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Citations sur L'homme qui aimait les chiens (164)

À l’époque, nous parvenions difficilement à comprendre comment et pourquoi toute cette perfection s’était écroulée en faisant bouger seulement deux des briques de la forteresse : un accès minime à l’information et une légère mais décisive perte de la peur (toujours cette fameuse peur, toujours, toujours, toujours) qui avait cimenté les éléments de la structure. Deux briques et elle s’écroula : le géant avait des pieds d’argile, il n’était resté debout qu’en s’appuyant sur la terreur et le mensonge… Les prophéties de Trotski finirent par se réaliser et la fable futuriste et imaginative d’Orwell dans 1984 devint un roman atrocement réaliste. Et nous qui ne savions rien… Ou qui préférions ne rien savoir ?
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Lev Davidovitch se rappela avoir autrefois écrit que l'Histoire avait vaincu Tolstoï sans pour autant le briser. Jusqu'à son dernier jour, ce génie avait su conserver un don précieux: l'indignation morale. C'est pourquoi il avait lancé ce cri contre l'autocratie: "Je ne peux pas me taire!" Mais Maïakovski, en s'évertuant à être croyant, s'était tu, ce qui avait fini par l'anéantir. Il n'avait pas eu le courage de partir en exil quand d'autres l'avaient fait; de cesser d'écrire quand d'autres avaient brisé leurs plumes. Il s'obstina à offrir sa poésie à l'engagement politique et sacrifia son Art et même son esprit: il s'efforça tellement d'être un militant exemplaire qu'il dut se suicider pour redevenir le poète qu'il était...
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Qui n’était pas victime, serait complice et même plus, bourreau. La terreur et la répression devenaient la politique d’un gouvernement qui faisait de la persécution et du mensonge des institutions d’Etat et un style de vie pour l’ensemble de la société. Etait-il ainsi que l’on construisait la meilleur société ?
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Mais on savait d’avance que les imprécations furibondes de l’ex-menchevik Andreï Vychinski contre les chiens enragés, dégénérés et puants pour lesquels il réclamait la peine de mort, surmonteraient tout obstacle ou toute évidence de l’opiniâtre réalité…
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il avait compris en même temps qu'une fois épuisée sont utilité d'ennemi parfait, une fois opérées toutes les mutilations requises, Staline fixerait l'heure de sa mort qui arriverait alors de façon aussi inexorable que la neige de l'hiver sibérien.
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Je sus alors que la plupart des gens de ma génération ne sortiraient pas indemnes de ce saut de la mort sans filet : nous étions la génération des naïfs, des romantiques qui avaient tout accepté et tout justifié, les yeux tournés vers l'avenir, qui coupèrent la canne à sucre, convaincus qu'ils devaient le faire (et, bien entendu, sans être payés pour ce travail infâme) ; la génération de ceux qui partir faire la guerre à l'autre bout du monde puisque l'internationalisme prolétarien l'exigeait, sans attendre d'autre récompenses que la gratitude de l'Humanité et de l'Histoire ; la génération qui fut la cible des attaques de l'intransigeance sexuelle, religieuse, idéologique, culturelle et même alcoolique, qu'elle endura tout au plus avec un petit hochement de tête et, bien souvent, sans éprouver le ressentiment ou le désespoir qui mène à la fuite, ce désespoir qui ouvrait maintenant les yeux aux plus jeunes et les décidaient à fuir, avant même de recevoir leur premier coup de pied au cul.
Page 567 de l'édition grand format de Métaillé (janvier 2011)
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Mais j'adore les cimetières. Cela fait des années que je vis dans un monde où l'on ne sait pas qui est qui, où est la vérité et où est le mensonge, et encore moins quelle est ton espérance de vie... Ici au moins, on se sent entouré de certitude, de la plus grande des certitudes...p 337
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Pour la première fois, Ramòn devait entendre parler avec insistance de l'opportunisme de Trotski, à l'époque exilé en Turquie, Trotski le plus sournois des ennemis, et ses partisans espagnols, dangereux infiltrés au sein de la classe ouvrière. Mais la véritable passion d'África ressortait quand elle dissertait sur la pensée et la pratique de Joseph Staline, l'homme qui faisait de la révolution bolchevik une forteresse radieuse. Tout à sa dévotion pour África, Ramòn se laissa gagner par sa haine démesurée pour Trotski et par sa vénération pour Staline, sans imaginer jusqu'où le mènerait ces passions.
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Suivi de sa chienne, Lev Davidovitch retourna dans la chambre où il avait déjà commencé à préparer les caisses pour ranger ses documents, tout ce qui restait de ses affaires personnelles, aussi précieux pour lui que sa vie ou même plus : essais, proclamations, bulletins de guerre et traités de paix qui avaient changé le destin du monde, mais surtout des centaines, des milliers de lettres, signées de Lénine, Plekhanov, Rosa Luxemburg et tant d'autres bolcheviks, mencheviks, socialistes révolutionnaires, parmi lesquels il avait vécu et lutté depuis l'époque où, encore adolescent, il avait fondé la romantique Union ouvrière du sud de la Russie, dans l'idée extravagante de renverser le tsar.
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L'Espagne que Ramon découvrait était une poudrière en attente de celui qui allumerait la mèche pour tout faire sauter : c'était un pays meurtri qui s'efforçait de se libérer des pesanteurs du passé et des frustrations du présent .
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