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4,17

sur 5645 notes
Quand on lit "La gloire de mon père" on entend le chant des cigales, le tintillement des boules de la partie de pétanque, on sent l'odeur du pastaga, et cet accent marseillais si doux à mes oreilles!

Ce livre, est un rayon de soleil qui rentre dans votre coeur et qui n'en ressort jamais.
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Cette critique peut heurter la sensibilité de certains lecteurs.

La gloire de mon père…

J'avais déjà écrit un truc là-dessus, un peu bancal, un peu grossier, qui n'avait strictement rien avoir avec le bouquin, et sur un malentendu de gens bien attentionnés qui ont le premier degré bien éduqué, elle fut supprimée. du coup je me suis dit qu'il fallait que j'écrive autre chose d'encore plus décalé, d'encore plus grossier, car j'aime cette liberté que me laisse Babelio de laisser libre cours à cette bêtise bon enfant dont je profite consciencieusement.

J'ai déjà parlé de mon père, cet homme « sein » dont je dresse l'enculerie jusqu'à l'écoeurement, cet homme que j'évoque souvent au passé, ce père qui n'a jamais existé ou si peu, alors que l'homme lui survit, maladroitement et titubant… un homme bourré de qualités alcoolisées, redevenu un enfant, cet homme qui me fait honte, d'une vulgarité dérangeante, d'une faiblesse désoeuvrante… un homme victime de son enfance, une mère patronne de bar, un père tyrannique, intelligent, mais ivrogne jusqu'à plus soif écumant les bouteilles cachés au fond des placards, ce grand père dont je ne porte que le nom, cette grand-mère dont je me remémore les souvenirs, cette femme si vieille, qui fut belle pendant la guerre.

Je me souviens d'une histoire quand j'avais 4 piges, elle m'a marqué de l'empreinte d'un torchon mal lavé, ma grand-mère achetait des marshmallows dont je me régalais le soir après l'école, il était de toutes les couleurs. Bref J'avais envie d'aller pisser, je me retrouve donc assis sur les chiottes attendant patiemment que pipi arrive quand mon œil fut attiré par la litière du chat qui était selon ma grand-mère la réincarnation de mon enfoiré de grand-père. Une feuille de papier toilette était tombée dans la caisse, alors je me suis fait la réflexion que le chat n'allait pas pouvoir se torcher le cul proprement avec une seule feuille de papier, c'est pourquoi une fois ma petite affaire soulagée, je me suis empressé d'en mettre beaucoup plus dans sa litière. Ma grand-mère fut prise d'un excès d'incompréhension qui me valut quelques coups de torchons… bien évidement j'ai pleuré, et je me souviens que quelques mèches de cheveux étaient dures comme de la pierre. Bizarrement je ne me souviens plus de quel côté se trouvait la litière, alors j'essaie de me souvenir mais non rien à faire.

Une fois j'ai été dans la salle de bain, et j'ai remarqué un paquet de marshmallows accroché au miroir, ma gourmandise en matière de bonbon ne laissa place à aucune hésitation, j'en pris deux ou trois pour les mettre dans ma bouche, quelle fut ma surprise lorsque je compris qu'il s'agissait en fait de morceaux de cotons dont ma grand-mère raffolait le démaquillage venu. La correction fut il me semble à la mesure de ma bêtise.

Donc mon père n'a pas connu la gloire, cultivant la déchéance au whisky et à la bière, préférant les potes à ses gosses, l'irresponsabilité à l'éducation, un homme capable de vider le compte de sa fille de 16 ans son premier mois de paie en niant le vol de sa carte bleue, qui après un divorce d'une immaturité abyssale, se laissa dériver dans l'absurdité, qui laissera sa fille de 12 ans faire le ménage, la bouffe et la lessive, jamais violent avec ses enfants, gentil même, mais con, juste con…

J'assisterai malgré moi aux échanges de coups dans la gueule entre ma mère et lui prétextant chacun un jeu dont je me souviens pleurer l'incompréhension en les suivant de pièce en pièce, de claques en claques… je haïssais cet homme dont ma mère subissait l'ivrognerie, cette femme qui a fait comme elle a pu, sans gloire, mais avec amour, un peu trop portée sur l'égoïsme et les claques dans la tronche, mais il y avait de l'amour, mais trop peu de maturité…

Donc non pas de gloire pour cet homme qui me racontait un tas de conneries comme si j'avais 40 piges, à 7 ans je connaissais déjà les mots enculé, salope, nichons, cet homme dont j'attendais le réveil jusqu'à 13 heures le dimanche, ou le samedi soir jusqu'à pas d'heure, cet homme affalé sur le parquet incapable de se relever, cet homme à la honte bien pendue, qui ne s'intéressait pas à l'enfant que j'étais ni à l'adulte que je suis devenu…

Aujourd'hui, je fais ce que j'ai à faire pour lui, pour qu'il ne finisse pas sous un pont, je l'engueule comme un enfant qu'il est redevenu, ou comme il a toujours été, cet homme qui avait de l'or dans les mains, mais des marshmallows dans la tête…

A la gloire de mon père.

A plus les copains
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Il est des romans qui vous marquent à vie , mieux qu'un tatouage imprimé dans la peau . le livre d'une initiation , le rêve d'une vie marquée par l'amour familial , la droiture d'un père poussée à son paroxysme , des décors somptueux , des moments d'une rare félicité, un premier amour , des joies partagées , une amitié rare...Et puis l'écriture somptueuse de simplicité de Marcel Pagnol .Ce livre , c'est l'expression du bonheur , de la joie de vivre , de la " gentille " querelle entre les fonctionnaires et les ...autres , les amours sincères mais si compliqués... . En tant qu'enseignant , j'ai adoré , mais vraiment adoré , le personnage du père de Marcel , père " la rigueur " pour les autres mais surtout pour lui - même, car c'est ça le fondement de la société , avoir des exigences vis à vis des autres uniquement si l'on en a envers soi avec , en prime suprême , exceptionnelle , les palmes académiques . Un vrai hussard noir de la République !!!. Et puis cette amitié entre Marcel et lily , incroyable , ces désobéissances sous l'oeil narquois des parents ....Et puis , ce bonheur partagé avec son père , les bartavelles....La photo à montrer aux collègues , la fierté pour...le plus "faussement modeste" des instituteurs.
Vous le connaissez ce roman ? Alors pardonnez- moi , vous en savez autant que moi , vous avez savouré autant que moi et il est encore en vous ..Vous ne le connaissez pas ? Ah bon ... tiens , c'est curieux....mais vous aimeriez connaitre , non ? Alors , ne vous privez pas mais ...attention...vous allez entendre parler - et admirablement bien - d'une autre époque , d'un autre temps , un temps où tout allait moins vite , un temps où on avait le temps ,un temps béni, un temps où c'était mieux , un temps qui va vous sembler lointain , naïf , désuet . Bon , n'exagérons pas..Ce n'était pas mieux , c'était ...différent .Doux . Paisible . Généreux....Cool , comme on dit maintenant.
Oui , bon , stop à la nostalgie. Ma petite fille qui a adoré le film , le repassait en boucle avant de lire le livre et nous demandait de lui montrer " Mon père de la gloire "... Mignon , non ? Un live inoubliable.
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J'aime revenir en Provence et en enfance, sentir le thym et la sarriette le long des sentiers des collines, en compagnie de Marcel ...

J'aime la douce nostalgie qui m'envahit à l'évocation de ces souvenirs d'un autre temps, mais qui sont ceux de tous les enfants, tendres et touchants.

J'aime Joseph, père maladroit et fier, Augustine, timide et aimante image maternelle, l'oncle Jules et sa verve.

Moi qui n'aime pas la chasse, j'ai pourtant apprécié cette fameuse " gloire" ,la chasse à la bartavelle, où l'enfant est fier de la réussite paternelle.

Pagnol a su rendre avec beaucoup de poésie et de vérité cette part d'enfance, la plus belle,la plus déchirante aussi, aux couleurs et aux senteurs de l'été provençal.Un été à jamais ébloui dans notre mémoire.


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Quelle délectable madeleine de Proust que cette "Gloire de mon père" ! Non pas qu'il s'agisse d'une relecture mais, enfant, j'ai vu et revu les films réalisés par Yves Robert, et de plus, c'est un roman qui place l'enfance au centre de tout, dans chaque phrase comme dans chaque pensée.

Récit hautement autobiographique narré avec la sincérité et la fraîcheur d'un homme qui sait d'où il vient et ce qu'il doit à ses parents et aïeux, "La Gloire de mon père" est un concentré d'amour, d'hommage, d'initiation, de fraternité, de bêtises, de drôlerie, de farce et de foi en l'être aimé.

C'est de plus une hymne éclatante à la vie, un cantique d'amour clamé au vent du mistral pour la Provence, la terre natale, le sol aride aux racines dures à se ficher mais douées pour la survie. Impossible de ne pas entendre chanter les cigales, impossible de ne pas entendre l'accent chantant du Midi dans chaque dialogue, plus croustillants au fil des chapitres.

Cela fait cliché de dire qu'il s'agit d'un roman désaltérant mais c'est pourtant le cas. Il y fait chaud et les mots de Pagnol, magnifiques de simplicité et de limpidité, se boivent aussi goulûment qu'une limonade par temps de canicule, en atteste la rapidité avec laquelle les pages filent. Peuchère, c'est déjà fini ! Heureusement qu'on peut enchaîner avec le tome suivant.


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Une enfance
Qui se love dans ces collines arides
Où les cigales chantent à tue tête.

Dévaler ces pentes
À la recherche de ce qui fera par la suite
Ce paradis nostalgique,
Auquel il faudra s'abreuver sans cesse
Pour y retrouver la fraîcheur de l'innocence.


Des escapades dans cette garrigue
Qui sent bon le thym,
qui chantent l‘amitié,
Tout y est joyeux!

Joseph,ce père que j‘aurai aimé avoir
Et a qui j'aurai volontiers dit:

-Adopte moi pour le meilleur des songes
Dans les couleurs chatoyantes de la Provence
En compagnie de cette famille que vous formez!

Il m'aurai probablement integré à cette cellule
Familliale avec Augustine; cette image maternelle
Étincelante et la joie communicative de l'oncle Jules.

Une famille idéale dont j'ai rêvé
et qui me remplit de bonheur ^^
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Marcel Pagnol a longtemps mûri ces Souvenirs d'enfance.
Il nous restitue cette période si brève mais tellement importante dans la vie d'un homme, avec une délicatesse et une langue polie et ensoleillée.
Avant d'avaler les trois premiers volume de ces beaux souvenirs, pendant mes douze-treize ans, j'en avais eu un avant-goût dans mon livre de français en classe de sixième!... Ah, ces passages avec l'amour des mots ou le brocanteur...
Marcel Pagnol, dans la Gloire de mon père commence son voyage dans cette époque entre la fin du XIXe siècle et le XXe siècle naissant. Il nous dit d'où il vient et nous présente ceux qu'il aime... Et nous voilà parti dans les collines, pour des vacances merveilleuses avec, comme point d'orgue, ce "coup du roi" sur une couple de bartavelle!
Quels bons moments, Marcel redevenu enfant, nous fait généreusement partager... Et comme il sait le dire dans une langue accessible aux petits et aux grands. Oui, Marcel Pagnol parle à tout le monde. Il a eut une enfance heureuse? Et bien il nous l'offre pour que, un instant au milieu de ces phrases ensoleillées, nous soyons nous aussi revenus en cette période.
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Un grand classique toujours aussi merveilleux...

Publié en 1957 et premier des quatre tomes des Souvenirs d'enfance, c'est une magnifique immersion poétique dans la Provence qui sent bon la garrigue au son des cigales....

Cette enfance là c'est finalement celle de chacun d'entre nous entre rêve et magie...

La notoriété de Marcel Pagnol était jusqu'alors fondée sur ses succès cinématographiques et théâtraux.

Un petit bijou dont, et c'est assez rare pour le souligner, l'adaptation cinématographique est quasiment au niveau du livre..e
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L'enfance , l'âge de la promesse
C'EST
ce que l'on emporte avec soi.

L'enfance. Ce monde à l'image des vacances estivales, où tout semble merveilleux, et où tout ne peut que s'améliorer encore. Car ce monde est celui de la promesse. Promesse de bonheur sans cesse croissant, basée sur l'expérience de l'amour qui vous porte. Un amour qui est garant du monde, et de la vie. Ainsi se déploie un merveilleux éventail, palette multicolore des joies vécues ou rêvées. L'enfant attend tout de la vie, fait confiance au monde, et marche, plein d'assurance, vers ce futur où il “sera grand”.

L'enfant marche, plein d'assurance, vers ce futur où il “sera grand”... Bien plus tard, après des kilomètres ou des années-lumière, il se rend compte que c'est un autre qui est devenu grand. Il est toujours là, mais l'autre a brûlé les étapes à la recherche de cette promesse d'immensité heureuse. Brûlant les étapes, il s'est brûlé lui-même, laissant glisser, au fil des ans, l'émerveillement, la croyance dans la bonté du monde, en la valeur des promesses. Se retournant, il voit à l'autre extrémité de la ligne du temps cet enfant qu'il était et qu'il est toujours. Celui qui espère et celui qui sait ne font qu'une personne... La promesse de l'aube... Comme toutes les promesses, il vaut mieux ne pas trop s'y fier... Mais il est impossible de la quitter. Un jour, j'espère, …

Ici, c'est le roman d'un petit bonhomme qui vit cet été merveilleux. Son père instituteur, qui sait tout, car il est examinateur au certificat d'études. Sa mère, petite, tendre. le frèrot Paul. Et bientôt, la bastide, le terrain des aventures merveilleuses :les indiens farouches et les chasses épiques. les querelles et les triomphes, les petits et les gros mensonges, les ruses et les éclats de rire. Et toujours, beaucoup de tendresse, un peu de sévérité, et beaucoup, beaucoup d'amour.

Chez nous l'on dit : “ la main d'un enfant est vite remplie”. Alors remplissez la vôtre de ce petit livre, et, même si vos parents n'avaient pas de fermette en Provence, souvenez vous, souvenez-vous de la promesse !

Comme dirait Cannetille, que je salue au passage, un très grand coup de coeur .


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Merveilleux témoignage de Marcel Pagnol sur son enfance , ce livre sera suivi du Chateau de ma mère et puis du temps des secrets .
Marcel Pagnol est un grand romancier , il arrive à retrouver son âme d'enfant , on s'évade avec lui sur ces magnifiques chemins de Provence vu par un regard encore innocent , ce temps béni de l'enfance qui dure si peu et où le monde est paré de belles couleurs .
Un livre émouvant , plein d'émotions .
Je l'ai lu il y très longtemps et j'en garde un souvenir émerveillé .
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