De
Laurence Orsini, j'avais bien aimé
Les Hommes charbon et beaucoup moins L'Origine des anges... J'en suis désolée mais je ne suis pas du tout convaincue par ce roman graphique à quatre mains, ce travail de mère et de fille, l'une à l'écriture et l'autre au dessin...
J'ai l'impression que l'auteure a sans doute voulu écrire un long poème en prose sur une relation amoureuse hors du temps... sur un fantasme, en quelque sorte. J'avoue ne pas avoir compris la finalité de cet étrange récit. Selon moi, les promesses de la quatrième de couverture ne sont pas tenues.
Pourtant, au départ, j'aime assez les phrases qui reviennent, qui se répètent comme des refrains, l'écriture soutenue, recherchée..., mais au bout d'une cinquantaine de pages, je peine dans ma lecture et me désintéresse totalement.
Le prénom de l'héroïne arrive assez tard dans le récit puis se répète comme s'il s'agissait d'une naissance ou d'une renaissance. J'ai cru que cela allait marquer un changement, mais non. J'ai peut-être manqué le rapport entre la femme-puzzle et la ville, mais Paris est noyée dans une nature hors sujet.
Laurence Orsini évoque souvent une dimension divine... mais je n'ai pas vraiment trouvé de spiritualité dans son récit.
Je suis allée au bout de ma lecture, mais en mode rapide, sans plaisir et surtout, sans émotion, un peu par devoir puisque l'auteure m'avait envoyé son roman graphique pour justement avoir mon avis.
En ce qui concerne les illustrations, il y a à la fois un réel contraste et une continuité entre le texte et les dessins... Un contraste parce que face à cette logorrhée sentimentale, les dessins représentent une jeune femme pétillante, moderne, mais au visage inexpressif, au regard vide, dans une inspiration manga. Un seul est un peu différent, phallique dans le prolongement de la silhouette de la Tour Eiffel.
En même temps, le texte est un flot de mots et de sonorités, une musique, un fond sonore qui ne dit pas grand-chose et qui redit un peu toujours la même chose. Donc, le manque d'expression des dessins traduit peut-être aussi en continu une forme de vacuité, la placidité et l'imperceptibilité du sourire, ambiance récurrente dans le récit.
Tel quel, c'est très éthéré. Les métaphores, si métaphores il y a, sont vraiment délayées... Un peu d'érotisme aurait pu relever le tout, le pimenter, au sens propre et figuré. Je me suis ennuyée, en fait.
Beaucoup plus court et surtout structuré, en jouant sur le côté onirique et poétique, cela pourrait donner une nouvelle à la fois sensuelle et poétique, mais là, c'est beaucoup trop long, répétitif, entre le délire et la logorrhée.
Une déception...