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Catel Muller (Autre)José-Louis Bocquet (Autre)
EAN : 9782203232303
488 pages
Casterman (22/09/2021)
3.85/5   969 notes
Résumé :
De Montauban en 1748 à l’échafaud parisien en 1793, quarante-cinq ans d’une vie féminine hors normes, et l’invention d’une idée neuve en Europe : la lutte pour les droits des femmes.
Née dans une famille bourgeoise de province, sans doute fille adultérine d’un dramaturge à particule, Marie Gouze dit Olympe de Gouges a traversé la seconde moitié du XVIIIe siècle comme peu de femmes l’ont fait. Femme de lettres et polémiste engagée, elle se distingue par son i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (150) Voir plus Ajouter une critique
3,85

sur 969 notes
C'est pas si facile d'être une femme libérée comme disait le grand philosophe Cookie Dingler !!! Olympe de Gouges était de ces femmes-là. Catel et Bocquet dans ce roman graphique de 500 pages, remettent en lumière la vie tumultueuse de cette jeune femme, très tôt marié et très tôt devenue veuve Aubry, célèbre pour son franc parler, sa passion pour les lettres et le théâtre. Indépendante, cultivée, libertine, elle clame haut et fort que la femme est l'égal de l'homme et prêche pour être sur un pied d'égalité. Elle dénonce aussi l'esclavage et se bat pour son abolition. Révolutionnaire, non ?
Et c'est ce qui causera sa perte, il ne fait pas bon en cette dernière décennie du dix huitième siècle, de dire haut et fort, ce qui nous parait des évidences deux siècles plus tard (quoiqu' il y a encore du boulot). Les coupeurs de tête (merci Mr Guillotin) s'en donnent à coeur joie, arrêté, jugé, raccourci en vingt quatre chrono. Pardon, je m'égare.
On suit avec plaisir ce destin hors norme car le travail scénaristique est parfaitement maitrisé, on croise tout du long de grands personnages de l'époque (Franklin, J.J. Rousseau, les comédiens du Français, les principaux protagonistes da la révolution française et.), on apprécie les répartis cinglantes et pleines d'esprit de miss Olympe, on est touché par la protection maternelle pour son fils Pierre, intéressé par les intrigues et influences du pouvoir. Un roman graphique en noir et blanc dense, qui rend un bel hommage à cette femme idéaliste et passionnée.
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UNE FEMME CONTRE LES INJUSTICES D'UN MONDE MÂLE.

Que sait-on, aujourd'hui, d'Olympe de Gouges ? La question peut sembler un rien provocante, tandis que son nom est aujourd'hui sur bien des lèvres, pour peu que l'on soit attaché à l'égalité universelle entre les sexes. Mais il n'en a pas toujours été ainsi et la quasi redécouverte de ce personnage certes haut en couleur, révolutionnaire par bien des aspects (et sans doute plus sur ces aspects-là que ceux ayant l'estampille historique ad hoc), aussi intéressant qu'attachant ne date en réalité que de la fin du siècle passé.

C'est en particulier par ce pastiche - sérieux et sincère mais jugé de fort mauvais goût en son temps - de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen, qu'elle allait rebaptiser Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne que la citoyenne Gouges allait se refaire une réputation d'outre-tombe. Mais ce serait vraiment réduire de beaucoup une vie aussi brève que palpitante à ce seul vibrant libelle.

Née Marie Gouze d'une mère, Anne-Olympe, mariée jeune à Pierre Gouze, bourgeois de Montauban et maître boucher, mais d'un géniteur très probablement issu de la haute noblesse, le marquis et académicien Jean-Jacques Lefranc de Pompignan (lequel était aussi le parrain de sa maîtresse. Il n'y avait cependant que trois ans de différence d'âge entre eux), le ci-devant marquis ne voulu jamais reconnaître cette "bâtarde", au contraire de Gouze.
Mariée très tôt comme il était d'usage à l'époque - elle avait dix-sept ans - à un homme choisi par sa mère devenue veuve une première fois mais remariée, elle fut presque aussitôt débarrassée, d'une mauvaise fièvre, de cet homme qu'elle n'aimait point, dès l'année suivante. Elle eut le temps d'en avoir un fils mais ne se remaria jamais, malgré une longue, belle et très libre histoire avec un noble lyonnais aisé du nom de Jacques Biétrix de Rozières, qui lui assurera son train de vie presque jusqu'à la fin et malgré leur séparation un peu avant la révolution.

Libre de coeur et de corps, elle le fut aussi d'esprit : bien que très attachée à l'esprit des lumières, elle détesta cordialement Voltaire qui avait eu la mauvaise grâce de flétrir le nom de son académicien de géniteur, par toute une série de libelles d'abord, le coup de grâce ayant été donné à la suite d'une pièce du montalbanais intitulée Didon -très vitement surnommée "Dindon"- à laquelle Voltaire répondit par une autre pièce au doux titre de "Le Fat puni" où chacun pu reconnaître sans mal le fameux marquis, devenu très dévot depuis son remariage avec une dévote très fortunée...

C'est aussi que la jeune femme, qui prendrait bientôt pour pseudonyme celui sous lequel nous la connaissons aujourd'hui, Olympe de Gouges, adopte les engagements de son temps et puisqu'elle déteste Arouet elle adorera Rousseau (elle s'appliquera même à suivre au plus près les préceptes défendus dans l'Emile pour l'éducation de son fils Pierre) ! Pourtant, nul doute que son caractère, sa verve, son sens de la répartie et son amour du théâtre (que Jean-Jacques jugeait comme le pire des arts) s'approchait bien plus de celui de l'auteur de Zadig que de celui des Rêveries du promeneur solitaire...

La vie de la jeune provinciale bascula véritablement lorsque, à l'âge de vingt-cinq ans, elle suivit son amant à Paris. Y apprenant presque tout (elle savait alors à peine écrire) et très vite, elle y rencontrera une bonne partie de la vie intellectuelle et artistique de son temps : les Condorcet (Sophie de Condorcet, l'épouse du grand scientifique, anti-esclavagiste et éminent révolutionnaire, fera découvrir, à Olympe, par ses traductions, une autre féministe de l'époque, la très virulente Mary Wollstonecraft), Louis-Sébastien Mercier (dont on redécouvre peu à peu l'oeuvre injustement oubliée), Talma (qui fut, probablement, le plus grand comédien de son époque), le couple Helvétius (qui tenait l'un des salon les plus réputés), le fameux chevalier de Saint-Georges (qui l'aida dans sa prise de conscience du drame de l'esclavage), elle croisera Benjamin Franklin, admirera Mirabeau presque autant qu'elle adula Rousseau (qu'elle ne fit jamais qu'apercevoir), sera admise auprès de Philippe d'Orléans, futur Prince du sang et bientôt rebaptisé "Philippe Égalité", connaîtra Pilâtre de Rozier, précurseur de l'aéronautique (elle assista à ses cours) et bien d'autres encore, importants hier, oubliés aujourd'hui.

Passionnée par les arts de la scène, elle posséda son propre théâtre amateur ; elle rédigea plusieurs pièces à thèmes, en faveur du divorce par exemple, mais la pièce qui aurait pu faire sa renommée avait pour sujet un propos lui tenant particulièrement à coeur : l'esclavage, dont elle fut une ardente et sensible adversaire. Mais les comédiens de la comédie française - qui étaient alors seuls à Paris à détenir un privilège royal, imposant un dictact honteux aux autres salles -, s'ils acceptèrent cette oeuvre à leur répertoire furent de si mauvaise grâce à la représenter qu'elle sombra dans l'oubli presque aussitôt jouée. Il faut dire que nombre d'esclavagistes avaient leur propre loge et les contrarier aurait pu être dommageable pour les finances de l'institution...

Lorsqu'arriva la révolution, Olympe prit résolument parti pour les girondins (favorables, pour aller très vite, à une monarchie constitutionnelle, pour un pouvoir décentralisé, une certaine autonomie laissée aux provinces, prônant généralement un certain libéralisme tant de moeurs qu'économique et politique. Ils votèrent contre la mort du roi). Elle-même était propice au maintien de la royauté, au sein d'une monarchie constitutionnelle. Il faut dire aussi qu'elle avait trop d'amis aristocrates - bien que généralement parmi les plus "éclairés" qui soient - pour ne pas s'inquiéter des chemins mortifères vers lesquels la Révolution semblait se diriger, sous la houlette des Marat, Collot d'Herbois (une sorte d'ennemi intime d'Olympe), des Fouquier-Tinville, Danton, Desmoulins, Saint-Just ainsi que son plus symbolique représentant d'alors, Robespierre.

Après s'être attiré l'ire de Marat jusqu'à son assassinat, elle fit tant et si bien contre Robespierre par toute une série de libelles et d'affiches qu'elle finit ainsi par s'attirer les foudres du Comité de Salut Public, l'accusant, suite à la dénonciation de son afficheur, de défendre le régime monarchique par le biais d'un texte qui n'eut même pas le temps d'être placardé "les trois urnes" dans lequel elle tâche de défendre une position modérée ne rejetant ni l'aristocratie ni la royauté dans les enfers révolutionnaires. Après quelques mois de prison, y poursuivant malgré tout, avec courage, son oeuvre polémique et ses diatribes à l'encontre de Robespierre qu'elle compare à un Tyran, elle sera jugée et condamnée à mort le 2 novembre 1793, en plein dans cet épisode sanglant de la Révolution Française nommé, par décret du 5 septembre de cette même année, la Terreur. Elle sera guillotinée le lendemain. Elle avait Quarante-cinq ans.

Ce beau "pavé" de quelques cinq cent pages (en comprenant les notices bibliographiques), avec Catel Muller au dessin et José-Louis Bocquet au scénario n'a pourtant pas pour illusion de rendre in extenso la vie hautement trépidante d'une jeune femme engagée de la fin de ce XVIIIème siècle si remuant. On pourra peut-être lui reprocher de ne présenter que cette "France d'en-haut" de l'époque - même si la future Olympe est d'extraction sociale "moyenne", malgré un géniteur de la haute noblesse provinciale -, de trop centrer l'histoire sur et autour d'Olympe, passant très vite sur les remous politiques et sociaux de l'heure, mais le parti-pris est aussi défendable que parfaitement assumé par les deux auteurs. Par ailleurs, l'ascension de cette jeune femme fut telle qu'elle n'eut guère le temps de demeurer véritablement au sein des classes sociales les plus basses. Mais cela ne l'empêcha jamais d'en connaitre et d'en ressentir la misère et les souffrances.

Bien que l'on redécouvre depuis une trentaine d'année l'oeuvre militante de cette femme, (on retiendra tout particulièrement le "Ainsi soit Olympe de Gouges" de Benoîte Groult, une biographie facile d'accès et présentant un choix de ses textes engagés), énergique, altruiste, digne et fière, il était bon que soit publié une telle biographie (que l'on pourra estimer romancée mais qui colle d'aussi près que possible à l'existence passée de Marie Gouze) au dessin très vif, facilement lisible, donnant mieux à comprendre les atmosphères, les caractères de l'époque que n'aurait pu le faire un dessin au style plus réaliste mais peut-être plus ampoulé ou trop éloigné des canons du genre. Quant au texte, il allie extraits d'oeuvres, bon mots véridiques et dialogues contemporains parfaitement intégrés sans jamais céder à une sorte d'esthétisme linguistique improbable, travers fréquent des bande-dessinées à caractère historique.

Sans oublier les incontournables repères biographiques de fin d'ouvrage, de même qu'une belle galerie de portraits de femmes et d'homme qui croisèrent, directement ou indirectement, la vie d'Olympe, se concluant sur une assez complète bibliographie, il est important de préciser que tout "roman graphique" puisse-t-il être, ce réjouissant et utile volume se place sous l'angle du sérieux historique.

On reprochera peut-être cet angle donné à l'ensemble qui donne le sentiment, une fois le livre achevé, que l'oeuvre d'Olympe, sa vie, ses engagements eurent plus d'importance en son époque que l'histoire ne le montre, malgré toute la meilleure volonté du monde. Olympe de Gouges fut sans aucun doute un esprit merveilleux, enthousiaste, jamais las de la lutte contre les injustice - toutes les injustices - employant son temps, son énergie, ses biens (et un peu ceux de ses proches...), ainsi que tous les moyens de communication de son siècle pour faire évoluer les mentalités, les hommes et les lois. Mais ce n'est pas lui faire injure que d'estimer son action comme secondaire dans le flot tumultueux des cinquantes dernières années du siècle des lumières.

On ne peut, somme toute, lui reprocher que l'irréprochable - ce contre quoi elle lutta de toute son âme -, qui est d'avoir été femme dans un monde qui ne laissait place qu'aux hommes pour toute autre chose que la maison, la maternité et l'éducation des jeunes enfants. Venue trop tôt avec des idées trop neuves (et plus encore pour le siècle abominablement réactionnaire à venir), il n'est que justice de montrer enfin ce que furent ces quelques trop rares esprits féminins dont l'histoire a cependant pu garder autre chose qu'un simple nom dans un registre d'état-civil...

Au-delà de ses combats, essentiels, - celui pour les femmes et celui pour les esclaves en tête - c'est aussi l'exemple d'un esprit libre, d'une parole libre et d'une vie aussi libre que le permettait la société de son temps qu'il est bon de retenir, de mettre en avant. Un tel message demeure universel : plus que jamais s'en souvenir !
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Ne vous laissez pas avoir par la taille. Si ce pavé contient presque 500 pages et pèse 1049g (si, si ! Je l'ai pesé ! Ce n'est pas pour vos sacs à main Mesdames !), il n'est pas lourd à lire pour deux sous. Ce roman graphique (c'est mon premier ! J'ai même été obligée d'aller chercher la définition, ne comprenant pas bien la différence avec la BD) met en valeur Olympe de Gouges, née Marie Gouze, une maîtresse-femme ne s'en laissant pas compter. Mariée très vite, à l'âge de seize ans, à un bon parti, Louis-Yves Aubry, officier de bouche de l'Intendant, elle fut veuve tout aussi vite, non sans avoir donné le jour à un fils, Pierre. Ce veuvage fut le déclic pour défendre les valeurs féminines. Courtisée par tous, fréquentant les salons, elle eut un rôle déterminant dans l'avancée des mentalités.

Même si je ne trouve pas que les dessins, dans le détail et notamment les représentations des visages, soient parfaits, le scénario reprend avec précision la vie d'Olympe. le graphisme est, finalement, à prendre dans son ensemble. J'avoue que sans l'aide de cette BD, je n'aurais pas porté attention à ce personnage haut en couleur.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Olympe de Gouges est de ces personnages historiques que beaucoup ne connaissent uniquement par des rues portant son nom. Catel nous offre la possibilité d'approfondir ses faits et gestes alors que l'Ancien Régime vit ses derniers jours.


Le scénario a un but clair et net : rétablir la chronologie de la vie d'Olympe de Gouges de sa naissance à sa mort. L'introduction est vraiment longuette, car le scénario s'attarde beaucoup sur l'enfance de l'héroïne afin de montrer toutes les discriminations et autres travers de la société de l'époque qu'elle a pu rencontrer et qui ont pu influencer son futur combat politique. Une très grande justesse historique est recherché dans les événements dépeints, mais certains faits donnent l'impression d'être utilisés pour façonner l'image de cette héroïne que voulaient les auteurs, malgré les contradictions que cela suscite, comme le choix par Louis XIV de Versailles qui est très mal justifié ou bien l'organisation du Serment du Jeu de Paume qui apparaît ici consensuelle parmi l'Assemblée constituante ce qui fut loin d'être le cas. Reconnaissons en tout cas un style pédagogique assez engageant, qui cherche à nous exercer l'esprit étape par étape et qui, malgré tout, nous offre là un beau conte sur le féminisme qui mériterait d'être davantage mis en valeur, car tant d'inégalités et de mauvais réflexes sexistes sont encore tenaces de nos jours.

Qui dit biographie, même en bande dessinée, dit des choix compliqués à réaliser. le récit initiatique de cette Olympe de Gouges qu'on nous propose est un poil naïf au départ, puis gentillet pendant un petit moment, surtout quand ladite Olympe tantôt se décide sur un coup de tête d'embaucher un précepteur, tantôt s'étonne d'un rien alors qu'elle se veut plutôt débrouillarde, d'autant qu'elle se fiche comme de sa première chaussette de « lancer une rumeur dans le tout Paris ». Cette insouciance me gène, je l'avoue, d'autant que tout lui vient comme par enchantement, mais, au moins, il faut saluer son enthousiasme de tous les instants. Ces différents choix me gênent car ils faussent l'idée volontariste et réformiste de cette héroïne. En effet, je trouve dommage de suivre une histoire où l'aspect libertaire d'Olympe de Gouges est toujours exploité du point de vue de sa frivolité ; je suis déçu que l'aura du personnage principal soit éclipsée dès qu'un autre personnage historique (superbes Jean-Jacques Rousseau et Benjamin Franklin, par exemple) apparaît ; enfin, je trouve aussi bien réducteur de voir les débats de l'époque ramenés à la portion congrue. Bref, des choix qui ne me satisfassent pas, sans pour autant être des points majeurs de l'intrigue générale.

Enfin, l'aspect graphique va peut-être en gêner quelques-uns parmi les lecteurs de ce roman graphique. Si le côté « roman » est très développé, le dessin paraît au premier abord comme moins enrichi. le choix du noir et blanc n'apporte pas grand-chose, mais est au moins très lisible, ce qui n'est pas toujours le cas du lettrage en majuscule qui fausse trop souvent la lecture de certains passages. Je ne sais pas si c'est un effet de style, mais le dessin perd franchement de sa teneur au fur et à mesure, notamment passées les deux cent cinquante premières pages. En plus, dès l'apparition d'un personnage, on sait tout de suite, au trait utilisé, s'il sera un « gentil » ou « méchant » vis-à-vis de notre chère Olympe de Gouges. En revanche, pour rester sur le lettrage, qui prend d'autant plus d'importance que nous sommes dans du noir et blanc justement, les choix effectués pour les messes en latin et les onomatopées conviennent parfaitement et sont incrustés comme il faut dans les scènes concernées. Bizarrement, j'ai surtout adhéré aux scènes de déluge, dantesques et confuses, qui comblent bien mieux, et surtout utilement, les cases.


Malgré les quatre cents pages de récit et les nombreux bonus finaux, tout cela tient donc bien plus de l'évocation que de l'exposé sérieux, alors qu'un tel objet aurait pu être une référence en la matière, à la hauteur d'un ouvrage scientifique sur le sujet.

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Marie Gouze naît à Montauban en 1748, de Anne-Olympe et de Jean-Jacques Lefranc de Pompignan, qui n'est autre que l'amant de cette dernière. Elle ne voit qu'occasionnellement son papa puis plus du tout lorsque sa maman se remarie avec un certain Cassaigneau. Une enfance plutôt calme dans la bourgeoisie montalbanaise. Attirée par les lettres et par Valette, un poète protégé de Voltaire, à 17 ans, elle se fiance néanmoins, poussée par sa famille, à Louis-Yves Aubry, officier de bouche du Compte de Gourgues. le mariage est célébré en 1765. L'année suivante, elle donne naissance à son fils Pierre. Malheureusement, une crue ravage la ville, provoquant noyades et fièvres. Louis-Yves meurt peu de temps après. Désormais veuve, elle sort, s'intéresse au théâtre, fréquente les salons. Celle qui se fait maintenant appeler Olympe de Gouges s'affirme et affirme sa nouvelle indépendance...


Un travail considérable (pas moins de 400 planches complétées de nombreuses pages de biographies et d'une chronologie) pour le portrait d'une femme hors du commun. Féministe engagée, défenseure des droits de la femme, militante contre l'esclavage et la peine de mort, militante pour le droit de vote et le divorce pour les femmes, femme de lettres se déclamant indépendante de corps et d'esprit, partisane de la monarchie constitutionnelles et de la république, Olympe de Gouges incarne toutes ces femmes. Esprit rebelle devant s'opposer à bon nombre de détracteurs, elle n'aura de cesse, tout au long de sa vie, de lutter contre les inégalités sociales. José-Louis Bocquet dresse un portrait pour le moins fouillé, fortement documenté et très instructif (à partir de travaux d'historiens et de textes autobiographiques). Un album qui, sur cette longueur, manque parfois de souffle tant l'auteur s'attarde sur les événements. Il restitue néanmoins parfaitement le portrait d'une femme libre, anticonformiste et, rappelons-le, auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791). Une biographie intéressante dans un contexte historique qui l'est tout autant. Graphiquement, Catel donne vie à cette femme passionnée avec plus ou moins de précision. Les dialogues et le texte sont si denses que, finalement, l'on ne s'attarde peut-être pas beaucoup sur le dessin.
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critiques presse (11)
ActuaBD
23 juillet 2012
Un éclairage sur une personnalité hors du commun, à la fois libre et engagée, symbole de modernité dans la France de la Révolution. Ultra-documenté, et constamment illuminé par l’élégance du trait de Catel.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Culturebox
29 juin 2012
Le récit est très documenté, et s'avère donc passionnant, car on découvre petit à petit qui fut vraiment Olympe de Gouges : à la fois passionnée par les lettres, farouche défenseuse de ses idées, mais aussi femme libertine, entretenue.
Lire la critique sur le site : Culturebox
BoDoi
04 mai 2012
[Catel et José-Louis Bocquet] signent ici une fresque ambitieuse, très bien documentée. Mais à trop vouloir en dire, ils prennent le risque de lasser le lecteur.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LeFigaro
02 mai 2012
Rendant compte de cette existence sans pareil, cette BD aux traits parfois naïfs mais toujours précis, très fidèle sur le plan historique, permet de se familiariser avec la vie provinciale et parisienne du XVIIIe siècle, la singularité féminine, la montée de la Révolution et les dérapages de la Terreur.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Actualitte
24 avril 2012
Rarement le roman graphique a-t-il été si proche du roman tout court et du roman historique, plus particulièrement.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Telerama
18 avril 2012
Par la grâce d'une narration érudite et caracolante à la fois, le feuilleton-fleuve d'une vie devient la fresque d'une époque qui fut tour à tour brillante et tragique.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
17 avril 2012
Les pages de cette existence bousculée, digne d'un feuilleton, se tournent à toute vitesse, d'autant que s'y mêlent l'esprit de Paris, les jeux du pouvoir et la spirale de la mort.
Lire la critique sur le site : Lexpress
BDGest
12 avril 2012
Derrière ses quatre cents pages, Olympe de Gouges constitue une magnifique et vibrante biographie hommage à une femme marquante. À découvrir absolument.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDSelection
11 avril 2012
Une fois de plus, les deux complices ont su rendre toute la modernité de cet attachant personnage historique ; notamment grâce à la sensibilité ou à la justesse de la narration et à l’élégance ou à l’efficacité du trait […].
Lire la critique sur le site : BDSelection
Liberation
02 avril 2012
Avec ces deux-là, on a le meilleur de ce que la BD peut faire à la culture dite «savante».
Lire la critique sur le site : Liberation
Sceneario
27 mars 2012
Un superbe ouvrage biographique très fourni, historiquement fort […].
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (106) Voir plus Ajouter une citation
[Dictant à son secrétaire cet extrait célèbre du "postambule" à sa Déclaration Universelle des Droits de la Femme]

- Femme, réveille-toi !
Reconnais tes droits !
L'homme esclave a multiplié ses forces. Il a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers.
Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne.
Ô, Femmes ! Quand cesserez-vous d'être aveugles ?

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Oui, la Nation doit comprendre l'injustice qui est faite aux femmes. J'ai défendu les Noirs; mes soeurs sont-elles mieux traitées ? Quand une épouse adultère ou une fille insoumise peut se retrouver enfermée à vie dans un couvent par la seule volonté de son époux ou père tout-puissant, n'est-ce pas un scandale ?
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- Si les femmes sont reconnues responsables et punissables par la justice, alors on doit leur donner l'accès à l'urne et à la tribune. Voilà l'évidence !
- Électrices et éligibles ? Ha ! Ha !
- Pourquoi riez-vous, Brissot ?
- Mesdames, ne trouvez-vous pas que le jeu politique est déjà suffisamment compliqué ?
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FEMME, RÉVEILLE-TOI ! RECONNAIS TES DROITS ! L'Homme esclave à multiplié ses forces. Il a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne. Ô, Femmes ! Quand cesserez-vous d'être aveugles ?
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- Fanchon ! Jeanne ! Venez voir, vite !
- Du calme, Marie !
- Juste là, il y a une dame... Elle est toute noire ! C'est qui ?
- Ce n'est pas un être humain.
- C'est un animal ?
- Ce n'est même pas un animal.
- Ce n'est même pas une créature de Dieu comme le goret ?
- Ce n'est RIEN.
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Vidéo de  Catel
Dans le 161e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Storyville, l'école du plaisir que l'on doit au scénario de Lauriane Chapeau, au dessin de Loïc Verdier et qui est édité chez Glénat. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie du deuxième tome de Madeleine, résistante baptisé L'édredon rouge, titre que l'on doit au scénario conjoint de Jean-David Morvan et Madeleine Riffaud, au dessin de Dominique Bertail et c'est publié chez Dupuis dans la collection Aire libre - La sortie du premier tome sur deux de l'adaptation du roman d'Umberto Eco Le nom de la rose par Milo Manara, un titre édité chez Glénat - La sortie du troisième tome de La fortune des Winczlav, un titre baptisé Danitza 1965 que l'on doit au scénario de Jean Van Hamme, au dessin de Philippe Berthet et c'est édité chez Dupuis - La sortie de l'adaptation en bande dessinée du roman Indiana de George Sand, adaptation que l'on doit au duo Catel Muller et Claire Bouilhac ainsi qu'aux éditions Dargaud - La sortie de l'album Je suis au-delà de la mort ! Que l'on doit L'homme étoilé et aux éditions Le Lombard - La réédition de l'album Elle s'appelait Tomoji que l'on doit à Jirô Taniguchi et aux éditions Rue de Sèvres à l'occasion de leurs 10 ans
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