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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je me faisais une joie de lire enfin ce livre, quoi de mieux que le début de la période estivale pour plonger dans un récit mettant en valeur une forme d'harmonie originelle entre l'homme et la nature comme le laisse à penser le titre de ce livre finlandais. D'autant plus que Aki Ollikainen est photographe, j'étais ainsi curieuse de voir sa façon de décrire la nature après avoir troqué son appareil photo pour la plume.

Aki Ollikainen a écrit un premier livre en 2016, La Faim blanche , Pastorale est son deuxième livre, court roman qui m'a tout à la fois déconcertée, déçue mais également qui a su, par certains aspects, me charmer. J'ai aimé la sérénité qui se dégage de ce livre, sa féérie par moment ainsi que sa poésie, tout en étant complètement, mais complètement hermétique aux personnages qui m'ont tous paru froids, sans épaisseur, trop rapidement présentés…J'étais bien, blottie dans cette nature où nous suivons même les pérégrinations d'un serpent, de corbeaux, d'un brochet géant qui ont pour quelques instants la parole, mais très gênée par les protagonistes humains, en l'occurrence plusieurs couples, amis, parents, voisins, représentant trois générations, au sein de la campagne finlandaise, sur une presqu'ile rythmée par les murmures de la nature souveraine, par les reflets irisés de l'eau sous les chatoiements de la lumière .
Alliance épurée et originale entre le Nature Writing, le mythe, le conte, et la triste réalité à laquelle sont confrontés les humains, j'ai aimé certains aspects tout en étant hermétique à d'autres, cela a donné une lecture étrange, parfois lumineuse entre deux passages dans lesquels je me suis un peu ennuyée.

La quatrième de couverture est pourtant très alléchante : Dans la campagne finlandaise, trois générations vont se croiser et se bousculer le temps d'une chaude journée d'été.
Meri initie Kaius à l'amour, Aatu et Elina, derniers installés, traversent un passage à vide dans leur vie de couple, Vilho affronte la maladie de Sirkka, qui s'ignore malade, et Reino vient enterrer un frère qu'il connaît à peine. Alors que les heures s'égrènent, un prédateur rôde pendant que les corbeaux coassent à l'abri des hauteurs, surplombant les habitants et leur troupeau. Autant de présages qui annoncent la ronde de la mort sur cette pastorale.
Voilà pour l'histoire, sauf que je n'arrêtais pas de mélanger les personnages (Vilho, Reino, Elina et Leena…je devais à chaque fois revenir au résumé pour bien les resituer), et que je n'ai pas éprouvé pour eux d'empathie, si ce n'est peut-être pour Vilho et Sirkka dont la tendresse amoureuse malgré leur grand âge et malgré la maladie a su me toucher.

Le côté conte, mélangeant la réalité au rêve, est bien amené…Et quelle merveille cette façon de décrire la nature, cet art de savoir suspendre le temps, Aki Ollikainen, indéniablement, sait capter avec grâce les scènes qui s'offrent à son regard, son habitude des cadrages l'aidant à saisir le bon moment, comme ici avec Kronos le brochet géant regardez la façon dont se termine la scène :

« Un imprudent banc de gardons blancs nageait le long de la jonchaie. Comme ces poissons à l'oeil rouge pouvaient être moutonniers. Ils glissaient sans rien comprendre à rien, l'argent de leurs flancs scintillants au soleil. Kronos les suivait du regard. Une barque qui accostait jeta un instant son ombre au-dessus du prédateur rôdant parmi les joncs. le canot parti, Kronos choisit sa victime. Il se détacha de la protection des herbes, progressa lentement en direction d'un gros gardon. le tueur contracta son corps en forme d'éclair et frappa. Ses dents effilées comme des aiguilles s'enfoncèrent dans le ventre brillant. Kronos retourna sa proie dans sa bouche, l'avala tête la première et regagna le monde des ombres. le banc de gardons effrayé s'était enfui. Une écaille solitaire, en transparence dans les reflets du soleil, planait dans l'univers aquatique en direction du fond ».

Je me suis demandée cependant parfois si le livre ne souffrait pas de quelques problèmes de traduction, comme par exemple le montre ce genre de phrases : « L'étang se voyait entre les arbres, son eau comme du minerai noir où brillait de l'or des chats »…

Au final, une lecture en demi-teinte, déroutante, bucolique et poétique, lancinante dans laquelle les personnages n'ont pas su me toucher du fait d'une certaine froideur qui s'explique à mon sens par le fait que le livre soit très court. Je suis clairement restée sur ma faim concernant leur psychologie, leur profondeur, au point de les mélanger. A noter que notre berger, Aatu, est un grand admirateur de Fernando Pessoa, ce fut son recueil « le Gardeur de troupeau » qui a déterminé sa vocation. Un clin d'oeil de l'auteur que j'ai accueilli avec tendresse. Ma déception me laisse songeuse…Dois-je méditer ces mots lancés par l'auteur : «Les êtres humains sont des créatures trop compliquées pour jouir de la simplicité » ?
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La campagne finlandaise nous est plutôt familière depuis les romans picaresques du regretté Arto Paasilinna. Qui n'a cependant pas grand chose à voir avec celle "photographiée" (c'est son métier d'origine) par Aki Ollikainen, dans Pastorale. Découvert avec le saisissant et glaçant La faim blanche, l'auteur nordique livre un deuxième ouvrage bien différent quoiqu'il soit également d'une brièveté cette fois quelque peu frustrante. Pastorale est en partie une chronique familiale dont les protagonistes représentent trois générations, au sein d'une petite communauté isolée, dont on se doute qu'elle est vouée à disparaître. Désirs et jeux sensuels des plus jeunes, souvenirs épars des plus âgés et puis la mort qui rôde. Dans la journée estivale que décrit Ollikainen, la plus belle part, élégiaque, est réservé aux magnificences de la nature. Dans laquelle le règne animal ne connait ni innocence ni cruauté, il obéit simplement à un cycle éternel : le loup a faim, la vipère se love au soleil, le brochet passe de prédateur à victime, les agneaux bêlent et les corbeaux croassent comme des croquemorts. Pas de progression dramatique dans Pastorale, le roman est une symphonie harmonieuse même dans ses dissonances et apaisée. Il ne manque pas d'une certaine séduction mais ne constitue qu'un en-cas avant le grand livre que l'on est en droit d'espérer du talent d'Ollikainen.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Peu familier de la littérature finlandaise, ce court roman m'est apparu comme un moyen de commencer à combler cette regrettable lacune. Il serait d'ailleurs plus juste de parler plutôt d'un conte poétique qui plonge le lecteur en pleine nature, observant, comme les corbeaux presents régulièrement dans l'histoire, une famille d'humains confrontée à la maladie, la peur mais aussi à l'amour, sa naissance et sa renaissance. Dans une maison au coeur de la campagne finlandaise où rôde un loup, les personnages vont ainsi évoluer doucement dans une succession de scènes poétiques où l'on croise également libellules, vipères, poissons, agneaux... le style est brillant mais selon moi c'est aussi là que le bât blesse. le récit se lit rapidement et l'on peut se laisser charmer par la petite musique de l'auteur mais l'ensemble m'a laissé l'impression d'un exercice de style virtuose mais froid (oui, la Finlande, tout ça...). Question de sensibilité bien sûr et pour autant je reste curieux de la littérature finlandaise et conseille tout de même cette originale "Pastorale"
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Difficile de rédiger une critique. le livre se finit à peine commencé. le style est beau, indéniablement, et l'auteur sait raconter beaucoup de choses en si peu de mots. Il faut y voir un conte plutôt qu'un récit réaliste. Néanmoins je suis restée sur ma faim car l'auteur a le potentiel pour développer ses histoires plus longuement.
Merci à Babelio et aux éditions 10/18 pour l'envoi de ce livre
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On ne peut pas dire qu'il se passe beaucoup de choses dans ce texte et pourtant il y est question d'amour, d'ennui, de souvenirs, de mort. Dans ce récit, il m'a été difficile, voire impossible de m'attacher aux personnages : certains sont trop froids, d'autres trop absents, d'autres trop énigmatiques. Pourtant, on suit leur journée menacée par la présence du loup avec plaisir, tant le style est beau et poétique.

Parce que finalement, tout se joue dans ce rien entre la femme malade, le mari aimant, le couple éloigné, la nièce citadine, le fils rejeté et le loup aussi affamé que peu menaçant de prime abord. Les personnages perdent leur virginité, leurs illusions, leurs yeux et se mettent à discuter avec des agneaux muets ou des corbeaux dans une mélopée envoûtante à laquelle on ne comprend pas tout. le destin se joue de ses hommes qui se croient les maîtres de l'univers quand ils n'en sont que les jouets. le lecteur lui-même découvre un personnage qui se dit narrateur omniscient alors qu'il n'a pas parlé. C'est un texte qui enchante ou qui laisse dubitatif, mais qui ne peut pas laisser indifférent.
Lien : https://livresque78.com/2020..
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L'histoire se déroule dans la campagne finlandaise. Nous suivons des protagonistes de générations différentes. La vie n'est pas facile dans la campagne, et beaucoup on fuit vers la ville.
Je vous avoue que la chronique de ce livre n'est pas facile. Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé ce livre mais je ne l'ai pas adoré non plus. Je pense être passée complètement à côté de cette lecture et du message de l'auteur. Ce qui m'ennuie fortement. Mais voilà, je ne me suis attachée ni aux personnages ni à l'histoire. Certains passages sont touchants mais dans l'ensemble, je me suis ennuyée.
J'espère que si vous lisez ce livre, vous l'apprécierez plus que moi.
Lien : https://leslecturesdemy.com
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