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La plupart des romans reposent sur une idée directrice que l'auteur(e) développe, creuse, illustre, déroule comme un fil jusqu'au dénouement. Ici c'est l'idée de reconstruction déclinée dans de multiples acceptions. On suit l'itinéraire de Jonas, saisi en pleine crise existentielle, obsédé par des idées suicidaires. Afin de ne pas traumatiser famille et voisin, il décide d'aller en finir ailleurs et choisit un pays qui émerge tout juste d'un conflit meurtrier. Equipé de sa boîte à outils comme d'autres le seraient de leur appareil photo, il va littéralement aider les habitants sur place à reconstruire leur ville en ruines. Pas difficile de comprendre la métaphore : ce sont les êtres humains qui se reconstruisent aussi, les survivants de la guerre comme Jonas lui-même qui finalement réussira à sortir de ses idées noires, tel le Jonas biblique recraché par la baleine. Un joli récit, un peu simpliste mais tout en douceur, raconté avec beaucoup de drôlerie, qui fait du bien dans des temps de reconstruction aussi, et qui m'a rappelé le plaisir que j'avais pris à lire le premier roman de Audur Ava Olafsdottir, "Rosa Candida", une histoire de renaissance aussi et de construction personnelle comme dans beaucoup de ses livres.

Etre islandais, c'est vivre dans un ailleurs dicté par une nature hostile avec laquelle chacun compose. S'en sortir seul est une vue de l'esprit, la collectivité est vitale, si vous n'allez pas bien, dans votre tête, sans l'espoir d'une aide quelconque, partez, n'importe où.
Il part n'importe où, pays d'après guerre, dévasté. Les états d'âme d'un homme d'âge mûr sans souci apparent touchent l'égo, sans intérêt particulier, luxe d'homme riche et bien portant. Placè là où il n'y a plus rien de viable, où les êtres ont souffert au delà de tout, notre homme, au bout de son chemin de vie, s'aperçoit du privilège qui l'habite, sa relative innocence, son manque d'expérience des confrontations avec une réalité, la survie au quotidien. La quête de sens saute aux yeux, un peu trop, ce qui plombe un peu le récit. Etre utile, dans le concret, aider l'autre s'impose à lui, comme une évidence. Etablir des parallèles serait hasardeux, toutefois, l'histoire qui nous est contée se retrouve fréquemment dans les organisations humanitaires, où les équipes de recrutement font face à une foule de candidatures de personnes dont l'existence tourne en rond, en "quête de sens", mais dont le sens pratique dont ils ont besoin n'est pas la qualité première.
Le personnage ici dépeint se débrouille, ce qui va donner corps à cette quête, le regard des autres, les besoins qu'il va satisfaire le sortent de l'ornière existentielle un peu stérile, une femme, comme souvent, donnera le coup de pouce définitif vers une guérison totale.
Roman simple et facile au message sain et positif : allez vers les autres, arrêtez de vous regardez le nombril, vous allez tomber dedans.
A lire

Un homme perd pied entre trois femmes: son ex-femme et un divorce, sa mère qui perd la tête et sa fille qui ne l'est pas. L'envie de se supprimer, de disparaitre, va le mener dans un pays qui se relève de ses cendres après une guerre. Lui aussi va petit à petit renaitre.
Un roman étrange et poétique, auquel j'ai d'abord eu beaucoup de mal à accrocher. Finalement, le récit est à la fois lent et rythmé et on s'attache vite aux pensées du personnage principal.

Une lecture qui débute bien mais qui s'essouffle tout doucement au fil du temps.

Ce n'est pas le meilleur que j'ai lu d'elle. Ce n'est pas très simple de s'attacher à un personnage qui veut mettre fin à ses jours mais qui est si banal. On retrouve l'écriture fluide et enjouée de l'auteur et c'est là que réside tout son charme.