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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Aki Ollikainen est photographe professionnel et journaliste mais il s'est surtout fait un nom en tant qu'écrivain finlandais en publiant son premier roman « La Faim blanche » qui fût récompensé de nombreux prix. Il sera notamment sélectionné en 2016 pour le Man Booker International Prize. Son second roman « Pastorale » vient de sortir en mars aux éditions Héloïse d'Ormesson et il s'agit là d'un livre, pour le moins original, qui risque de diviser les lecteurs en deux camps irréconciliables. C'est en effet un roman délicat et sensible, un peu comme si l'auteur nous délivrait dans le creux de l'oreille un conte aux accents naturalistes évidents, une peinture de cette campagne finlandaise où l'on vit et l'on meurt sans que cela ne change les lois immuables qui régentent le monde animal, la flore, les forêts, les rivières et les lacs. Hymne panthéiste, célébration d'une nature et d'un mode de vie menacé plus que jamais aujourd'hui, on y découvre une Finlande où hommes et bêtes vivent et cohabitent, tout du moins dans cette campagne. On suit ainsi la pérégrination d'un brochet, puis celle d'une vipère tandis que les corbeaux cancanent et qu'un loup ni innocent, ni cruel, juste guidé par ses pulsions, ses instincts de prédateur s'en va dévorer des brebis. Au milieu de ces chapitres qui s'entrecroisent, trois générations d'une famille réunies dans la ferme pour une journée ou deux. On s'aime, on se bouscule, il y a les secrets, les moments d'intimité, le tout écrit dans un style sublime et très épuré. le roman est très court, 160 pages seulement mais l'expérience de lecture est originale, à condition bien sûr d'apprécier la nature et les petits riens qui constituent la vie et la mort régnant sur le monde depuis toujours. Un roman contemplatif dans lequel il faut s'immerger et accepter de se laisser bercer par ce rythme lancinant.
Lien : https://thedude524.com/2020/..
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On connaissait bien la littérature finlandaise du regretté Arto Paasilinna ou de la romancière Sofi Oksanen dont Purge résonne encore dans nos têtes

Il va falloir désormais compter avec celle d''Aki Ollikainen découvert en 2016 avec son précédent ouvrage, La Faim blanche (Héloïse d'Ormesson, 2016) et dont le nouveau et court roman Pastorale saura déconcerter et charmer en même temps tous ceux qui oseront s'y braver.

Pastorale est une chronique familiale dont les protagonistes représentent trois générations, au sein d'une communauté isolée, vouée à disparaître mais aussi et surtout une ode à la campagne finlandaise. dans laquelle Dame Nature dicte ses règles sait se montrer sans compassion pour les pauvres humains qui pensent pouvoir la contrôler.

Ce court récit, qui s'ouvre sur la rencontre marquante d'un homme et d'un loup qui se jaugent marque d'entrée l'univers de cette histoire entre chronique familiale qui raconte trois générations et cette dictinction entre deux mondes bien différentes, celui des hommes et celui de la nature .

Difficile de définir « Pastorale »,sorte d'OLNI dans laquelle la réalité rencontre l'imaginaire. et où les animaux comme les corbeaux et les brochets géants ont la parole.

" Pastorale" c'est du nature writing, mais force est de constater que l'école finlandaise ne ressemble pas vraiment aux américains.

« Pastorale » allie mythe, conte, et réalité, et nous fait naviguer entre pensées mélancoliques, paroles naturalistes et symphonie harmonieuse ...

Une expérience littéraire assez mystique qui nous fait découvrir une nature envoûtante et une lecture-expérience qu'il faut accepter de tenter , pour qui aime les paris ambitieux et bien singuliers .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Pastorale , ça sonne champêtre, léger et poétique.
Ne vous laisser pas abuser. Voici un livre qui nous sert bien de la campagne, mais pas celle des fleurs et des abeilles.
Celle de la solitude et de l'envie de partir, celle des habitudes et des mots rares.
Voici un tout petit roman qui claque comme une gifle.
Deux femmes et trois hommes, deux jeunes et trois plus vieux.
On ne s'aime pas forcément, mais on se respecte, on a des accords et une entraide s'est installée dans l'isolement. On prend quand même un peu soin les uns des autres.
Mais chacun porte son poids de solitude, toujours si présente, envahissante.
Et les corbeaux croassent, et la rivière clapote.
La nuit arrive.
C'est beau.
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A pas de loup

Mais quel est ce livre étrange ?
J'étais tranquillement en train de lire une chronique familiale dans la magnifique campagne finlandaise et hop, d'un coup je me suis retrouvée dans un conte avec des corbeaux qui parlent, un loup et des brochets géants.
Ai-je tout compris ? Sûrement pas... mais j'ai aimé ça.
Je me suis laissée bercer par l'écriture simple et poétique qui me faisait découvrir une nature envoûtante dans laquelle trois générations se croisent.
Une lecture-expérience.
Je ne sais toujours pas où voulait m'emmener l'auteur mais j'ai apprécié le chemin.

Traduit par Claire Saint-Germain
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Amateur de sensations fortes et d'action soutenue ... passer votre chemin.
Pastorale ... "rythmé par les murmures de la nature, Pastorale est un conte cruel et poétique, un récit qui alterne scènes champêtres et chronique familiale" ... peut être pour certains ... mais pour moi, une succession de tableaux champêtres où la nature tient toute la place avec des descriptions de détails ahurissantes de véracité, les humains n'étant qu'un détail parmi d'autres.
Dans ce récit il ne se passe rien, la vie de tous les jours nous est décrite sobrement avec le souci du détail pour bien nous faire ressentir les petits bonheurs du quotidien.
Ces petits riens qui font que l'on passe un bon moment, tranquillement entouré de ceux qui font votre vécu.
Des exemples rencontrés le long de ces pages ...
Boire une eau de Vichy, chaude avec le gaz qui ne fusait plus mais faisait roter et trouver que "ce liquide décevant était la vie même" et se demander ce qui avait "commencé à pendre le plus vite : ses seins ou ses poches sous les yeux" ...
Avoir son temps propre, toujours "orienté vers l'avant. Toujours dans l'attente du moment suivant, du sifflet de l'usine, des prochains congés de fin de semaine, de la prochaine bière avant même que la précédente ne soit finie", et prendre conscience qu'à un moment il faut se poser et savoir attendre l'instant "...
Écouter un vieux morceau de musique qui avait accompagné toute la vie d'un vieux couple qui se retrouvait et retrouvait sa jeunesse "te souviens tu de nos chemins boisés" ou "SÄ MUISTATKO METSÄTIEN " de Eugen Malmstén dont on peut trouver sur l'Internet, un enregistrement daté de 1938 ...
Des petits rien vous disais je qu'il faut savoir apprécier avant qu'il ne soit trop tard !
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Finlande par une chaude journée d'été. Neuf personnages de trois générations différentes vont voir leurs destins et leurs histoires s'entremêler. Il y a tout d'abord Vilho et Sirkka, les plus anciens. Installés là depuis toujours. Sirrka perd peu à peu la tête et ses repères sous le regard amoureux et inquiet de son mari. Puis Leena, leur fille, mariée à Esko. Meri, la plus jeune qui cherche la compagnie du jeune Kaius, lui-même fils des voisins de la famille, Élina et Aatu, venus de la ville pour s'installer et vivre dans cette campagne si particulière. Et enfin Reino, revenu pour enterrer son frère sur cette terre qu'ils avaient quitté pour s'installer en Suède.

Durant cette journée, chacun va faire l'expérience de la vie, de l'amour, de la maladie et de la mort. Et se poser nombre de questions existentielles.

Ce court roman est un huis clos poétique qui s'étend sur une unique journée. La nature y est omniprésente, l'eau est un personnage central mais aussi les animaux qui peuplent cette campagne – un loup, des corbeaux, un agneau muet – comme autant de prolongement des neufs êtres humains qui vivent là et comme autant de présages de ce qui les attend.

Le lecteur se laisse peu à peu happer par ce conte onirique habité à la fois par une grande douceur et par la conscience très claire que des choses terribles guettent les habitants du village. Aki Ollikainen fait ainsi arriver les événements lentement, progressivement sans à-coups ni violence.

C'est extrêmement puissant, empli d'une magie particulière due à présence de la nature, délicat dans ce que cela raconte de cette famille, de leur histoire et de leurs relations.

On perd parfois pied entre la réalité et l'imaginaire mais toujours avec bonheur, comme à la lecture d'un long poème ou comme à travers un songe.

C'est une expérience de lecture tout en lyrisme et habitée par une douce mélancolie. Une parenthèse qui relate un instant de vie simple que l'auteur a su rendre envoûtant.
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Ce court roman (140 pages) raconte le quotidien d'une petite communauté rurale.

Il y a Vilho, un homme âgé, toujours amoureux de son épouse Sirkka, atteinte de la maladie d'Alzheimer. Elle vit dans son monde, laisse brûler les plats, ouvre l'enclos des moutons, plonge une montre dans la soupe pour la touiller… Lui prend soin d'elle avec une grande tendresse. Il l'aide à faire sa toilette au sauna et met son plus beau costume pour danser avec elle sur la chanson de leur mariage.

Il y a Leena et Esko, leur fille et son mari, qui habitent la maison d'à côté.

Il y a Meri, leur petite fille, qui habite en ville et qui est venue passer quelques semaines à la campagne. Elle s'ennuie, mais apprécie ses balades avec Kaius, le fils des voisins.

Il y a Aatu et Elina, les parents de Kaius, venus de la ville pour élever des moutons. Ils vivent ensemble comme un vieux couple. Aatu ne se sépare pas d'un petit agneau handicapé auquel il s'est attaché.

Il y a Reino, qui vivait autrefois dans la maison de Aatu. Il est revenu pour enterrer son frère, envoyé très jeune en Suède, où il a été adopté. Lorsque Reino est allé le retrouver pour trouver du travail, il avait changé de prénom et ne parlait que suédois. Contre toute attente, Reino a décidé de le ramener dans son village natal.

Ce jour-là, un loup a été aperçu. Esko songe à l'abattre, pour écarter la menace du village. Vilho et Meri ont été à la pêche et Reino se souvient de son enfance. le temps se déroule lentement, les habitants du hameau vaquent à leurs occupations, mais la mort rode.

En courts chapitres, Ollikainen nous raconte une histoire simple et terrible. le paysage est immuable, seuls les êtres humains changent. En peu de mots, il déroule le récit de la vie de chacun, les regrets, les souvenirs et les joies, jusqu'à l'aube. J'ai beaucoup aimé ce roman, même s'il m'a déroutée quelque peu. J'ai aimé l'interaction de la nature et des dieux anciens dans la narration et la poésie du quotidien. Une très belle découverte.
Lien : http://dviolante5.canalblog...
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Aki Ollikainen nous avait époustouflés en 2016 avec son premier roman, La faim blanche. S'il n'a peut-être pas la puissance du premier, son second roman Pastorale est tout de même un petit bijou. Il y a dans ce court roman proche de la fable une tension perceptible tout au long du texte. On sent bien que cette petite communauté campagnarde est en danger, tant la mort est présente toute au long du récit sous de multiples formes : l'enterrement du frère parti du pays depuis toujours, le loup qui menace les troupeaux, le brochet pêché en un tournemain… Pourtant, le texte n'a rien de lugubre, bien au contraire. Il y est aussi beaucoup question d'amour, de désir, celui qu'on découvre à l'adolescence, ou celui qui perdure toute une vie, en dépit de la maladie. Comme dans La faim blanche, l'écriture est absolument magnifique, une langue poétique qui porte le récit tout en tension.
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"Pastorale", c'est 143 pages en pleine campagne finlandaise, dans laquelle trois générations vont bousculer le temps d'une journée d'été. Il y a Reino, venu enterrer son frère au pays; Aatu et Elina, le couple voisin de Vilho, le grand-père toujours amoureux de Sirkha, son épouse; Leena et Esko,fille et gendre de Vilho et Méri, qui initie Kaius à l'amour et la sexualité. Mais ce n'est pas tout, il y a aussi Kronos, le brochet, et Pan, l'agneau.

Oui, ça fait beaucoup. Mais ce qui est remarquable dans ce roman, c'est la capacité de l'auteur à construire un conte où se mêle amour, désir, sexualité mais aussi vieillesse, le temps qui passe; tout cela en moins de 150 pages.

Le cadre est idyllique, le lecteur est transporté et envoûté par les murmures de la nature. C'est poétique, le style est imagé, il donne même la parole aux animaux comme dans une fable. Avec tout ça, il pourrait nous perdre, mais non; Aki Ollikainen capture notre attention et nous laisse développer notre imagination, remplissant notre vision de photographies d'instant T.

Tout ces personnages sont attachants, célèbrent la nature avec qui ils cohabitent. Se plonger dans ce roman, c'est un peu comme arrêter le temps et se laisser aller au rythme des petits riens qui constituent la vie. Ces personnages s'aiment, se découvrent, se redécouvrent. L'auteur nous ouvre les portes de l'intime, du personnel.

"Pastorale", c'est comme un tableau. Je vous conseille de vous accorder quelques heures dans votre journée pour vous plonger dans ce roman. Essayez de n'avoir aucune distraction et laissez vous aller, ça vaut le coup.

Note : 4/5
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J'ai plongé dans la campagne finlandaise. J'ai écouté les habitants de cette campagne. Je les ai accompagnés pendant cette journée où la réalité a côtoyé l'imaginaire. Où les animaux ont la parole. Où les hommes et femmes exécutent leurs tâches journalières. Où l'amour est présent. Où des corps se retrouvent. Où la Nature dicte les règles. Où les traditions finlandaises sont présentes. Où le loup fait peur. Où les jeunes découvrent des secrets. Où un brochet s'impose.

« Pastorale », c'est une, des histoires familiales. « Pastorale », c'est les mots de son auteur Aki Ollikainen, des mots poétiques. « Pastorale », c'est l'imagination de son auteur, imagination mêlant mythe, conte, et réalité. « Pastorale », c'est un roman court qui m'a captivée du début jusqu'à la fin. « Pastorale », c'est se dire que j'ai aimé cette lecture-expérience mystique!!!
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