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♫Avec ma gueule de métèque,
De Juif errant, de pâtre grec
Et mes cheveux aux quatre vents,
Je viendrai, ma douce captive,
Mon âme soeur, ma source vive,
Je viendrai boire tes vingt ans
Et je serai Prince de sang,
Rêveur ou bien adolescent,
Comme il te plaira de choisir;
Et nous ferons de chaque jour
Toute une éternité d'amour
Que nous vivrons à en mourir.♫
Moustaki - 1969

Tandis que des enfants s'amusent au parterre
Les petits chats dansent sur la gouttiere
c'est pour l'amour de Marie Madeleine
L'oiseau rappelant l'oiseau tombé du nid,
Comme la Croix du Fils sur Simon de Cyrène
je vous salue Marie, une complainte, une prière.
Au tout début, Marie Madeleine, Ahasvérus
Amour confus, Marie de Magdala,
Il attendait Madeleine, c'est Jésus que v'là
Malentendu, c'est pas ce qu'on croix
Pour un quiproquo... le refus du verre d'eau
"Je marche parce que je dois mourir. Toi, jusqu'à mon retour, tu marcheras sans mourir" p76
Moralité : Qui juge ces vers.... perd ses verres.

"Je ne fais rien d'autre que de marcher, n'ayant guère d'opinions, je suis à part de ce monde. Je regarde, je vois, j'écoute...
Jamais vers rien, je m'éloigne de quelque chose.
Mon domaine est l'espace, un espace sans frontières
Mon domaine est le temps, un temps sans limites ."

Après lecture et relecture à la suite
Dix-sept pages retranscrites !
Brouillon de critique pour un Mythe
Bouillon de Culture,Un Véritable Plebiscite
Sur mon ile déserte,bien sûr... je l'invite !



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Quel roman, mais quel roman … Moi qui lis généralement plusieurs livres en même temps, j'ai trouvé mon compte, avec ce Juif errant. Plusieurs histoires en même temps, dans différents endroits du monde et à différentes époques de l'Histoire …

Roman inclassable. Est-ce un roman historique ? Une histoire d'amour ? Un prétexte pour une digression sur le temps, sur le présent, le dernier domaine à conquérir pour l'humanité ? Un long conte philosophique ? Un recueil de légendes ? J'y ai même trouvé un petit côté agaçant de traité de développement personnel, avec sans cesse les mêmes évidences répétées. Certes c'est fait avec beaucoup d'élégance ….

A travers ce roman, JDO nous parle de notre histoire, de notre condition humaine, de notre vie et de notre mort. Et j'ai été emballée, bluffée par son érudition et son sens du rebondissement. Certes il y a quelques lourdeurs, quelques lenteurs et quelques raccourcis un peu faciles, un peu décevants. Par exemple, le monologue intérieur d'Isaac Laquedem, en fin de première partie. Bof. Ou lorsque le même Isaac évite une explication difficile par un banal « in vino veritas », qui tombe assez à plat, je trouve. Mais l'ensemble reste époustouflant.

A la fin j'avoue être sur les genoux par cette verve, cette fougue, ce marathon à travers le monde et les âges. Ereintée. Et légèrement écoeurée par cette profusion de détails. Heureuse que cela se termine, après 623 pages quand même.

Là je vais me reposer quelque temps, avant de continuer avec « La douane de mer ».
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Un cocktail d'érudition, d'humour, de vocabulaire…
La lecture n'est pas aisée au départ. On passe d'un personnage à une histoire sans comprendre le lien pendant les quatre-vingt premières pages.
Le lien, c'est Ahasvérus, qui changera de nom tout au long du récit.
Parce qu'il a refusé un verre d'eau à Jésus avant sa crucifixion, il est condamné à l'immortalité. Et depuis, il marche, encore et encore, il est devenu le juif errant.
Il marche jusqu'à nos jours où, à Venise, il raconte ses aventures à un jeune couple d'amoureux qui l'écoutent, fascinés.
Il mène de front plusieurs récits et on passe d'une époque à une autre. Il saute avec allégresse par-dessus l'espace et le temps.
Ce n'est pas lassant parce qu'on passe de l'un à l'autre, on revient en arrière, on saute quelques siècles plus tard, et le tout en courts chapitres. le procédé d'écriture est assez astucieux.
L'empire romain, les invasions mongoles, les grandes découvertes, la révolution française….
On voyage à Jérusalem, en Inde, en Russie, en Afrique…….
On rencontre Marie-Madeleine, Christophe Colomb, Saint François d'Assise, Néron et Poppée, Charles de Noailles, Châteaubriand…..
C'est un véritable concentré d'histoire, de littérature, de philosophie dans un style excellent.

Pourtant, aux 2/3 du livre, j'ai décroché et ai eu du mal à m'intéresser aux nouvelles histoires de ce juif errant, et je les ai survolées.
Un peu comme une overdose. Peut-être relirai-je la fin dans quelques temps
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Je n'aime pas trop l'homme D'Ormesson. Je précise cela pour bien souligné qu'il n'y a donc pas dans mon jugement littéraire un parti prit.
Et j'ai donc ouvert ce roman un peu à reculons et méfiant. L'histoire du Juif errant ? Kezako ?
Première surprise, c'est beau. C'est épique. On accompagne deux amoureux qui écoutent, et on écoute avec eux, un vieil homme raconter une étrange histoire. Celle de l'occident. Celle d'un homme maudit…
Magnifiquement mis en scène, ce périple à travers les légendes, les mythes, l'histoire laisse exsangue nos sens et l'acuité visuelle semble se troubler et nous transporter dans un ailleurs qui fut un passé furieux, remplit de poussière, de pensées, d'aphorismes, d'images, de personnages… Je garde un très beau souvenir de cette lecture et je la conseille à qui veut apprendre en gardant grand ouvert les yeux, en laissant l'histoire couler dans les veines, en s'immergeant dans le grand vent de l'épopée.
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Contrairement à Marie, j'ai peu été séduit par Simon, ce juif vénitien se plaisant à étaler sa culture, à nous égarer dans des anecdotes historiques racontées par petits bouts et dans le désordre, entrecoupées de réflexions philosophiques sur l'origine du monde, l'amour, la mort, le temps, L Histoire...

Avec plus ou moins de talent, il romance Jésus, François d'Assise, Christophe Colomb, le Khan, Néron, la citoyenne Laborde, le vicomte De Chateaubriand, siège de Ravenne, Tombeau d'Allaric, les chutes de Rome, la prise de Massada, le quatrième Boudha, les Vikings, le courrier de Napoléon, le zéro arabe...

J'en ressors tout aussi ignorant, retenant juste que L Histoire n'a pas de sens, et que le seul sens de notre vie est la mort, ce que tente de nous faire oublier l'amour.
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Cela fait bien longtemps que je l'ai lu et il faudrait que je le relise un jour ou j'aurais lu tous les livres qui n'ont pas encore été lus et qui attendent dans mon étagère. Je me souviens avoir adoré ce livre pour son attrait historique, fantastique (immortalité), et pour le nombre de phrases intéressantes sur l'immortalité et tout ce qui tourne autour (le temps, la mort, les hommes qui ne font que passer sur la terre). C'était mon premier Ormesson et pour le moment c'est le seul D Ormesson que j'apprécie pleinement (je ne les ai pas tous lu mais si l'histoire du juif errant m'a donné envie de lire Ormesson les deux livres que j'ai testés ensuite m'en ont dissuadée).

C'est un livre que je conseille vivement car il fait réfléchir sur ce que nous sommes tout en nous baladant dans des époques différentes...

La vie du juif errant est un mélange de beaucoup de bien mais aussi de beaucoup de mal, il y a un équilibre entre les deux. le juif errant raconte ses bonheurs, malheurs, amours et cruautés qui nous montrent qu'en un homme se cachent toujours le bien mais aussi le mal.

J'aimais le fait que le style change parfois, on retrouve des chapitres élaborés comme des pièces de théâtre, certains chapitres étaient mis à la première personne alors que d'autres étaient à la troisième personne comme si parfois le narrateur était le juif errant et que d'autres fois c'était le jeune homme qui l'écoute. On peut également penser que c'est le juif errant qui parle de lui à la troisième personne parce qu'il parle de lui comme étant une autre personne avec un autre nom, une autre nationalité, une autre vie.

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« L'ombre de celui à qui, dans un soir de printemps en train de tomber sur la Judée, le portier de Ponce Pilate, le cordonnier de Jérusalem avait refusé un verre d'eau, s'étendait sur le monde et poursuivait le Juif errant. »
Jean d'Ormesson, avec une maestria à couper le souffle, nous donne une magistrale leçon d'histoire du monde à travers la figure mythique du Juif errant condamné par le Christ à marcher sur la Terre pour l'éternité.
Je viens tout juste de terminer ce magnifique roman et je crois qu'il fera partie de mes lectures les plus prégnantes. Construit en courts chapitres, dans une langue suprêmement maîtrisée, Histoire du Juif errant embrasse non seulement l'Histoire mais aussi les religions, la philosophie, les légendes, le voyage et l'existence humaine. Il se savoure parfois par grosses bouchées parfois par petites doses mais à la fin, c'est une jouissance totale.
Merci à FredMartineau pour la judicieuse suggestion de commencer l'oeuvre de Jean d'Ormesson par ce roman grandiose!
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Un double invisible des grandes histoires, qui aurait vécu et parcouru toutes les époques, voilà le mythe revisité avec talent par Jean d'Ormesson. Un inconnu, un personnage secondaire, un figurant de l'Histoire est puni d'immortalité et dormira désormais dans l'ombre des princes, des impératrices, ou dans la fange.

Livre prétexte à l'étalage culturel? Oui, parfois. Livre propice à une réflexion sur l'Histoire humaine et ses moteurs, certainement.

Pourquoi ne pas le lire ? le procédé pourrait lasser, une fois compris son mécanisme et surtout par la répétition de celui-ci. Les étalages de références flattent plus leur auteur que le propos littéraire qu'ils servent. Certains passages sont-ils des recopies de recueils historiques ou plus vraisemblablement de la mémoire de l'auteur. Mais parfois l'amoncellement ou le bombardement fatiguent.

Cependant les mots, le verbe et la pensée de l'auteur nous retiennent et nous entraînent.

Alors pourquoi le lire ? Pour laisser vagabonder sa pensée dans les siècles passés, jusqu'aux trente trois ans du Christ. Parce que de nombreuses lectures de l'Histoire des résumés brillants. Des analyses simples et fortes sont livrées telles des trésors aux entournures d'un récit parfois long. Ce que le livre suggère, c'est la puissance, la « hauteur de l'auteur ». Et les intuitions sont parfois géniales, le temps, l'Histoire, l'immobilité de la matière, la répétition, la vie et la mort mais au dessus de ces deux poncifs, le chemin. Nombreuses sont les thèses que l'Errant développe, nombreuses les intuitions de Jean d'Ormesson. Quelle culture générale !

Il ne faudrait pas s'étonner de trouver un jour, j'en fais la conjecture, qu'une spécialité Ormessonienne est Chateaubriand, que ses voyages furent méditerranéens. Jorge Amado est cité, Jean nous emmène par ailleurs souvent dans ses souvenirs sur les plages désertes de Copacabana. Une biographie de son cortex, en quelque sorte.

Il faut de l'appétit pour un livre pudding, c'est-à-dire truffé de petites choses délicieuses dans une chair plus commune. Certains procédés, comme l'histoire de l'invention du zéro, sont faciles et une fois percé le mystère le passage ne procure plus aucun plaisir.

Enfin s'il faut le lire, c'est pour y trouver ce que ce « juif » a d'artificiel, façon « Monde de Sophie » - car Isaac l'errant narre ses aventures à un jeune couple français qui visite Venise-, de déballage hétéroclite. Il faut le lire pour écrire à son tour, car ce juif appelle d'autres juifs, il est bien meilleur - et ne se prive pas de le dire - que l'Errant d'Eugene Sue version feuilleton à tiroirs. Ecrivains, saisissez-vous de cette errance pour de nouveaux chapitres aussi nombreux que les vies d'Isaac, car ce livre n'a pas tout dit.
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"Les hommes n'ont pas les mythes qu'ils méritent, mais ceux dont ils ont besoin" (F. Lacassin)
- Va et marche !
- Je vais, et tu attendras que je vienne !
Et c'est sur cette attente, que se construit la légende du juif errant...
C'était l'Histoire. En maltraitant le Galiléen,qui se disait fils de Dieu, Cartaphilus a été condamné à la parcourir en entier...
Chaque soir se retrouvant au pied de la douane de mer, un couple écoutera le récit du pèlerinage interminable d'Ahasvérus, cordonnier et garde de Ponce Pilate amoureux de Marie-Madeleine, voué à parcourir les siècles et l'espace jusqu'à la fin des temps.
Il sera chef des voleurs succédant à Barrabas, Fidèle compagnon de Christophe Colomb lors de son voyage vers l'Amérique, ami de saint François d'Assise, amant de Poppée, la femme de Néron (Il contemplera l'incendie de Rome), Conseiller grammairien du roi wisigoth Alaric, homme de main d'une maîtresse De Chateaubriand, il aide Théodoric (Ostrogoths) a annihiler les troupes d'Odoacre (Hérules) dans un faux dîner de paix.
Il sera cocher de char à Constantinople sous l'empire byzantin de Justinien, il rencontre également un spécialiste de la mosaïque à Ravenne, on le retrouve aussi à Massada dernière ville juive résistant aux romains et qui donnera lieux à un suicide collectif de tous les juifs, dont il reste l' unique survivant.
Il découvrira le bouddhisme en Asie où il sera le maître de la loi, respecté de tous,sous le nom de Hiuan-Tsang.
Il naviguera sur les Drakkars avec les vikings, ou encore,courrier de la Grande Armée de Napoléon lors de la bataille d'Austerliz.
"Je suis toujours hasardeux et toujours nécessaire parce que je suis l'Histoire et la marche du temps.
Je m'appelle Laquedem, Fussӓnger, Ahasvérus, Cartaphilus, Luis de Torres, Omar Ibn Battûta, Hiuan-tsang, Démétrios ou Ragnar le Savant :
les hommes sont des poèmes récités par le destin. Je suis surtout anonyme et toujours collectif. Parce que, avant d'être un homme, un voyageur, un maudit, un héros de roman - quelle horreur !
- je suis d'abord un mythe. Vous comprenez ?-
Je traîne dans tous vos souvenirs, vos fantasmes, vos peurs, vos espérances.
Je suis tout ce que vous avez fait et aussi et surtout que vous ne ferez jamais. (…)
Je ressemble au monde et à la vie. J'aurais pu ne pas être. Mais maintenant que je suis, personne ne m'effacera plus.
Vous avez devant vous l'image même de l'inutile qui, par la grâce de l'être, est devenu nécessaire."
C'est ainsi que se définit le héros du roman de Jean d'Ormesson. C'est un homme qui a le redoutable privilège d'être affranchi des limites de l'espace et du temps. Seul véritable cosmopolite. Plus que cela, il est l'incarnation de l'absurde même qui caractérise l'existence,le dépositaire en marche de notre expérience.
Ainsi,voit-il L Histoire se répéter inlassablement...
En reprenant ce mythe populaire, Jean d'Ormesson réécrit l'Histoire du monde à sa façon, mêlant la légende et la fable à la réalité,en glissant un peu d'humour et de légèreté dans le récit rocambolesque de ce vagabond qui tente de trouver un sens à son destin, entre l'inexorable passage du temps et l'assourdissant silence des dieux.
Les récits s'entremêlent sans ordre chronologique dans ce mythistoire.
Ils révèlent la dualité de l'individu,le bien et le mal qu'il perpétue. Mais tout à son image -d'immortel- académicien. l'auteur fait du juif errant une poésie,un Sisyphe heureux et c'est tant mieux !
"Vivre éternellement, c'est surtout échapper à la mort, cette terrifiante inconnue, qu'elle soit la fin de tout ou une transition vers une autre vie dont on ne sait rien. Mais il ne faut pas se mentir, tout le monde a peur de mourir par crainte de l'inconnu"...
Le roman s'achève sur la chute de l' -anti Simon, l'amant déchu- de Marie et nous renvoie à S. Beckett, en attendant godot...
J'ai beaucoup aimé le personnage du juif errant contextualisé par l'auteur,même si ,par ailleurs,Jean d'Ormesson noie le lecteur dans un bouillon de culture quelque peu précieux et un discours philosophique ressassé.
C'était presque merveilleux,mais presque...
Une lecture que je dois à l'ami ahasvérus (eh oui,il est aussi parmi nous!) et je l'en remercie,car sans lui D Ormesson -aurait mouru- sans avoir jamais suscité chez moi le moindre intérêt littéraire.
Une lecture très intéressante et agréable malgré quelques longueurs.
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Un voyage dans l'histoire des hommes rédigé dans un français flamboyant..Un concentré d'érudition qui captive dès le début et donne envie de lire l'ouvrage d'une seule traite....
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