Depuis toujours, je suis attirée par le monde de la naissance, et j'aurais bien été sage-femme si j'avais supporté la vue du sang. Ce mystère qu'est l'enfantement, ce miracle me fascine.
Et donc dès qu'un roman parle de cela, je fonce, surtout que celui-ci est islandais, et que dans cette langue, sage-femme se dit « mère de la lumière ».
Le problème, c'est que «
La vérité sur la lumière », s'il met en scène une narratrice sage-femme, ne raconte guère des histoires de naissances.
Dyja a emménagé dans l'appartement de sa grand-tante décédée, sage-femme elle aussi. le roman est surtout une lente descente dans l'univers de la défunte, dont Dyja a découvert les manuscrits enfouis dans une grosse caisse en carton, ainsi que sa correspondance avec son amie irlandaise.
Cette femme avait une manière à elle de raconter les choses, le monde, les animaux, les êtres humains, la lumière, le hasard : tout en tournant autour du pot, elle arrivait par digressions successives à donner son idée sur ces sujets, idée qui se trouvait contredite un peu plus loin.
En trois manuscrits, Dyja remarque « la foi déclinante que tante Fifa accorde à l'être humain au fil des pages (…) En réalité, ma grand-tante se demande dans chacun des textes si l'être humain a sa place dans le monde ou si sa présence est superflue ».
Cette femme visionnaire fascine sa petite-nièce, celle-ci l'ayant souvent accompagnée dans ses pérégrinations.
C'est à partir du moment où j'ai accepté que ce roman n'était pas tourné autour de l'univers de la naissance que je l'ai un peu plus aimé et que j'y ai découvert nombre de questions plus philosophiques sur l'existence.
Mais je regrette l'aspect décousu, les idées partant un peu dans tous les sens, car la vie de Dyja, ses conversations avec sa soeur météorologue, son point de vue sur sa mère croque-mort, sa rencontre avec le locataire du dessus, touriste australien, ses très courtes anecdotes sur les mères en travail et les pères inquiets, le tout mêlé aux écrits de la grand-tante, m'a fait souvent perdre le fil du récit.
Mon esprit s'est mis à vagabonder, mais peut-être était-ce le but de l'auteure, que chaque lecteur se cherche sa propre vérité.