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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Interpelée à plusieurs reprises par les excellents retours d'un chroniqueur en qui j'ai totale confiance, j'ai cherché à en savoir davantage sur Gipsy Paladini, auteure de romans noirs. Rien que son nom - je ne sais pas si il s'agit ou non d'un pseudonyme, peu importe - est une promesse d'écrits épicés et savoureux. Une bourlingueuse à la croisée de plusieurs cultures qui n'en est pas à son coup d'essai puisqu'elle a publié deux romans one shot, Sang pour sang et J'entends le bruit des ailes qui tombent. Je prends donc les événements en cours de route puisque je débute mes lectures par son opus suivant, une série de huit romans donc quatre publiés à ce jour qu'elle a regroupés sous le titre puissant de Vices.

"Dans les veines de la ville, « Vice » se décline au pluriel."

C'est dans une ville qui est inconnue au lecteur que Gipsy Paladini donne vie à une brigade de police. Il s'agit de la BJV, la brigade des jeunes victimes, dédiée aux agressions et violences en tout genre faites sur des mineurs. Marie Lafontaine est une jeune recrue, sortie de l'école il y a peu, c'est son premier poste de terrain. Ayant intégré la brigade depuis quelques mois, elle découvre petit à petit ses nouveaux collègues aux personnalités très affirmées. Une équipe cosmopolite de gueules cassées, chacun ses talents, chacun ses casseroles, tous une bonne raison de travailler dans ce service en particulier. Marie n'est pas épargnée pour sa première affaire dont le récit est intitulé Trois petits singes. Une jeune fille discrète est retrouvée pendue chez ses parents, une histoire sordide sur fond de harcèlement scolaire dans les milieux bourgeois.

« C'est parce que vous et moi, on est des électrons libres. On lévite autour de la masse, mais on ne s'intègre pas. On est accompagnés mais toujours seuls. Vous entendez les autres autour? Leur brouhaha… un vulgaire son, une musique monocorde qu'on peut à tout moment faire cesser. Il suffit d'accéder à la grotte cachée où on se réfugie si on veut s'isoler. » p.87

Évidemment rien n'est simple et les langues ne se délient pas facilement… Comme bien souvent, un cas n'arrive jamais seul et la conclusion de ce drame va de paire avec le signalement de la disparition d'un jeune homme dans Zabulu, la seconde partie du livre. L'équipe repart illico sur une investigation qui ébranle chacun puisqu'elle amène à la révélation de l'horreur, de crimes passés sous silence dans l'anonymat de cités où la peur règne en maître.

« Un pantalon, une rampe, un doigt, l'image revient au moment où l'agresseur disparaît dans l'escalier. Juste une ombre filant dans la pénombre. La vidéo recarde, tremblante, sur la vieille dame. Son visage ondulant au milieu des flammes : paupières brûlées, joues cloquées, mâchoire béante. le plan se fige sur ce masque d'horreur » p.232

Gipsy Paladini nous parle d'épisodes pour chaque partie de son roman et c'est en effet le terme approprié pour chacune de ses intrigues, élément d'un tout. Les deux enquêtes présentées là sont plutôt courtes, environ 200 pages chacunes. Très bien écrites, elles se lisent d'une traite. J'ai du mal à me dire qu'on puisse consulter ces opus dans le désordre car la vie et les relations au sein de la brigade sont très développées. le personnage central de Marie révèle petit à petit des zones d'ombres, un passé pesant raconté par petites touches, qui bien sur influence sa manière de vivre son travail. Il en est de même pour ses collègues.

« Mais parfois toutes ces images, ces bruits, ces odeurs convergent si rapidement dans son esprit qu'ils finissent par se percuter. Les murs se mettent à pousser comme des portes de prison, grignotant le ciel libérateur. Chaque flash devient un coup de griffe, chaque crissement de frein un rugissement… La ville lui montre ses crocs. » p.115

Trois petits singes et Zabulu ont été publié dans un même volume chez Fleuve Noir en 2017. Depuis Gipsy Paladini a réinvesti les droits sur ses romans et repris en auto édition les 8 volumes de la série. Les épisodes 3 Butterfly et 4 Kuyashi sont sortis l'année dernière, les quatre autres devraient suivre assez rapidement.

Avec sa plume acérée, intelligente mais également pleine d'humour, Gipsy Paladini m'a fidélisée en seulement quelques pages. Écouter la Play List qu'elle conseille en cour de lecture ajoute une dimension sonore fascinante à ses romans. Ses personnages sont attachants et intéressants. Les aventures de la BJV, très bien menées, où la violence côtoie tout un chacun sans crier gare, se dévorent. le quotidien de cette brigade exprime aussi que le destin d'un flic n'est souvent pas le fruit d'un hasard. Dédier sa vie à porter assistance à son prochain peut être dû à un besoin de se reconstruire soi-même. C'est une manière d'envisager la profession qui n'est pas souvent abordée…
Je suis heureuse de savoir qu'il me reste six épisodes à savourer, et je vais prendre mon temps.

Un très grand merci à Dom Chosson pour cette découverte et pour ce très beau volume…

« Personne ne le pleurerait à son départ, ni le monde, ni la société, alors qu'il leur avait tout donné : sa carcasse à présent cabossée, son coeur et ses cicatrices, son esprit et sa vie. Il avait même renoncé à une famille afin de mieux la servir. Au final, il n'avait été qu'une âme offerte en sacrifice à l'humanité. » p. 295


Lien : https://leschroniquesdeminui..
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