Quel roman, mais quel roman … Moi qui lis généralement plusieurs livres en même temps, j'ai trouvé mon compte, avec ce Juif errant. Plusieurs histoires en même temps, dans différents endroits du monde et à différentes époques de l'Histoire …
Roman inclassable. Est-ce un roman historique ? Une histoire d'amour ? Un prétexte pour une digression sur le temps, sur le présent, le dernier domaine à conquérir pour l'humanité ? Un long conte philosophique ? Un recueil de légendes ? J'y ai même trouvé un petit côté agaçant de traité de développement personnel, avec sans cesse les mêmes évidences répétées. Certes c'est fait avec beaucoup d'élégance ….
A travers ce roman, JDO nous parle de notre histoire, de notre condition humaine, de notre vie et de notre mort. Et j'ai été emballée, bluffée par son érudition et son sens du rebondissement. Certes il y a quelques lourdeurs, quelques lenteurs et quelques raccourcis un peu faciles, un peu décevants. Par exemple, le monologue intérieur d'Isaac Laquedem, en fin de première partie. Bof. Ou lorsque le même Isaac évite une explication difficile par un banal « in vino veritas », qui tombe assez à plat, je trouve. Mais l'ensemble reste époustouflant.
A la fin j'avoue être sur les genoux par cette verve, cette fougue, ce marathon à travers le monde et les âges. Ereintée. Et légèrement écoeurée par cette profusion de détails. Heureuse que cela se termine, après 623 pages quand même.
Là je vais me reposer quelque temps, avant de continuer avec «
La douane de mer ».