Ne t'arrête pas de courir

Après sale gosse, le journaliste Mathieu Palain revient toujours avec une littérature ancrée dans le réel.

Cette fois-ci, point de fiction, puisqu'il narre sa rencontre avec Toumany Coulibaly, athlète hors normes le jour et braqueur la nuit. Intrigué par ce personnage issu du même quartier que lui et du même âge, Mathieu se décide à lui écrire en prison. Après une année, Toumany lui répond et la première rencontre peut avoir lieu.

Plusieurs volets dans cet ouvrage. Tout d'abord la rencontre au parloir qui va engendrer le début d'une relation qui va évoluer au fil des contacts. le lecteur apprend d'ailleurs qu'il existe plusieurs moyens de communication en milieu carcéral. Au fil du temps, une amitié va naître entre les deux hommes.
Le journaliste va aussi recueillir un certain nombre de témoignages de l'entourage de l'athlète aussi bien sportif que judiciaire. Il sera confronté à une certaine pression de la part de l'administration pénitentiaire. Il évoque le procès de Toumany et son cheminement personnel après des années d'incarcération.
Mais ce livre est aussi l'occasion d'une introspection pour l'écrivain. Pourquoi cette attirance vers les border line, les taulards? Il nous propose un retour sur des événements marquants de son passé qui peuvent expliquer ce penchant. le métier de reporter, vous allez le constater, n'est pas sans risques.

Mathieu Palain tente d'éclaircir la question : pourquoi Coulibaly se laisse-t-il happer par la délinquance alors qu'il a une magnifique carrière qui s'ouvre devant lui ? Entre réalité, espoir et déception, ce bouquin vous donnera quelques clés pour comprendre toute l'ambigüité du personnage. L'auteur nous abreuve d'arguments et chacun pourra ainsi se faire son opinion. La mienne se rapproche de celle de Leslie Dhjone (recordman de France du 400m) (p 246) auquel j'ajoute la question de la confiance.

Un détail Mathieu, le triple saut en longueur (répété à plusieurs reprises), ça n'existe pas ;-)

Toumany Coulibaly, 34 ans, 4 enfants, champion de France du 400 mètres en 2015, était jugé début janvier 2022 pour 27 cambriolages commis en 2012 et 2013, après avoir passé quatre ans en prison pour d'autres méfaits du même genre.
Le verdict sera connu en décembre.
Le journaliste Mathieu Paulin pendant deux ans l'a rencontré tous les mercredis au parloir de la prison de Réau.
Pourquoi, avec de tels dons sportifs, tout gâcher en cédant à cet irrépressible besoin de voler ?
Kleptomanie ? Apparemment pas
Manque d'amour ? Enfant parmi 17 autres frères et soeurs, des mères (elles sont deux) enceintes chaque année, voire deux fois par an et qui oublient d'aller le chercher au retour d'un voyage scolaire.
Incapacité à dire non ?
Besoin de se valoriser en distribuant à sa fratrie une grande partie du butin sous forme de cadeaux ?
Pour moi, le mystère reste entier.
Toumany Coulibaly suscite l'exaspération devant tant d'immaturité et une certaine sympathie devant sa gnaque sportive, même en prison.
Désormais à lui de faire ses preuves.
Il n'empêche que sur 428 pages l'auteur a un peu trop délayé.

Toumany Coulibaly, quelques heures après être devenu champion de France du 400 mètres en 2015, part cambrioler une boutique de téléphones avec des complices. Il a déjà passé du temps en prison et y retournera très vite. Comment peut-on gâcher sa vie et ses dons d'une pareille manière ?

En reprenant les dates, celles qui correspondent à ses cambriolages, celles de ses victoires sur la piste, j'ai l'impression de retracer le parcours d'un champion schizophrène : vainqueur le jour, voleur la nuit. C'est une forme de suicide, en fait. (p. 147)

Dès les premières lignes de Ne t'arrête pas de courir le lecteur est immergé dans la réalité du parloir d'une prison. le journaliste Mathieu Palain rend visite à Toumany Coulibaly, comme chaque mercredi pendant deux ans.

C'est l'histoire de deux êtres qui n'auraient jamais dû se rencontrer, jumeaux par l'âge et l'enfance dans la même banlieue, l'histoire d'une amitié improbable entre un taulard et un journaliste dont la carrière est en pleine ascension
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En 2015, Toumany Coulibaly devient champion de France du 400m. le soir même il braque une boutique de téléphones portables.
Mathieu Paulain dresse le portrait de cet athlète hors normes, promis à un avenir olympique, mais qui n'a jamais pu s'arrêter de voler. C'est l'histoire d'un gamin de banlieue qui avait les chances de s'en sortir et qui n'est jamais sorti de ses travers.
C'est, au final l'histoire d'un immense gâchis.
Mathieu Paulain est journaliste au magasine XXème siècle. Ce roman aurait pu/dû être un reportage. Il se prend d'affection pour ce personnage avec lequel il se trouve des point communs, commencer par leur âge, leur amour du sport. Des liens amicaux vont se créer entre les deux hommes au fil des rencontres en prison. Ce roman est le fruit de ces rencontres et de cette amitié.
A titre personnel, je n'ai pas adhéré au personnage. Avoir autant de talent, et ne pas pouvoir dire non à de mauvaises fréquentations... J'ai attendu une forme de rédemption , une sorte de prise de conscience, un regret même, mais rien...
J'ai découvert le monde moins glamour du sport de haut niveau. La difficulté physique bien entendu, mais aussi financière: les athlètes paient leurs stages de préparation aux compétitions majeures, leur hôtel. Ils prennent leur voiture personnelle pour se rendre à un meeting...
Ce côté m'a plutôt intéressé, mais pas suffisamment pour combler l'exaspération que j'ai ressenti envers Toumany.
Celui-ci devrait sortir de prison prochainement. Il a 33 ans et a espoir de revenir au plus haut niveau pour les jeux olympique de Paris. Souhaitons lui le meilleur.

Le livre est intéressant de part l'approche du journaliste Mathieu Palain qui raconte ici son histoire avec le coureur de 400m Toumany Coulibaly. le lien d'affection qui se tisse entre eux dépasse l'impartialité dont doit faire preuve un journaliste avec son sujet d'étude et apporte un peu d'humanité. En revanche, j'ai trouvé ce roman beaucoup trop long pour l'histoire racontée.

Ce livre est l'histoire d'une rencontre, entre deux hommes, d'une même génération, provenant d'un même lieu de naissance et de vie, une banlieue parisienne.
Mathieu Palain est journaliste et vient de faire une enquête sociale sur le monde de la prison et souhaite rencontrer Toumany Coulibaly. Celui-ci est en prison, après avoir commis plusieurs vols mais il est surtout un ancien champion français d'athlétisme. le jour, il est médaillé d'or du 400 mètres et le soir, il braque des boutiques de téléphonie et/ou des pharmacies.
Mathieu Palain, un an après lui avoir écrit pour le rencontrer, va pendant plusieurs semaines aller au parloir rencontrer Toumany et il va mener une sorte d'enquête, en rencontrant des proches du jeune homme.
Ce livre parle très bien du milieu judiciaire, pénitentiaire et sportif (entraînement, stages). Il y a de l'empathie entre les deux hommes et Mathieu Palain va essayer de comprendre et d'aider ce jeune sportif.
L'auteur va aussi nous parler de son enquête et de ses enquêtes et pourquoi il s'intéresse ainsi à ce milieu de la prison, d'ailleurs un ami lui demande « quand lui va finir en prison !! » Il a un rapport quasi intime, personnel, familial car une amie de sa famille, Lorentza, a été incarcérée. Cette jeune femme avec qui il passait des vacances d'été, au Pays basque, a eu une longue peine pour terrorisme basque. Elle va aussi faire une demande pour pouvoir devenir mère même si elle a beaucoup d'années de peine.
En tant que free lance, il va aussi mener une enquête aux Etats Unis et rencontrer un prisonnier noir qui avait clamé son innocence pendant des années, avant d'être enfin libéré et qui mène une vie paisible en banlieue new yorkaise. Il a été aussi en immersion dans l'hôpital pénitentiaire de Fresne, faire des rencontres de personnel de prison (un portrait touchant d'un prisonnier border line et de sa directrice de prison, un peu punk) et il va s'interroger sur la vie d'après, la vie après des mois ou des années derrière les barreaux.

J'ai bien aimé ce livre écouté en audio lors de long trajets pour aller au ski. Il s'agit d'un roman suivant un jeune athlète, champion de France du 400m, mais qui sombre comme par addiction, et entrainé par la vie, dans une forme de banditisme en faisant des casses de pharmacies. Il se lie d'amitié avec un journaliste qui veut écrire un livre sur sa vie et tout le début du roman se passe en correspondance et au parloir de la prison dans laquelle il est enfermé pour des peines outrageusement longues au regard des faits. On suit le parcours et la détermination de l'athlète qui poursuit son entrainement et n'abandonne pas complétement ses rêves. On découvre la machine judiciaire dans ce quelle a de mécanique et de cruel. Comme dans un mirroir déformant, ou une mise en abîme, l'écrivain qui devient son ami, se mesure à cet homme hors du commun.
Février 2024

Ce récit de Mathieu Palain manque d'une identité claire et sa démarche questionne : est-ce finalement une biographie de Toumany Coulibaly ? Un bouquin sur l'athlétisme ? Un état des lieux du monde carcéral et de la justice ? Une réflexion sur le métier de journaliste ?

Le livre aborde trop de thématiques sans jamais en embrasser une pleinement, si bien qu'on est quelque peu déboussolé quand, par exemple, après avoir longuement dépeint la vie de Toumany, il opère un virage à 180° pour se concentrer sur les débuts de l'auteur dans le journalisme.

De plus, cette histoire, par ailleurs bien écrite et donc fluide, ne nécessitait sûrement pas de s'étirer sur plus de quatre cents pages, l'auteur abusant trop souvent de redites, flashbacks ou digressions inutiles qui alourdissent l'ensemble.

C'est l'histoire de Toumani Coulibaly. Né en 1987, athlète le jour et cambrioleur la nuit.
🪶 Mathieu Palain, lui, est journaliste et il est allé sa rencontre. Il nous livre ici ses entretiens, menés au parloir de la prison de Fresnes puis de Réane. Les 3/4 du livre racontent le parcours de Toumani, l'autre quart étant consacré à celui du journaliste.
Récit intéressant.
❓ Comment est-ce possible qu'un athlète fraîchement médaillé l'après midi, aille ensuite rejoindre ses complices pour un gros cambriolage au lieu de rentrer chez lui fêter sa victoire?
Et si encore c'était ponctuel… mais c'est hélas presque routinier. Une addiction. Un besoin. Que s'est-il passé ? Comment est-il arrivé là?
Récit honnête. Mais… 423 pages c'était trop pour moi. Je me suis désintéressée peu à peu de ce livre (sans pour autant le refermer).
Pourtant, plein de sujets sont évoqués, plein de digressions sont permises. Il y a du parti pris, de l'engagement, de la critique du système carcéral et de cette justice à deux vitesses.
Mais je n'ai pas été embarquée.
Cela arrive.
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