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4,04

sur 594 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ör – Cicatrices – Blessures de la vie.

Quand la poisse vous poursuit, que votre épouse vous quitte, que votre fille est d'un autre, que votre mère arrive au bout de sa vie, que votre voisin vous réveille en pleine nuit, vous vous dites peut-être que votre utilité sur terre est réduite à néant.

C'est en tout cas ce qui arrive à Jonas qui décide de mettre un terme à son existence en plein mois de mai. Dur, dur quand même à quarante-neuf ans. Alors, scrupuleusement, il vide son appartement, vend sa société, laisse son portable sur sa table de nuit, embarque ses carnets d'adolescent, sa boîte à outils (on ne sait jamais), une paire de chaussettes et le voilà parti pour un aller simple dans un pays (de l'Est vraisemblablement) où la guerre vient juste de se terminer. Il se donne une semaine pour réfléchir au meilleur moyen d'en finir.

Comme il n'a aucun projet précis, il erre dans le périmètre étroit déminé, rencontre beaucoup d'estropiés et de visages fermés. Un étranger, ici, en ce moment, c'est louche ! Vient-il piller les pauvres oeuvres d'art qui n'ont pas été détruites ? Pas de bagage, bizarre ! Peu à peu, grâce à sa boîte à outils, il se rend utile ici et là jusqu'à devenir (quasi) indispensable tant il manque de bras dans ce village défiguré par la guerre.

Il comprend vite que ses blessures personnelles sont peu de choses à côté de celles vécues par les rescapés du conflit. La lecture, par bribes, de son journal intime d'autrefois lui rappelle sa vie, ses souvenirs et gomme peu à peu les sujets d'intérêt de sa jeunesse pour s'intéresser aux autres, trouver une sorte d'apaisement et la reconsidération de soi.

La manière de décrire la vie ordinaire de gens ordinaires d'Audur Ava Ölafsdöttir est émouvante dans sa simplicité, délicate dans son expression teintée d'humour, déterminée dans sa foi à changer son angle de vue sur soi. Sans masquer la peur, le chagrin, les larmes, les vicissitudes du temps. C'est tout le contraire d'un livre cafardeux et désespéré. Là réside sans doute la magie de cet écrivain qui ponctue son récit de quelques citations de grands auteurs, comme une gradation sur la voie d'un mieux-être.

« … je me suis colleté plusieurs fois avec la vérité, là où les ombres sont tantôt longues tantôt courtes, et je sais que l'homme peut rire et pleurer, qu'il souffre et qu'il aime, qu'il est doté d'un pouce et qu'il écrit des poèmes et je sais que l'homme sait qu'il est mortel. Qu'est-ce qu'il me reste à faire ? » (p. 81)

Savoir que le bricolage est une arme bienfaitrice pour une éventuelle réparation personnelle a quelque chose de poétique, non ?

Rosa Candida de la même, m'avait ouvert la voie sur la littérature islandaise.
Ör a creusé une route vers de nouvelles découvertes.

Audur Ava Ölafsdöttir a suivi des cours d'histoire de l'art à la Sorbonne. Elle enseigne cette matière à l'université d'Islande et donne des conférences à travers le monde. Elle a obtenu plusieurs prix littéraires.

J'aimerais aussi marquer mon admiration aux éditions Zulma pour les couvertures originales et colorées qui attirent le regard et la curiosité.
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Un roman sur le sens de la vie. Sur le sentiment d'utilité. le personnage principal du récit retrouvera le sens de sa vie en aidant les gens d'un pays récemment sorti de la guerre, qui n'ont plus grand-chose, où tout est détruit, où tout manque. L'intrigue est un peu convenue, mais non dénuée d'intérêt et de poésie. Un roman qui se lit très vite.
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J'ai été déçu par cette lecture pourtant j'avais beaucoup aimé Rosa Candida et L'Exception de l'auteur.

Nous suivons ici un cinquantenaire qui décide de mettre fin à ses jours, il part en voyage afin de ne pas se supprimer auprès des siens, durant son voyage il se trouve un hôtel qui ouvre tout juste. le pays ou il se rend étant encore en guerre il y a peu de temps, Jonas va se lier d'amitié avec ce frère et cette soeur qui font leur possible pour que cet hôtel puisse renaitre de ses cendres.

Jonas se rend en voyage avec une perceuse, celle-ci va bien lui servir sur place pour reconstruire ou rafistoler de nombreuses choses, il va également relativiser sur sa vie et son envie d'en finir. Tout le monde autour de lui faisant son possible pour vivre dans ce paysage apocalyptique d'après guerre.

Je n'ai malheureusement pas ressenti d'empathie pour les personnages et je suis passée à côté de ce texte.
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J'ai beaucoup, beaucoup aimé le début. Jonas, perdu dans sa vie, ses amours, par la nouvelle que sa fille n'est pas sienne, etc. Mais l'auteur m'a semblé en faire un peu trop. D'abord par toutes les références diffuses dans l'ensemble du livre et Jonas est la première, évidemment. Et puis, et puis, l'idée de Jonas de partir dans un pays en guerre -qui ressemble à la Syrie à s'y méprendre-, pour y terminer sa vie est tout simplement improbable et peu crédible. Bien sûr, cela permet d'amener des questionnements sur ces pays qui connaissent douleur et souffrances, mais le tout ne tient pas vraiment.

Bon, on se laisse apprivoiser quand même et cela reste un bon moment de lecture, mais sans plus.
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Jonas approche la cinquantaine, divorcé, père d'une grande fille, il ne voit plus de sens à sa vie. Il s'envole pour aller mettre fin à ses jours dans un pays qui sort d'une guerre meurtrière. Un court roman, malheureusement lent à se mettre en place et souvent elliptique, l'évocation de reconstructions personnelles et sociales, et du processus de résilience. Doux, introspectif et poétique.
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L'histoire de cet homme à la recherche de lui-même ne m'a paru ni poétique ni drôle comme le promettait la quatrième de couverture.
J'ai nettement préféré ses romans précédents.
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Les personnages d'Audur Ava Olafsdottir ont souvent un truc... Une particularité, un handicap, une névrose, un but qu'ils voudraient accomplir dans leurs vies. Celui du héros de Ör est de se suicider. Déprimant dit comme cela mais comme toujours, notre autrice sait aborder ce type de sujet sans détruire le moral de ces lecteurs.

N'ayant donc plus envie de vivre et ne voulant pas causer de tracasseries à sa fille, notre héros va choisir de s'exiler pour mettre fin à ses jours. Son bagage : sa caisse à outil. Sa destination : un pays en guerre. Que l'autrice prendra soin de ne jamais nommer car... peu importe en fait. le postulat de départ réside dans la décision d'aller mourir dans un pays détruit et où le chaos règne... Ou qui sait, d'aller reprendre goût à la vie dans un pays qui cherche à se reconstruire. Ne pas nommer ce pays renforce la symbolique de la chose, ce que j'ai particulièrement apprécié. Idem avec l'image de la caisse à outil, synonyme de réparation. La narration très détachée qui est une particularité du style d'Audur Ava Olafsdottir sert ici très bien l'histoire. Un peu trop même... le héros donne dès le début l'impression d'être une coquille vide, d'être passif, ce qui est somme toute logique pour quelqu'un n'ayant plus goût à rien. Dans ce sens, l'autrice a très bien amené son personnage. Mais le message de ces romans étant souvent celui de l'espoir on comprend très vite que le départ du héros peut être porteur de renouveau, de changement. Et c'est là que le bât blesse; car au fur et à mesure que le personnage et les événements autour de lui évoluent, il m'a manqué un petit quelque chose dans la narration intérieure du personnage pour que l'enthousiasme me prenne. Elle est restée un peu trop statique et impersonnelle à mon goût. Quant aux personnages secondaires, ils sont touchants bien que parfois un peu répétitifs dans les dialogues.

Rien de transcendant donc mais la lecture reste agréable et l'idée de départ très bien trouvée. Ce n'est pas le roman que j'ai préféré d'Audur Ava Olafsdottir mais il n'a pas pour autant freiné mon avis d'aller plus avant dans son univers.
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Comme beaucoup, j'ai découvert l'auteure avec Rosa Candida que j'ai positivement adoré ! Difficile, ensuite, de rester objective sur ses autres romans que j'ai trouvés assez inégaux : c'est également le cas de Ör.
Sur un point de départ prometteur (Jonas Ebeneser, après avoir été abandonné par sa femme et avoir découvert que sa fille n'est pas de lui, décide de mettre fin à ses jours mais par égard pour elles, choisit d'aller mourir à l'étranger), l'histoire traine ensuite un peu en longueur, et malgré toute la délicate sensibilité de l'auteure, j'étais contente d'arriver à la fin, somme toute assez prévisible. Et donc pas mal, mais ça ne vaut pas Rosa Candida...
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Jonas quitte l'Islande avec sa caisse à outils, bien décidé à en finir avec la vie mais dans un autre pays, un pays qui sort d'une guerre qui l'a laissé exsangue. Installé à l'hôtel, il se lie peu à peu avec les habitants...

Pas le meilleur roman de cette autrice, il me laisse un peu sur ma faim. Il y a certes de très beaux passages, des phrases fulgurantes mais l'action est trop hachée et le fait de ne pas savoir quel est ce pays meurtri m'a un peu gênée (quand j'y pense, c'était un peu pareil dans "Rosa Candida"). J'aime toujours le style d'écriture de l'autrice mais décidément, je n'ai accroché qu'à moitié à celui-là. Un peu déçue...
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Au début, deux caractéristiques du roman rendent difficile l'immersion du lecteur. Premièrement, la répartition des chapitres qui n'est pas claire, mais ressemble plutôt à des citations éparpillées dans le texte au point de se demander le but de telles coupures dans le récit. Il faut un certain laps de temps avant de comprendre la construction souhaitée par l'éditeur (ou l'auteure). Deuxièmement, le scepticisme que renvoie ce genre d'histoire où une personne qui veut mettre fin à ses jours prend le temps d'y réfléchir, d'établir un plan d'action et de sans cesse remettre son geste au lendemain. Souvent, la décision est radicale et le geste précipité voire immédiat.
Passée cette entrée confuse, le récit est porté par une jolie écriture, fluide, qui se lit facilement et rapidement. Cela découle également de la construction du texte en brefs chapitres et de sauts réguliers dans le temps. le lecteur passe incessamment d'une scène à l'autre, d'une réflexion à l'autre. Attention cependant aux répétitions et à un certain manque de cohérence dans le déroulement des évènements. En effet, certaines pages rabâchent ou contredisent des éléments mentionnés dans les pages antérieures. Cela en est déroutant.
Le pays ravagé par la guerre dans lequel échoue le protagoniste est bien dépeint et reflète la désolation du lieu et l'inquiétude de la population. le lecteur ne peut que comprendre que Jónas relativise ses maux face à ce que les habitants qu'il côtoie ont traversé et décide de mettre son savoir faire à leur service. Une belle leçon d'humilité que de faire passer les autres avant soi et de les aider à se relever après une telle catastrophe et tant de pertes humaines, matérielles, corporelles, mais également la perte d'espoir. Il est appréciable de voir des touches de couleurs réintégrer petit à petit le quotidien d'hommes et de femmes réservés, émouvants et courageux.
Une plume délicate pour un joli roman qui manque cependant de mordant.
Lien : https://livresratures.wordpr..
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