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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le genre de livre dont il faut passer les première pages avant de se faire une idée précise... parce que j'avoue que l'écriture est très surprenante. le premier chapitre est rédigé dans la façon de parler d'un enfant de 10 ans. Je vous laisse imaginer les tournures de phrases... Mais le lecteur s'y fait vite... et puis, après, ce n'est plus l'écriture qui se dégage mais bien l'atmosphère lourde et pesante... Une Guadeloupe où il fait chaud, une Guadeloupe collante... Une Guadeloupe bien noire, où la corruption règne, où les guerres d'ethnies sévissent. L'histoire est complexe et mérite beaucoup de concentration, mais j'ai apprécie justement le fait que l'auteur sollicite l'intelligence de son lecteur. Rien n'est simple, rien n'est facile... mais tout fonctionne. Une belle découverte.
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On n'aime ou on n'aime pas. On arrête au bout de quelques pages, ou on va au bout. L'écriture de Sébastien Pair est difficile. Elle peut être indéchiffrable pour certains (beaucoup ?). Non seulement imagée, métaphorique mais aussi et surtout orale. Mais pas le parler des banlieues françaises comme certains pourraient l'imaginer, plutôt le parler des banlieues de Pointe-à-Pitre. le parler des loubards et truands antillais.
Chaque protagoniste du roman y va ainsi de sa propre histoire. Une narration à la première personne qui peut troubler également si l'on n'a pas en tête les noms et les fonctions des acteurs principaux que l'auteur a bien pris soin de noter en tout début d'ouvrage, avant le premier chapitre.
Le point de départ et d'achoppement de ce thriller « exotique » singulier, la découverte par un gamin dans la mangrove du cadavre d'une jeune femme. Mais, il ne révèle pas cette monstrueuse « trouvaille » aux autorités. S'ensuit tout ce qui a pu se passer antérieurement et bien sur postérieurement à cette découverte avec le regard d'acteurs ou non selon l'identité du narrateur. Un mélange d'analepses et de faits présents qu'il faut décrypter : « ce texte n'est pas pour le boucher de Pouldreuzic » aurait dit un journaliste de mes amis aujourd'hui disparu.
Sans vouloir faire offense à cette corporation, ce roman est complexe. Non pas par le sujet, tout tourne autour de trafiquants de drogue locaux et étrangers (surtout Bahaméens et Dominicains), mais plutôt sur l'opposition et le regard offerts par la population très pauvre, issue de différentes ethnies. C'est surtout l'aporie adoptée par Sébastien Pair dans la construction et cette écriture mêlant le parler créole ou des truands. Ces rappels des contes antillais et des croyances vaudous, sortes de vérités du moment dans les malheurs qui s'amoncellent.
Ce livre n'est pas fait pour les profanes mais pour les Antillais eux-mêmes où les personnes imprégnées de cette culture. Je l'ai terminé avec soulagement, sans en déterminer une ligne directrice et une moralité. Ce n'est pas bon signe.
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C'est le premier roman de ce journaliste de France Inter. Il nous entraîne en Guadeloupe. Pas moins de huit narrateurs, huit styles, huit langages, vont se relayer avec une chronologie aléatoire qui déroutera le lecteur au cours de la première moitié de cette intrigue et s'éclaircira progressivement au fil des pages. L'exotisme antillais par son vocabulaire contribue largement au dépaysement tout en dressant un tableau féroce de la vie autochtone, de la survie faudrait-il d'ailleurs dire. Une romance qui tourne mal, un trafic de drogue à grande échelle, des petits malfrats qui se prennent pour des grands, une gendarmerie bien mal équipée et en plus l'empreinte vaudou pour parfaire le tout … une ambiance plombée d'inceste dans des paysages de rêve, à un jet de pierre des Bahamas et de la Floride : ceci expliquant cela ! Bref une sorte de parcours initiatique pour le lecteur métropolitain perdu dans la jungle de l'île papillon. Original donc !
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Un premier roman original.

Ce roman est totalement surprenant, déroutant, et original. Je crois bien que je n'ai jamais lu un livre comme celui-ci.

Surprenant : par le style de l'auteur. Stéphane Pair est journaliste mais le côté professionnel ne transparaît aucunement dans ce roman. Sa plume est bavarde, le ton énergique et direct. Et l'histoire proposée est bien littéraire, chaque mot est délibérément choisi, les paragraphes touffus.

Déroutant : par l'univers de ce roman. Préparez - vous à lire du créole, à plonger dans une atmosphère colorée, exotique, à déambuler dans des marchés aux fruits ou sur la plage, admirer les palétuviers, à humer des parfums de rhumerie ou des poulets boucanés qui se rappeleront à votre souvenir ... Dans ce roman se mêlent les femmes mais attention "aimer c'est exposer au pire", alors c'est compliqué, et puis il y a les dealers de drogue et leur fumerie de crack, les transports en bateau, l'oncle, le policier qui enquête sur le meurtre dans la mangrove... Cet univers est riche.

Original : car ce roman est riche de ses très nombreux personnages et Stéphane Pair use d'un langage différent pour chacun d'eux. La première phrase du roman m'a frappée : "Le cadavre il est entouré d'un sang pas tout à fait sec." Quelle entrée en matière ! Car matière il y a. On entre dans une atmosphère de French Connection antillaise mais l'on suit le destin des personnages, les chapitres s'alternant en fonction d'eux.

Sans doute je me suis perdue dans cette lecture... bien que je me sois très appliquée à lire très posément ce roman. Trop de personnages alternés, de scènes différentes, je ne parvenais plus à situer. Pourtant tous ces personnages finiront par se rencontrer. Cette richesse m'a étourdie, il m'a peut être manqué un peu plus de simplicité et d'émotion pour m'emporter complètement.
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Un polar noir et envoûtant, intrigue qui se déroule en partie en Guadeloupe, mon île 😍 ce qui le rend plus intéressant. L'auteur nous dépeint une Guadeloupe différente de celle sur les cartes postales, on est loin des plages paradisiaques de Sainte Anne mais plutôt de la triste réalité sur fond de chômage , le ravage du crack, la violence, les quartiers chauds, des jeunes en perte de repères...Autant le dire ce roman ne plaira pas à tout le monde, une multitude de personnages, il faut suivre car tout le roman est à la première personne avec un language très familier.Livre très atypique, très bien documenté à découvrir..
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Une poésie brutale et noire. Noire comme les hommes et les femmes de ce récit. Noire comme les âmes de certains d'entre eux. Noire comme la nuit qui s'effondre sur les Caraïbes.

Une écriture complexe et difficile à appréhender. Difficile comme les images glissées entre les lignes et qu'il faut déchiffrer pour bien les comprendre. Difficile comme la concentration indispensable qui doit s'installer avant de tourner les pages de ce roman.

« Élastique nègre » n'est assurément pas un roman insignifiant. Stéphane Pair y a jeté pêle-mêle des personnages complexes qui prennent, à tour de rôle, le devant de la scène. La construction de ce récit est des plus déstabilisante et peu perdre parfois ou pire : sembler confuse.

Un roman presque schizophrénique qui m'a égarée dans ses changements de temps et m'a contrainte à une attention toute particulière au risque, et je l'admets en toute humilité, de passer sous les fourches caudines de l'incompréhension.

Perdue dans un jardin caribéen où s'épanouissent ganja, crack et cocaïne, j'ai pris le risque de cueillir la prose de l'auteur comme on cueille des fleurs disparates pour en faire un bouquet plus coloré. La drogue s'écoulait autant, si ce n'est plus, qu'une pluie tropicale. Les destins croisés se nouaient pour n'en former qu'un seul : celui d'individus poursuivis par un passé colonialiste trop récent et rongés par une forme de désespoir léthargique.

Portrait sociologique d'une Guadeloupe trop éloignée de sa métropole pour qu'on y voit autre chose qu'une destination exotique, ce premier roman met en exergue les affres de l'isolement îlien et la presque impuissance de s'en extirper.

Émaillé de phrases somptueuses :

« Vite. Faire l'amour avant d'en savoir plus. Faire parler les corps. Confusément, dans la rage, contre l'exil. Croire y saisir quelque chose. Parce que deux corps frottés de vie sont deux signifiants. Ils solutionnent l'instant. Ils le doivent bien. Après seulement vient le regard oblique : la parole. Après viennent les exigences et la pensée chargée de bruit. On est de nouveau deux. »

et d'une construction qui casse les codes et brutalise le lecteur, « Élastique nègre » est un récit qui laisse dubitatif, perplexe et rempli de doutes… mais en aucun cas insensible.
Lien : https://sous-les-paves-la-pa..
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Un polar des îles

Elastique Nègre est le premier roman de Stéphane Pair.
Il a pour toile de fond Vieux-Bourg en Guadeloupe à la fin des années 90.
Le corps d'une femme blanche est retrouvé dans le canal des Rotours par un pêcheur ayant aperçu un groupe d'hommes dans la Mangrove.
Les personnages principaux de ce roman sont ainsi le lieutenant colonel Gardé, venu de métropole, et le principal suspect, Aristide Tyrolien surnommé Vegeta, à la tête d'un réseau de trafic de drogue.
On suit donc les péripéties de ces 2 hommes, ainsi que des personnes qui gravitent autour d'eux : Jimmy, un enfant de 10 ans ; Ayme, un pêcheur à la retraite ayant reconnu Vegeta parmi les hommes dans la Mangrove ; Tavares Newton, un très riche narcotrafiquant des Bahamas, Gina, la soeur conteuse de Jimmy ; Josette, la fille d'une « jeteuse de sorts » et Lize, étudiante américaine et petite amie du moment de Tavares.
Le roman est composé de chapitres ayant pour titre le nom du personnage que l'on y suit. Chaque chapitre est également découpé en différentes parties portant chacune un titre en rapport avec ce qu'elle nous raconte.
Les chapitres étant à la première personne, nous sommes en présence d'un style parlé qui devient même familier pour la plupart des personnages. Nous sommes ainsi face à différentes voix prenant chacune leur tour la parole. Cela peut apporter un sentiment de confusion au premier abord mais cela permet surtout de suivre, de la manière la plus proche possible, les différents personnages du livre, le rendant ainsi très prenant pour ceux qui aiment ce type de roman à plusieurs voix.
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