AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Bull Mountain (84)

Le soleil avait déjà entamé son ascension derrière lui, mais cette brèche était toujours la dernière à en voir la lumière. L’ombre projetée de l’arête ouest maintenait un écart de température d’environ dix degrés entre cette zone et le reste de la montagne. L’après-midi serait déjà bien avancé lorsque le soleil sécherait toute la rosée qui faisait scintiller la forêt. Seuls de minces rais de lumière perçaient l’épais feuillage des chênes et des pins sylvestres. Gamin, Rye croyait que ces rayons qui le réchauffaient étaient les doigts de Dieu, descendus jusque-là pour bénir cet endroit – pour veiller sur sa maison. Mais en grandissant, il s’était ravisé. Ces superstitions absurdes étaient bonnes pour les enfants qui lui couraient dans les pattes et les bonnes femmes, mais Riley se disait que s’il existait un Dieu de catéchisme qui veillait sur les gens de cette montagne, alors le boulot ne lui reviendrait pas toujours.

Le vieil homme, assis, fumait.
Commenter  J’apprécie          10
Il sortit une blague à tabac de son manteau et roula une cigarette sur ses genoux. Depuis qu’il était tout petit, il sortait pour observer le paysage de Johnson’s Gap s’éveiller. D’aussi bonne heure, le ciel était une ecchymose violette. Le refrain rebattu des grenouilles et des grillons cédait peu à peu du terrain au carapatage des nuisibles et au chant des oiseaux – une relève de la garde sylvestre. Quand il faisait aussi froid que ce matin-là, la brume pesait sur les veinures du kudzu comme une chape de coton, si épaisse qu’on ne voyait pas ses pieds au travers. Ça ne manquait jamais de faire sourire Rye : l’idée que pour voir les nuages, les gens levaient la tête, et lui, pour voir les mêmes, n’avait qu’à la baisser. Il se figurait que c’était ce que devait ressentir Dieu.
Commenter  J’apprécie          10
Le vieil homme était assis dans un fauteuil à bascule qu’il faisait grincer lentement sur les lattes en pin gauchies de la galerie du chalet. Le chalet faisait partie des abris de chasse que sa famille avait construits un peu partout sur Bull Mountain au fil des ans. C’est le grand-père de Rye, Johnson Burroughs, qui avait construit celui-ci. Rye imagina le vétéran du clan Burroughs assis au même endroit que lui cinquante ans auparavant, et se demanda s’il avait déjà eu un tel poids sur la conscience. Il aurait parié que oui.
Commenter  J’apprécie          10
— La famille, dit le vieil homme pour personne.
Ses mots restèrent en suspens dans un nuage d’haleine givrée avant de se dissiper dans le brouillard du petit matin. Riley Burroughs utilisait ce mot comme un charpentier se sert d’un marteau. Parfois il ne lui donnait qu’un petit coup en douceur pour orienter un proche vers sa façon de penser, mais il arrivait aussi qu’il l’assène avec toute la subtilité d’une masse de cinq kilos.
Commenter  J’apprécie          10
Tu devrais montrer plus de respect, Burroughs junior. C'était ton père, et malgré ses erreurs, il n'a fait que suivre les traces de son propre père. Si tu veux passer tes nerfs sur quelqu'un, passe - les sur ton grand père. C'est avec lui que ta famille a mal tourné. Personne mérite de mourir comme ton père. Il est mort en hurlant. T'as déjà vu quelqu'un brûler vif ?
C'était le cas.
C'est ton grand père qu'à lâché les démons sur cette montagne, et c'est pas un génie qu'on peut remettre dans sa lampe. Impossible. Ni à l'époque, ni maintenant.
Commenter  J’apprécie          10
[...] Il portait un pantalon en toile kaki tombant qui laissait voir ses fesses et son boxer bleu layette, ainsi qu’un marcel à travers lequel on distinguait ses muscles affûtés. Il se trimballait aussi un gros flingue noir coincé dans son pantalon, devant. Le fait que son pantalon ne lui tombe pas aux chevilles sous le poids de l’arme demeurait un mystère.
Commenter  J’apprécie          10
Nous savons exactement où se trouvent les seize laboratoires où votre frère fait sa petite cuisine, et nous connaissons les itinéraires qui mènent en Floride, en Alabama, dans les deux Caroline et au Tennessee. Les mecs ont le doigt sur la détente, ils vous laissent sur la touche exprès, et beaucoup de gens vont mourir. Les règles ont changé avec le 11 Septembre. Si on veut, on a tout le champ pour mener à bien notre opération sans quasiment de comptes à rendre. Ca leur pend au nez depuis un moment. (…) Le pouvoir en place veut tellement s’approprier les bénéfices que génère cette montagne qu’il est prêt à tout cramer plutôt que voir votre frère leur faire la nique un jour de plus.
Commenter  J’apprécie          10
mais tant qu'on résistera, que rien ne vous retienne, même pas la vision d'un père dans les rangs ennemis.
Commenter  J’apprécie          10
Les abeilles, elles s’occupent de leurs fesses si toi tu fais pareil, mais ces saloperies de frelons ? Il suffit que tu passes tranquille à côté d’un nid pour que ces petits vicieux te filent le train.
Commenter  J’apprécie          10
Rien ne fait plus baver une agence fédérale américaine qu’un gros tas de fric. Rien, si ce n’est, bien sûr, un tas plus gros.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (442) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Dead or Alive ?

    Harlan Coben

    Alive (vivant)
    Dead (mort)

    20 questions
    1822 lecteurs ont répondu
    Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

    {* *}