Scupper continua : « Pense surtout pas que la poésie, c'est rien qu'un truc de filles. Il y a des poèmes d'amour à l'eau de rose, c'est sûr, mais y en a aussi des drôles, beaucoup qui parlent de la nature, et même de la guerre. L'idée au fond c'est qu'ils te font toujours ressentir quelque chose. » Son père lui avait dit de nombreuses fois que la définition d'un homme, un vrai, c'était qu'il savait pleurer sans honte, qu'il pouvait lire de la poésie avec son cœur, que l'opéra touchait son âme, et qu'il savait faire ce qu'il fallait pour défendre une femme.
Regardons les choses en face, le plus souvent l'amour ne marche pas. Et pourtant, même quand tout rate, il vous relie aux autres et, au bout du compte, c'est tout ce qui reste, ces liens.
Un marais n’est pas un marécage. Le marais, c’est un espace de lumière, où l’herbe pousse dans l’eau, et l’eau se déverse dans le ciel.
Dominant le vacarme des vagues qui rugissaient, Kya appela les oiseaux. L’océan était la basse, mouettes et goélands, les sopranos.
Son père avait raison – les poèmes vous font toujours ressentir quelque chose.
Il était abasourdi de voir combien elle avait changé, ses traits étaient plus délicats et pourtant toujours aussi fascinants, ses pommettes saillantes, ses lèvres pleines.
Elle en savait plus que tout le monde sur les marées, les oies des neiges, les aigles et les étoiles, et elle ne savait pas compter jusqu’à trente.
Elle n'avait jamais rien fait d'aussi amusant qu'apprendre à lire.
Tout rêve de fuite - même vers la mort - monte toujours vers la lumière.
Il la dévisagea longuement. Dans un autre lieu, à une autre époque, un vieil homme noir et une jeune femme blanche se seraient peut-être embrassés. Mais pas là, pas à l’époque. Elle posa la main sur celle de Jumping, puis tourna les talons, et s’éloigna. C’était la première fois qu’elle le voyait ne pas trouver ses mots.