de l'Est et ensuite, l'arrivée de Russes, pas si libérateurs que cela. Une image de ce que pouvait être la vie dans un pays communiste.

C'est aussi un livre sur la brutalité des hommes et de la guerre. Un livre sur des femmes qui ont décidé de ne pas se laisser faire. Bref, un livre émouvant, qui m'a retournée plus d'une fois !
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Mon coup de coeur de la rentrée 2010 !
Le choc de deux terribles destins de femmes estonienes : deux générations qui ont, chacune à leur époque, subi des violences inouïes sous le joug soviétique puis russe et qui réagiront de façon différente à la peur et à l'humiliation.
Aliide, vieille Estoniene qui a subi l'occupation allemande puis russe, le stalinisme étouffant et glacial, a choisi la soumission et la trahison.
Zara,en Russie, victime du post-communisme avilissant des mafieux du sexe, choisit la rébellion et la liberté.
Leurs histoires personnelles, bouleversantes, finiront par se confondre de façon terrible.
Un livre choc, une écriture originale, crue et percutante, qui panse les plaies de ces générations de femmes, à lire absolument !
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Oksanen Sofi, - "Purge" – Stock, 2010 (ISBN 978-2234062405) - traduit du finlandais par Sébastien Cagnoli (cop. de l'original Puhdistus en 2008)

L'auteur est née en 1977, en Finlande, d'un père finlandais et d'une mère estonienne. Ce roman se déroule entièrement en Estonie, après l'effondrement de l'URSS en 1992 et le départ des troupes soviétiques.
Alors que le pays fête son indépendance retrouvée, la vieille Aliide se terre dans sa maison perdue au fin fond d'un village reculé. Elle a fort probablement des choses à se reprocher, car elle est en butte à l'hostilité de la population. Ce matin-là, elle trouve, effondrée dans son jardin, une jeune-femme qui dit se prénommer Zara, qui est épuisée physiquement et terrorisée, car poursuivie par deux hommes de la pire mafia, celle qui s'imposa immédiatement dans les décombres des pays communistes. Peu à peu, Zara – élevée à Vladivostok, parlant un estonien bizarrement suranné teinté d'un fort accent russe – finit par dévoiler les liens qui l'unissent à Aliide. le passé de la vieille femme se révèle peu à peu, par des retours en arrière commençant juste avant la Seconde Guerre Mondiale, du temps de l'Estonie libre.

L'auteur monte magistralement (le terme est faible) un parallèle entre la terreur communiste subie, combattue ou refusée dans les années 1950 et la désintégration de la société estonienne post-communiste.

Peut-on juger celles et ceux qui se sont compromis avec les différents régimes dictatoriaux ? Quelle société l'effondrement du communisme a-t-il laissé derrière lui ? Que s'est-il passé en Europe Orientale pendant ces quatre décennies ? Les deux femmes finiront-elles par s'entraider ?

L'écriture est violente, l'auteur ne recule pas devant les scènes les plus sordides, mais sans s'y vautrer avec la complaisance pratiquée par certain(-e)s autres auteurs franchouillard(-e)s ; la rencontre des deux femmes est minutieusement décrites, sans pathos grandiloquent.

Ne lisant pas le finlandais, je ne puis guère juger de la langue mobilisée, mais la traduction semble excellente. Ce n'est peut-être pas un grand roman à ranger parmi les chefs d'oeuvre de la littérature éternelle, mais c'est un récit solide et une fiction de qualité, pour un grand livre d'histoire européenne.
Une lecture indispensable pour qui a vécu de l'autre côté de ce qui fut le "rideau de fer".
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J'ai aimé. C'est une vision de la vie sous le régime soviétique. Une vie insupportable faite de délation, de corruption. On vit dans le soupçon, dans l'intérêt du parti. On y adhère souvent sans conviction, mais on s'y sent à l'abri. Les interrogatoires sont musclés, les femmes sont battues, violées. Les enfants subissent le même sort.

Dès le début, nous entrons dans un monde particulier ; La vieille Alide et la jeune Zara sont prisonnières de leur vécu. Une même souffrance faite de honte, d'humiliations et de peur les unit. L'action se déroule comme un fil qui se déroule lentement. Les gestes, le regard qui se pose avant de se fixer……….Tout nous laisse supposer la souffrance de ces deux femmes.
Nous pénétrons dans leur quotidien. Des flash- back nous révèlent leur passé.
L'analyse psychologique des personnages est si bien faite qu'on entre dans leur peau. Nous captons tout le poids de leurs souffrances.

C'est un récit poignant, réaliste et douloureux.
Lien : http://clubdelecture.tubize-..
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