Citations sur La ferme des animaux (405)
Quatre pattes oui, deux pattes, non !
Tous les animaux sont égaux mais certains animaux sont plus égaux que d'autres.
Toute l'année, les animaux trimèrent comme des esclaves, mais leur travail les rendait heureux. Ils ne rechignaient ni à la peine ni au sacrifice, sachant bien que, de tout le mal qu'ils se donnaient, eux-même recueilleraient les fruits , ou à défaut leur descendance - et non une bande d'humains désœuvrés, tirant les marrons du feu.
Une rumeur gagnait même, vague, floue et captieuse, d'une ferme magnifique, dont les humains avaient été éjectés et où les animaux se gouvernaient eux-mêmes; et, au fil des mois, une vague d'insubordination déferla dans les campagnes. Des taureaux jusque-là dociles étaient pris de fureur noire. Les moutons abattaient les haies pour mieux dévorer le trèfle. Les vaches ruaient, renversant les seaux. Les chevaux se dérobaient devant l'obstacle, culbutant les cavaliers. Mais surtout, l'air et jusqu'aux paroles de Bêtes d'Angleterre gagnaient partout du terrain. 'hymne révolutionnaire s'étaient répandu avec une rapidité stupéfiante.
Les animaux regardaient de l'homme à la porcherie, de la porcherie à l'homme, et de nouveau de l'homme à la porcherie ; mais déjà il était impossible de distinguer qui était homme et qui était porc.
Bêtes d'Angleterre et d'Irlande,
Animaux de tous les pays
Prêtez l'oreille à l'espérance
Un âge d'or vous est promis.
L'homme tyran exproprié,
Nos champs connaîtront l'abondance,
De nous seuls ils seront foulés ,
Le jour vient de la délivrance .
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Même une fois, on vit la chatte assise sur le toit, parlementant avec des moineaux hors d'atteinte. Elle leur exposait la bonne nouvelle : tous les animaux sont désormais camarades . aussi tout moineau pouvait se percher sur elle ,même sur ses griffes . Mais les moineaux gardaient leurs distances .
« On eût dit qu’en quelque façon la ferme s’était enrichie sans rendre les animaux plus riches – hormis, assurément, les cochons et les chiens. […] Malgré tout, cochons et chiens ne produisaient pas de nourriture par leur travail, et ils étaient en grand nombre et pourvus de bon appétit. »
« Mais sans doute ç’avait été pire dans les anciens temps, ils étaient contents de le croire. En outre, ils étaient esclaves alors, mais maintenant ils étaient libres, ce qui changeait tout, ainsi que Brille-Babil ne manquait jamais de le souligner. »
« Brille-Babil exaltait la sagesse de Napoléon et sa bonté de cœur, son indicible amour des animaux de tous les pays, même et en particulier celui qu’il portait aux infortunés des autres fermes, encore dans l’ignorance et l’esclavage. C’était devenu l’habitude de rendre honneur à Napoléon de tout accomplissement heureux et hasard propice. Aussi entendait-on fréquemment une poule déclarer à une autre commère poule : « Sous la conduite éclairée du camarade Napoléon, notre chef, en six jours j’ai pondu cinq œufs. » Ou encore c’étaient deux vaches à l’abreuvoir, s’exclamant : « Grâces soient rendues aux lumières du camarade Napoléon, car cette eau a un goût excellent ! »