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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les auteurs Ovide et Audrey Lainé sont nées respectivement en 1979 et 1980 et affirment qu'elle ne font ni partie de la génération X, ni Y. Elle sont entre les deux, dans une génération qui n'a pas de nom, ni de label.

Visiblement, elles sont sorties un peu abîmées de leur adolescence et de leur vingtaine. Que dire de ceux qui ont connu la période d'isolement du COVID en 2020 ?!

La génération X (entre 1965 et 1980) (entre 1980 et 2000), c'est celle qui a vécu les crises financières, l'avant internet, et qui reste fidèle aux valeurs de fidélité à l'employeur et au respect de la hiérarchie. La génération Y est celle qui a grandi avec le numérique mais qui a connu également un peu la vie sans internet (le club Dorothée) et sans portable. Elle priorise une bonne qualité de vie au travail. Et puis, il y a cette fameuse génération Z (à partir de 2000) qui arrive sur le marché du travail et c'est la grande démission façon zapping.

En fait, ceux nés entre 1977 (Star War) et 1983 constituent en fait une sous-catégorie nommée les Xennials. L'enfance a été marqué par les K7 et les walkmans mais leur vie de jeune adulte a débuté avec internet. Je fais d'ailleurs partie de cette inter-génération. du coup, cette oeuvre me parle beaucoup pour les références affichées.

Maintenant, il y a des choses que j'ai trouvé un peu poussives comme le fait d'affirmer qu'il y a un paquet d'hommes qui ont le viol sur leur conscience, comme si c'était une norme générale lié au fait qu'il y avait un total silence radio. Pour autant, il ne faut pas négliger les témoignages qui peuvent être glaçants sur cette jeunesse des années 90. L'auteure nous expliquera, non sans raison, que les hommes ne sont pas tous des violeurs mais que tous les viols sont commis par des hommes. Or, c'est malheureusement juste.

J'ai compris qu'il était de question de nous montrer les blocages dans la société concernant le rapport aux femmes mais également les progrès accomplis depuis dans une espèce de prise de conscience collective.

La question est également de savoir quelle société veut-on pour nos filles. L'objectif est de faire des enfants des personnes libres, épanouies, responsables et tolérantes. Tout un programme !

J'ai bien aimé le passage concernant la prise de conscience du danger avec la Manif pour tous quand un million de personnes sont descendus dans la rue prêt à manifester contre les libertés individuelles d'autres citoyens à cause de leur orientation sexuelle. Oui, il y avait sans doute de quoi être inquiet quand on voit que la Cour Suprême aux Etats-Unis est revenue sur le droit à l'avortement. Il y a des remises en cause du droit acquis.

J'ai également apprécié le fait que l'auteure arrive à faire dans la nuance sans totalement noircir le tableau. Elle avouera que le sexe pouvait être également désacralisé dans un moment de tendresse.

Une narration fluide et un trait précis concourt à un roman graphique engagé. J'ai toujours aimé les BD qui ont de la conviction car cela fait forcément avancer les mentalités.
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Quadragénaire, Ovidie revient sur ses souvenirs d'adolescence alors que sa fille arrive à cet âge complexe et qu'elle voudrait l'aider à éviter les écueils qu'elle-même a traversés. Mais les choses ont tellement changé qu'elle n'est pas sûre de pouvoir la protéger comme elle le voudrait...

C'est un message important qu'Ovidie veut faire passer en comparant ce qu'elle a vécu et ce que vivent les ado d'aujourd'hui. La société a beaucoup changé et le contraste entre les générations nous montre l'évolution des consciences (même si parfois cela ne semble pas toujours suffisant) et les "dangers" ne sont plus forcément les mêmes pour les jeunes filles (Internet et la pornographie accessible à tous, etc).

Les dessins sont un peu bruts, les couleurs très marquées, cependant ils véhiculent bien le message d'Ovidie avec des palettes de couleurs différentes pour chaque période.
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Ovidie et Audrey Lainé ont mis en communs leurs talents pour raconter l'adolescence des années 1990, à travers le prisme et le recul d'une maman d'ado des années 2020...
Voyant sa fille évoluer, Ovidie se questionne sur l'adolescence, la place des filles et jeunes filles dans un environnement sexuellement régit par "le mâle" et les récent "progrès" en la matière. Avec des mots simples et percutants, les autrices comparent deux générations, deux microcosmes a priori incomparables et pourtant...!

Intelligent, attractif, entraînant, insolent, réaliste... Bien écrit et bien décrit : je ne taris pas d'éloge sur ce roman graphique ! Il faudrait le mettre entre les mains des grands-parents et des parents des années 2020 ! Je me suis reconnue dans certaines planches et plusieurs pages.
Les illustrations, les couleurs et l'ambiance sont en harmonie avec les propos : intelligentes, simples et percutantes, elles mettent parfaitement en valeur l'histoire et les réflexions d'Ovidie.
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D'habitude, je lis des BD ou des romans graphiques pour me détendre de lectures qui me demandent un effort plus soutenu. Sans affirmer que la lecture de Les coeurs insolents a été difficile, j'ai trouvé le propos assez dérangeant pour ne plus pouvoir qualifier la lecture de récréative.
Rares sont les personnes qui peuvent parler du viol qu'elles ont subi dans leur enfance ou leur adolescence. Il s'agit donc d'un témoignage dont je comprends très bien le but: informer les jeunes, les filles, du danger de se conformer aux comportements ambiants, et aussi, bien sûr, les garçons qui semblent avoir, encore de nos jours, une idée très subjective de la notion consentement… Cette BD s'adresse donc avant tou aux adolescents. Elle donne aussi une idée très claire de ce que peut être l'inquiétude parentale qui vide à protéger leur progéniture d'expériences délétères. Car qu'on ne s'y trompe pas, un viol est toujours une expérience traumatisante, une blessure qui laisse des traces indélébiles. le parcours d'Ovidie, même si on peut dire qu'elle a finalement bien tourné, me semble en être une preuve.
J'ai beaucoup aimé les dessins. le texte m'a paru quelquefois un peu trop militant à mon goût mais, dans l'ensemble, plutôt juste. Alors pourquoi ne pas rejoindre la majorité et attribuer quatre étoiles pour cet album pour le moins original ?
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Faisant partie de la génération Y, je trouve que je ne m'éloigne pas trop de la génération d' Ovidie où il y a beaucoup de similitude.

Durant l'adolescence nous n' avions pas connu les réseaux sociaux. internet commençait à arriver dans les foyers et les téléphones portables n'en étaient qu'a leur début où ils avaient juste l'utilité d'envoyer SMS et de téléphoner.

La sexualité était enseignée au collège mais cela restait dans le domaine des cours de sciences. La notion de consentement était rarement évoquée mais nous étions conscient que le viol existait.
C'est par ces propos qu' Ovidie veut démontrer une certaine insouciance des dangers qui étaient très rarement dénoncés. les dangers de l'alcool et la drogue chez les jeunes également.
Elle nous raconte aussi les relations hommes-femmes, les problèmes de société avec la manifestation de 1995. Et aussi sur une violence qu'elle a subi. Ovidie à toujours défendu des valeurs tout en étant sensée dans ses propos. On se rend compte du chemin qui a été parcouru dans certains domaines en comparant le passé et le présent.

J'ai bien aimé le côté relation mère-fille et la nuance de couleur avec des tons bleutés pour l'adolescence d'Ovidie et les teintes orangées pour le présent.

Ce roman graphique est une belle découverte et fait réfléchir.
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très bon livre. on suis l'histoire de l'auteur qui nous plonger dans son adolescence avec ses conflits ses complexes et sa tragédie mais au delà du thème féministes je trouve le propos de l'auteur très optimiste malgré tout. j'ai bien aimé. a lire pour tout les amoureux du genre roman graphique.
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Une chronique sociale intéressante, percutante, qui ne laisse pas indifférent et fait réfléchir. Une femme devenue maman s'interroge et revient sur son passé, sur sa génération, sans portable, où le consentement n'était pas abordé, ...
Elle regarde sa fille grandir, comme toutes les mères elle s'interroge, elle a des doutes, peur de mal faire. Une fois sa fille devenue adolescente, Ovidie s'interroge sur son propre passé. Nous avons des parallèles, des situations qui ressortent à travers les deux prismes, chacun étant aussi sous l'influence de son époque. Certaines choses on se disait que c'était normal, on n'en parlait pas, on faisait avec, de nos jours les consciences se sont plus éveillées, on dénonce, on qualifie de viol ce qui était tue à l'époque. Encore une fois, nous voyons autant les dangers que les bienfaits apportés par les réseaux sociaux, comme toute évolution technologique cela reste principalement une question d'utilisation. Dans le temps, trop bourré, on ne savait rien, mais aujourd'hui avec ceux qui filment il y autant la double peine que des faits avérés.
Certains moments sont bouleversants, et cela commence déjà avec la préface qui donne le ton.
Il y a également un autre moment très intelligent, c'est la mère d'Ovidie, ces réactions décalées, ses oppositions avec sa fille. Mais ces femmes ont chacune à leur mesure était
assujetties au poids de leur époque, des convenances, de leurs croyances etc.
Comment protéger sa fille dans ce monde ? Comment faire de son garçon quelqu'un de bien, quelqu'un qui respecte les filles ? Comment préserver sa liberté ?
Sur la couverture, nous voyons Ovidie jeune adolescente. Cette façon de suivre les tendances, même douteuses, reste dingue, mais adolescente, rebelle, sans toutes les cartes en main, ce n'est pas toujours facile. L'influence des autres, du suivi, est très forte.
La partie qui cerne Ovidie a plutôt des tons bleus, alors que celle qui cerne sa fille plutôt des tons jaunes. le dessin est simple, sans l'être de trop, efficace et tout a fait agréable.
Elle met pas mal d'éléments en avant, et montre aussi les différences entre sa génération et celle de sa fille. Tout aurait beaucoup plus pu mal tourné pour Ovidie, heureusement elle a quand même pu construire une vie, faire de belles rencontres.
Un livre à mettre entre toutes les mains et dans les bibliothèques.
Une découverte qui vaut le coup.
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Cette bande dessinée (roman graphique ?) fut une intéressante découverte pour moi car au départ je n'avais absolument pas l'intention de la lire, simplement la feuilleter et puis j'ai été complètement happée.
C'est l'histoire d'une mère de famille quadragénaire, la narratrice, qui en voyant sa fille devenir adolescente va se remémorer et nous raconter la sienne. C'est une véritable plongée au coeur des années 90 et une découverte (pour moi) de la façon dont vivaient et interagissaient les adolescents à une époque sans téléphones portables, sans réseaux, sans instantanéité et surtout avant la libération de la parole féminine.
La narratrice va donc mettre en parallèle la société dans laquelle elle a grandit avec celle d'aujourd'hui où sa fille grandit. Et je dois dire que c'était pour le moins fascinant de constater les changements et évolutions drastiques apparus en moins de 30 ans. La narratrice va aborder tout ce qui a marqué la jeunesse de cette époque : le rock/grunge, l'alcool, la drogue, le lycée, les mouvements sociaux de 95, le sentiment de révolte etc. Mais aussi et surtout les relations hommes/femmes et les difficultés de ces dernières qui étaient loin de bénéficier du même droit à la parole qu'aujourd'hui... Elle évoquera notamment une agression sexuelle qu'elle a subit, et comment ce drame a contribué —entre autre— à la lancer dans le combat féministe qu'elle porte aujourd'hui. Un combat qu'elle mène aussi pour sa fille.

En somme, c'est une bande dessinée vraiment très intéressante à plusieurs points de vue et je ne m'y attendais pas du tout. Et ce qui est bien c'est que ce n'est démagogique à un aucun moment. L'autrice ne crache sur aucune des deux époques mais simplement les mets en parallèle, avec leurs avantages et inconvénients respectifs.
En qui concerne les planches, là aussi j'ai eu du mal au début, ce n'est vraiment pas le genre de dessins que j'aime : trait "grossier" et pages monochromes, mais j'ai fini par m'y habituer et j'ai trouvé finalement que ça allait plutôt bien avec le fond.
Bref, une belle découverte ! Un album fort et nécéssaire dans ces temps troublés que nous vivons.
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Ovidie nous parle de son enfance et surtout de son adolescence dans les années 90. Cette génération qui a succédé à des parents ayant fait la révolution sexuelle (on sait ce qu'elle valait pour les femmes) et qui avaient un problème avec la notion d'autorité. Elle le dit noir sur blanc à un moment : ils nous ont laissés libres et on a fait n'importe quoi. Elle aborde la question de la découverte sexuelle des femmes et le fait que ce soit un tabou ET une nouvelle liberté, comment cela a profité aux garçons et aux hommes. Elle a connu agression et viol. J'ai envie de dire "bien sûr" même si c'est cynique parce que beaucoup de témoignages de jeunes femmes rapportent les mêmes "expériences" de jeunesse et Ovidie, là aussi, le dit, elle estime que vu le comportement de ses propres amis, beaucoup de sa génération sont des violeurs.
L'idée de ce récit c'est de savoir pour elle comment élever sa fille, comment l'aider dans ces transitions difficiles, comment la protéger des dangers qui la guette, surtout ne pas laisser de tabou et de nons-dits. Mais les choses ont changé, aujourd'hui les femmes ont commencé à parlé, le mouvement #metoo est passé par là et sa fille est mieux armée qu'elle. Elle l'espère du moins mais je crois vraiment que oui. Même si tout comme elle je pense que le combat est loin d'être finit.
D'un point de vue très personnel, je suis de la génération qui a juste suivi Ovidie, je suis née au début des années 90 et j'ai fait mon adolescence dans les années 2000 avec des parents qui avaient retrouvé une volonté un peu plus structurantes mais beaucoup de choses dont elle parle je les ai observé, son univers m'est familier et, même si ma génération a connu et connait encore d'autres défis, plus d'une fois je me suis estimée heureuse d'être née une dizaine d'année après elle...
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En voyant sa fille devenir une adolescente, Ovidie se remémore son passé au même âge. Adolescente dans les années 90, elle est la génération sans nom, ni baby-boomeuse ni millenial. Une génération où le consentement n'est pas encore un mot fréquent, où le féminisme n'est pas encore un combat pour les jeunes filles. Ovidie raconte ses traumatismes, son rapport aux hommes et aux femmes, sa liberté mais surtout les avancées féministes dont bénéficie la génération de sa fille.

Une BD autobiographique intéressante, qui montre que l'idéalisation d'une époque n'est jamais juste. Certes, la jeune génération est aujourd'hui critiquée pour son utilisation des réseaux sociaux, mais elle est aussi plus informée qu'Ovidie au même âge. Plus engagée également, sur les questions féministes. Les illustrations d'Audrey Lainé accompagnent avec justesse le propos.
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