Ce que l'auteur nous présente comme un roman sur Rien ressemble furieusement à des confidences murmurées à l'oreille attentive du lecteur déjà conquis par ce personnage auréolé de mille récompenses et éminent philosophe.
On retrouve avec un certain plaisir ce délicieux et attachant écrivain mondain venir questionner une nouvelle fois l'Univers, l'existence de Dieu, le sens de la vie.
Partant du Rien originel, il décrit le Tout qui découle de l'après Big-Bang, ce Tout venant du Rien, générant pourtant un Univers en constante expansion vers un destin qui débouchera à nouveau sur le Rien.
Entretemps, ce formidable déclenchement vers la vie aura suivi des lois qui semblent immuables : celles de la matière, du temps, de l'espace, du nombre…
Si Dieu préside à la création de l'Univers, il était donc dans le Rien, puis il fut dans le Tout lorsque la Lumière fut. Dieu n'est pas à l'image de l'Homme, ni l'Homme à l'image de Dieu.
Dieu n'appartient ni au temps ni à l'espace. Il est. L'Homme est sa créature issue d'une longue histoire faite de hasard et de nécessité.
L'Homme n'est Rien, minuscule créature embarquée sur un frêle et insignifiant esquif appelé Terre et navigant sur la mer infinie de l'Univers en expansion.
Ce Tout ne serait Rien si cette insignifiante créature ne possédait la capacité de conscience qui lui permet de voir et comprendre (un peu) ce qui l'entoure. Et ce regard éclaire ce Tout qui ne serait Rien s'il ne pouvait être contemplé…
Il reste à l'auteur, perdu dans ces infinis aussi insondables qu'inexplicables, à célébrer la beauté de ce Monde éphémère. Que l'on croit ou pas en Dieu, notre passage éclairé dans cet Univers est une forme de bénédiction pour l'Humanité. Enfermés dans ce présent, coincés entre le Rien d'avant notre existence et le Rien d'après notre vie, nous devons faire bonne figure et apprécier ce cadeau qu'est la vie.
D'Ormesson tourne souvent autour du pot. Il ne sait pas. Il ignore ce qui est au début du chemin et ce qu'il trouvera à la fin de son propre itinéraire au moment de sa mort. Ces questions existentielles n'ont pas de réponse certaine. En honnête intellectuel, il le reconnait, tout comme il n'impose pas l'existence de Dieu comme préalable à Tout.
Ses murmures sont diablement poétiques, sincères et parfois déguisés en fausse naïveté. Il sait comment cela finit. C'est pourquoi ce roman sur le Rien est une forme de testament, une bouteille jetée dans la mer infinie à destination de ceux qui restent et s'interrogeront à leur tour au moment fatidique de ce retour au Rien que semble être la mort.
Je dois avouer que je n'ai guère été ému par ces confidences. J'apprécie l'auteur, mais ce texte ne brille pas par son originalité. Je m'y suis parfois ennuyé car rien de neuf n'a émergé que je ne savais déjà des réflexions de l'écrivain. Il exprime une nouvelle fois ses incertitudes et célèbre à nouveau son goût inaltérable pour la vie. Il se répète et balbutie parfois. Il était peut-être temps de passer à autre chose… Malheureusement il est trop tard, ce petit texte restera le dernier de l'auteur. C'est peut-être sa plus grande qualité.
Michelangelo 8/03/2022
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L'homme est génial, brillant, un grand amoureux de la vie mais je suis sincèrement très déçue par ce petit livre qui me semble un assemblage de pensées répétitives et superficielles certes voulues profondes. J'ai eu beaucoup de mal à le finir, aussi petit qu'il soit... Dommage.
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Un grand bonheur de lecture !
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je l'ai lu !! page aprés page .... avec bonheur souvent difficilement, c'est un lvre qui se mérite.... mais qui fait beaucoup de bien ....quel bon moment
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C'était très nul, des phrases toutes faites sans aucun sens mises les unes après les autres, peut-être pour provoquer un complexe d'infériorité chez le lecteur et faire considérer ce grand bourgeois avec quelqu'un de grand. J'ai l'impression de l'avoir lu se masturber sur 26 pages en confondant Dieu avec lui-même. S'il était pas mort je l'assassinerais.
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