Dehors, les yeux des animaux allaient du cochon à l'homme et de l'homme au cochon, et de nouveau du cochon à l'homme ; mais déjà il était impossible de distinguer l'un de l'autre.
Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d'autres.
"Camarades, dit Napoléon, savez-vous qui est le fautf ? L'ennemi qui s'est présenté à la nuit et a renversé notre moulin à vent ? C'est Boulle de Neige ! rugit Napoléon.
NDL ( seconde lecture) : Ben voyons ! Quel menteur-manipulateur, ce Napoléon ! Je suis sûr que l'âne Benjamin pense comme moi. Mais il y a encore pire, c'est Brille-Babil !
Tous les maux de notre vie sont dus à l’Homme, notre tyran. Débarrassons-nous de l’Homme, et nôtre sera le produit de notre travail.
Les rubans, dit-il, doivent être considérés comme des vêtements, qui sont la marque des humains. Tous les animaux doivent être nus.
L'homme ne sert les intérêts d'aucune autre créature que lui-même. Et parmi nous doit régner une parfaite unité, une parfaite solidarité dans la lutte. Tous les hommes sont des ennemis. Tous les animaux sont des camarades.
All men are ennemies. All animals are comrades.
Camarades, là se trouve la réponse à nos problèmes. Tout tient en un mot : l'Homme. Car l'Homme est notre seul véritable ennemi. Qu'on le supprime, et voici extirpée la racine du mal.
Les bêtes, au-dehors, faisaient aller leur regard d'un cochon à un homme, puis d'un homme à un cochon, puis de nouveau d'un cochon à un homme.
Les animaux se constituèrent en factions rivales, avec chacune son mot d'ordre, pour l'une : « Votez pour Boule de Neige et la semaine de trois jours ! », pour l'autre : « Votez pour Napoléon et la mangeoire pleine ! » Seul Benjamin ne s'enrôla sous aucune bannière. Il se refusait à croire à l'abondance de nourriture comme à l'extension des loisirs.