« Tu n’es pas au courant ? hurla Monique. Les hommes sont devenus obsolètes ! »
La phrase lui valut quelques applaudissements de la part des femmes autour d’elle.
Monique s’adressa à elles. « Tout ce qu’un homme peut me faire, je peux le faire aussi, mais en mieux ! »
Elle claqua des doigts d’un air méprisant, en faisant briller les cristaux collés sur ses ongles.
Soudain , elle imagine un milliard de femmes négligées ou célibataires en train se masturber, résignées, seules. Dans des appartements minables, au fond des fermes délabrées. Ne faisant plus l'effort de rencontre des hommes. Vivant et mourant sans autre âme soeur que leurs gadgets Beautiful You. Ces femmes, au lieu d'être soit des putains , soit des madones, deviendraient des célibataires passant leur temps à se tripoter. Cela ne correspondait pas à l'idée que Penny se faisait du progrès social.
Amour, honneur, fidélité, mais plus que tout : obéissance.
« Les femmes sont les nouveaux maîtres du monde, se vanta Max. Mais désormais je suis le maître des femmes. »
Faire pitié à New York – la ville sans pitié : voilà à quel niveau elle était tombée.
Voilà un homme qui la trouvait fascinante et qui se réjouissait de l’amener à des paroxysmes de vitalité dont elle n’aurait même pas pu soupçonner l’existence. Il la savourait, il l’appréciait.
Ce n’était pas un combat entre les garçons et les filles. Il s’agissait de comprendre comment la connaissance de son propre corps conférait un pouvoir sur les autres.
Nous vivons dans un monde où les femmes détiennent l’essentiel du pouvoir. Dans les affaires publiques, dans les choix de consommation, ce sont elles qui dirigent le monde, et du fait de leur plus grande espérance de vie, elles possèdent les plus grosses fortunes.
Les individus modernes sont trop impatients ; ils recherchent simplement le chemin le plus direct jusqu’à l’orgasme. Ils n’ont pas de temps à perdre avec une vieille bique.