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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est beau et c'est original.
Lire un Jean d'Ormesson c'est contempler la voûte étoilée, on se sent tout petit face à tant de connaissances, à un tel amour de la vie.
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Je commence toujours un D Ormesson avec une certaine excitation, un peu comme un enfant au matin de Noël, juste avant d'ouvrir les paquets au moment où tout est encore possible.
Car dans ses ouvrages, tout est possible.
Sa plume pétillante nous entraîne cette fois sur les pas d'un narrateur, sobrement nommé « O », décédé au premier mot devant la Douane de Mer à Venise. Au moment de plonger dans l'au-delà, il remarque une présence, un pur esprit en provenance d'Urql appelé « A ». Ce dernier lui fait part de sa mission : écrire un rapport sur les autres mondes qu'il pourrait éventuellement rencontrer. S'ensuit alors une étourdissante visite de notre monde à travers le temps et l'espace, « O » jouant le cicérone pendant 3 jours.
Le regard (bleu profond) que le narrateur porte sur le monde est plein de tendresse sans être candide. Tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais l'Homme aura osé, tenté de faire de son mieux. O nous raconte pêle-mêle l'origine du monde, sa relation avec Marie, les papes Clément, la liaison De Chateaubriand et Juliette Récamier, le sac de Rome…
Loin d'un étalage imbuvable de connaissances, il s'agit d'un butinage, qui fait passer la conversation d'un sujet à un autre : on est un peu au salon de thé. C'est agréable, jubilatoire, rempli d'auto dérision… en un mot du Jean d'Ormesson.
Ce rapport aurait pu se conclure par ses mots tout droit sorti de la bouche de A :
"N'est-ce pas toujours la même chose ? Je commence à comprendre comment cela fonctionne. le monde est gonflé d'importance et de complication. Et il est bête comme chou. Ça monte, ça se développe, ça dégringole, ça s'en va. Et ça se suit pendant des siècles, comme à la queue leu leu (...)".
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La Douane de mer / Jean d'Ormesson
« La Douane de mer » est un véritable OVNI dans la littérature française. Ce O et ce A qui dissertent à l'envi et à bâtons rompus m'ont fasciné. Ce roman ne ressemble à rien de connu et cela part dans tous les sens comme le bouquet final d'un beau feu d'artifice.
Jean d'Ormesson joue avec les mots ; il les connaît bien et il pousse dans ses derniers retranchements le vocabulaire de telle sorte que le lecteur en vient à se poser d'ultimes questions. Erudit stupéfiant, on connaissait déjà Jean d'Ormesson bel écrivain à l'humour délicat et au sourire transparaissant entre les mots. C'est un immense chef d'oeuvre qu'il nous offre dans ces pages.
Avec O et avec A, on voyage à travers les siècles avec humour, un humour délicieux et récurrent. A chaque chapitre, on se pose des questions essentielles sur la nature humaine, sur le bonheur, sur l'amour, sur la destinée, sur le hasard et la nécessité, sur le temps et l'espace. Des personnages bien connus sont mis en scène tels que Chateaubriand, Musset et George Sand.
« Ce qu'il y a de plus grand en vous, dit A, surgit de vos limites. Il y a du bien parce qu'il y a du mal. C'est parce que l'erreur est possible que la recherche de la vérité mérite d'être poursuivie. le monde prend un sens parce qu'il y a quelque chose de caché. » Voilà une phrase qui frappe fort et celle-ci de même :
« Les hommes ont des idées dont ils ne savent pas d‘où elles viennent. »
Enfin, je conclurai par : « le désir nous emporte comme si nous étions immortels. »
Il y a du Philip José Farmer dans cette « Douane de mer » et inversement. (voir « le monde du Fleuve »).
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J'ai déjà confessé mon addiction coupable pour les écrits de Jean d'Ormesson. Tous ses écrits.. Me voila contraint d'avouer une faiblesse particulière pour celui-ci. Peut-être parce que mourir à Venise, au pied de la Douane de mer, m'a toujours semblé la façon, sinon la plus enviable, le terme serait déplacé, du moins la plus aimable de quitter cette vie. Or, c'est de cette façon que l'auteur fait trépasser son narrateur dès les premières pages du livre. Après, c'est du Ormesson pur sucre. Jean d'O aime la vie, cultive le bonheur, il veut le faire savoir, et partager son plaisir.
« le monde existe, lui dis-je. Et Venise aussi. C'est une ville construite sur l'eau qui est belle jusqu'à la douleur et qui fait rêver les hommes.. » Voilà ! Cela donne le ton. Ouvrir ce livre, c'est comme entamer une boite de chocolats : il y en a de très doux, d'autres avec une pointe d'amertume, certains agacent la langue, d'autres la surprennent, et la boite y passe tout entière sans qu'on s'en aperçoive.
Autre citation : « C'est bien fâcheux, dit A. Si le rapport n'est pas capable de parler de la vie, qu'est-ce que nous faisons là ? Nous racontons des histoires pour tâcher de livrer à Urql, par des chemins de terre qui serpentent à travers la campagne, une vague idée des hommes ». C'est à peu près ça : Jean d'Ormesson nous raconte des histoires sur l'humanité, la vie, Dieu et le temps. C'est bourré de culture, divertissant et, comme d'habitude, diablement intelligent.
Vous reprendrez bien un chocolat ?
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Je viens d'achever ce livre déjà ancien du facétieux Jean d'O. O vient de mourir ; avant de poursuivre sa route vers, on ne sait où, il tombe sur A, pur esprit venant d'Urql, un monde lointain.

A lui demande de raconter la terre des hommes en vue de la rédaction d'un rapport pour les "Urqliens".

Ils disposent de trois jours seulement pour cela...

Jean d'O aime jouer avec les symboles ; je me suis pris à penser : O comme Ormesson, pas très compliqué ; il met en scène sa propre fin, fin très prématurée puisqu'il décédera le 5 décembre 2017. Ou bien O comme Oméga, peut-être ; de là à faire de A l'Alpha... Pourquoi pas ?

En tout cas, O dispose de trois petites journées pour raconter le monde comme il va actuellement et comme il a été dans un jadis qui se situe entre moins quelques milliards d'années et la veille d'un présent en permanence grignoté par le passé et le futur. Un présent toujours mourant.

Autant dire que O fait de son mieux pour amener A, non sans difficulté, à comprendre ce monde qui paraît tellement bizarre au citoyen d'Urql.

O est trop modeste, cependant ; même s'il se désole de donner à voir notre monde dans le plus grand désordre à un "galaxien" étranger, il fait montre d'une culture, d'une érudition extraordinaire en promenant A dans notre Histoire et nous avec.

O raconte très bien l'Histoire que font et subissent les hommes et les histoires grandes ou petites qui nourrissent la première. Il déambule à travers la littérature, et bien entendu, Chateaubriand y retrouve toute sa place, comme dans tous les ouvrages écrits par O, mais il y en a d'autres, Toulet par exemple que plus personne ou presque, ne connaît ; il l'avait cité je crois déjà dans l'histoire du Juif errant... Ou encore les amours tumultueuses De Musset et Sand.

Il nous emmène aussi de façon anecdotique, dans un bled italien Sambucco, grâce à son histoire d'amour avec Marie qui, le deuil passé, vraisemblablement trouvera la consolation auprès de Rodolphe. C'est la loi de la vie. O ne veut même pas y penser, il y pense pourtant...

Il nous donne un cours magistral sur le temps, les calendriers julien, grégorien, etc., et sur la manière dont un pape a maîtrisé ce temps si difficile à définir ; j'ai aimé l'histoire de l'instituteur Kléber, le bien nommé, héros de la grande guerre, et du régiment de chasse Normandie Niémen qui a brillé en Russie... et de bien d'autres encore.

Dieu, comme toujours y tient une place importante... c'est que Jean d'O, à travers toute son oeuvre (du moins à travers ce que j'en ai lu, car je n'ai pas tout lu de lui), avec un style désinvolte, brillant comme à son habitude, un peu mondain, révèle à ses lecteurs ce questionnement existentiel : qui sommes-nous ? Pourquoi sommes sur cette terre ? D'où vient ce besoin de Dieu que la science n'a pas réussi, à ce jour, à effacer ? Quel est le sens véritable de cette vie qu'il trouve à juste titre si belle et si dramatique en même temps ?

On ne peut résumer une telle oeuvre, on peut seulement en conseiller, encore aujourd'hui, la lecture. Ce que je fais.

Pat.
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Je ne peux pas faire autrement que de renvoyer à ce que j'avais écrit sur L'Histoire du Juif Errant. Oeuvre immense le Douane de Mer là encore, profondément différente de la précitée mais justement, on mesure à cette occasion pleinement l'étendue du génie créatif de Jean d'Ormesson, capable avec ces deux ouvrages, d'ouvrir un spectre vertigineux d'imagination et d'érudition. On en sort pantois, ravis : comme aurait dit cet homme exceptionnel, "épatant" !!
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Du pur Jean d'Ormesson avec son humour sans avoir l'air d'y toucher...L'amour sous un parapluie, Dieu, les Femmes, L Histoire et les Papes, Rome et le temps, autant de sujets parcourus avec l'érudition et l'humour d'un grand amoureux de la littérature.
Mort, son esprit s'élevant au dessus de la Douane de Mer à Venise, O.(notre auteur) se donne 3 jours pour faire saisir à un esprit d'ailleurs l'importance et la futilité de ce qui depuis toujours occupe la vie des hommes.
Un roman, LE roman de la vie et qui vous donnera a coup sûr l'envie de voyager dans le temps et l'espace qui ne sont que L Histoire.
A lire absolument, a ranger entre Homère et la Bible ou le Coran dans mon bibliothèques.Génial ! Une pensée légère et profonde !
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Tout simplement superbe , j'ai adoré !
Je l'ai lu deux fois !
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j'ai beaucoup aimé ce livre; certes c'est un peu très long et les événements ne sont pas chronologique mais quand même je l'ai beaucoup apprécié.
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