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EAN : 9782330118747
304 pages
Actes Sud (06/03/2019)
4.12/5   78 notes
Résumé :
Pendant des décennies, le clan Burroughs a baigné dans le sang et régné sur Bull Mountain, en Géorgie, en écoulant alcool de contrebande et drogue dans plusieurs États. Avec leur disparition, Clayton, seul bon rejeton de cet arbre véreux, se retrouve le dernier survivant. En tant que shérif de Bull Mountain, il souhaite enterrer cet héritage familial violent et mettre un terme aux conflits sauvages sur lesquels s'est bâti l'empire Burroughs. Mais pour cela il devra ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Plus court, plus dense, de structure plus classique que Bull Mountain qui était déjà un très bon roman noir, laissant de l'espace pour un éventuel troisième tome, Comme les lions tient les promesses du premier texte de Brian Panovich.

Même si Clayton Burroughs reste le héros qui pilote l'histoire, l'auteur a donné une belle part aux femmes avec Kate, moins en vue que dans Bull Mountain et surtout Annette et Vanessa qui tiennent une belle place dans ce roman.

Les détails de l'histoire importent finalement assez peu -- il s'agit une nouvelle fois du trafic de drogue avec la plaque tournante de Bull Mountain -- ce sont plutôt les relations humaines entre les personnages, leurs caractéristiques et vécus personnels qui font la richesse de ce deuxième opus qui ne peut décevoir.

Sang, violence, quelquefois gratuite, humiliations diverses qui traversent avec plus ou moins de force les carapaces des personnages selon l'épaisseur de leur cuir, le rendez-vous du noir est réussi.

Les figures d'une quadrature familiale avec Clayton, Kate, Annette et Vanessa sont superbement dépeintes, leurs tempéraments, forts, puissants, endurants, décrits avec force détails qui amènent le lecteur à s'attacher inévitablement aux quatre malgré leurs intérêts et actions assez divergents.

Les personnages secondaires ne sont pas bâclés pour autant, qu'il s'agisse d'une jeune serveuse, de gros durs impitoyables, de jeunes loups prêts à en découdre tout inconscients qu'ils sont que leurs vies sont en jeu.

Du suspense, de l'action plus condensée que dans Bull Mountain, une écriture et des dialogues soignés dont les mots sont aussi lourds de conséquences que les trajectoires des balles, donc tous les ingrédients d''un très bon roman noir.
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« Comme les lions » est le deuxième roman de Brian Panowich, pompier de son métier, et constitue la suite de « Bull Montain », un roman noir, rural et poisseux, au magnétisme envoûtant.

Ce premier opus contait la terrible destinée de la famille Burroughs, qui dirigea d'une main d'acier, pendant plusieurs décennies, différents trafics de contrebande d'alcool, de cannabis et de méthamphétamine, profitant du caractère inaccessible des montagnes du Montana, pour faire prospérer ses multiples activités illicites.

Cette tragédie convoquait tout la fois la Genèse au travers de la lutte à mort entre les frères Burroughs et la tragédie grecque chère à Sophocle, au travers de la terrifiante vengeance ourdie par un agent du FBI mandaté pour mettre fin aux activités illégales des rois maudits des « Bull Montains ».

Brian Panowich reprend au début de son nouveau roman le procédé utilisé dans « Bull Montain » : un flash back en forme d'uppercut, qui nous projette en 1972 et voit la mère de Clayton et de ses deux frères aînés tenter d'échapper à l'emprise exercée par son mari Gareth, un homme aussi brutal que féroce, qui règne tel un lion sur son domaine indompté.

Le romancier revient ensuite sur le présent peu glorieux de son héros au coeur pur et au corps meurtri, qui dérive doucement en quête d'une improbable guérison. Clayton, le benjamin de la fratrie Burroughs, shérif de son métier, et unique rescapé d'un premier opus aussi sombre qu'enlevé, essaie de retrouver le goût à la vie en compagnie de sa femme Kate et de son tout jeune fils. Souffrant constamment des séquelles de blessures qui faillirent lui ôter la vie, notre héros carbure à la morphine et au whisky, et tente vaille que vaille de garder la tête hors de l'eau. Las, l'incursion d'un clan rival dans le territoire autrefois contrôlé par les Burroughs va à nouveau ouvrir les portes de l'enfer, et menacer d'emporter son épouse et son fils.

Comme l'explique avec une franchise désarmante son auteur dans sa postface, l'écriture de ce second volet de la saga « Burroughs » a constitué un exercice autrement plus délicat que la rédaction fluide d'un premier volet qui connut un succès qu'il n'attendait pas.

La construction en miroir de ce second opus, le déchaînement quasi-ininterrompu d'une violence et d'une cruauté invraisemblables, la brutalité sauvage de son intrigue sans nuances en font un roman qui n'atteint pas les sommets de « Bull Montain ».

« Comme les lions » est cependant sauvé par quelques instants de grâce qui se glissent au creux de la pesanteur, par la sincérité de l'amour qui unit Kate et Clayton, qui éclaire telle une flamme tremblante le coeur des ténèbres qui menacent de se renfermer sur la famille du shérif ainsi que par la résilience et le courage de ses héros qui n'entendent pas se laisser emporter par la noirceur d'un monde corrompu jusqu'à l'os.

« Comme les lions » est enfin éclairé rétrospectivement par la lumière crépusculaire de la saisissante révélation finale. Brian Panowitch referme ainsi avec brio la boucle narrative d'une ineffable tragédie qui débuta en 1972 lors de la tentative d'évasion désespérée d'une jeune mère prise au piège de l'indomptable félin qui dominait alors les « Bull Montains ».
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« La fête est finie. C'est la crise à Bull Moutain ». Enfin pas tout à fait…

À la fin de Bull Mountain, on avait laissé Clayton Burroughs au milieu du chaos et des cendres, seul survivant marginal de sa famille clanesque, mafieuse et violente. On le retrouve shérif dans Comme les lions de Brian Panowich, traduit par Laure Manceau. Un homme heureux auprès de Kate sa femme et d'Eben, leur fils, promesse de renouveau. Mais un shérif torturé et alcoolo, qui tente désespérément d'oublier les fantômes du passé qui le hantent et l'atavisme familial qui lui pèse.

Alors quand un clan voisin tente de mettre violemment la main sur la montagne et réveille les vieilles histoires du passé, Clayton se retrouve au pied du mur et de ses principes : doit-il endosser le costume familial et réprimer la fronde en chef naturel qu'on voudrait qu'il soit ? Ou conserver ses principes, ses valeurs et sa différence ? Les lions ne lui laisseront finalement pas le choix ! Mais dans la jungle, les lionnes ne sont heureusement jamais bien loin…

Après la belle surprise de Bull Moutain, j'en attendais la suite avec impatience, mais avec aussi un peu d'inquiétude tant (et Panowich le dit lui-même dans ses remerciements) l'écriture d'un deuxième livre peut être difficile.

Eh bien c'est réussi et il ne faut que quelques pages pour être replongé dans cette atmosphère si particulière de la région de Waymore en Géorgie du Nord. Certes, l'intrigue est un léger ton en dessous de Bull Moutain, un peu moins complexe, un peu plus classique… mais peu importe. Comme des lions reste un page turner efficace qu'on lit d'une traite ! La construction est toujours impeccable, les personnages travaillés, et les indices laissés dans les premiers et derniers chapitres ouvrent des perspectives de suite qui font déjà envie…
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Paraît que le lion peut s'accoupler 50 fois par jour, mais l'orgasme du cochon dure 30 minutes… À vous de voir dans lequel des deux vous voudriez vous réincarner.

Oui, le lion est un sacré copulateur, mais aussi un gros fainéant puisque ce sont les lionnes qui chassent et qui se tapent tout le boulot.

Gardez bien cela à l'esprit lorsque vous commencerez à lire ce roman noir comme son prédécesseur (Bull Mountain), mais un chouïa moins sombre, je trouve.

Ici, nous n'avons plus Abel tuant Caïn (non, non, je ne fais pas erreur, je me comprends) mais une guerre des gangs qui évite tout de même les clichés des exécutions en pleine rue puisqu'une partie du gang de Viner ne voulait pas aller marcher sur les plates bandes du clan Burroughs, hormis le fiston Viner, tête brûlée par lequel toute la merde va commencer et immerger tout le monde.

Clayton Burroughs, est de retour ! Pas en grande forme, il s'était pris deux balles dans le coffre dans le tome 1 et maintenant, il boite, boit de nouveau et hésite toujours entre être un shérif à part entière ou continuer la petite entreprise hyper lucrative commencée par son grand-père, puis reprise par son p'pa et ensuite par son frère aîné : le trafic de drogue en tout genre.

Pour le moment, la lucrative entreprise connait la crise puisque plus un gramme de drogue n'est acheminée dans la montagne et la plupart des caïds ou hommes de mains de son frère sont parti voir ailleurs si le trafic de meth ne se porterait pas mieux.

L'auteur s'engouffre dans un sujet bien connu, celui de la nature qui a horreur du vide et dans notre cas, c'est celui du milieu de la drogue et des truands qui n'aiment pas laisser vide la case des trafics en Géorgie du Nord.

L'auteur a su planter un décor réaliste, plus vrai que nature et des personnages qui, bien que faisant partie du clan Burroughs, bien qu'étant des truands, on s'y attache, surtout à Clayton, sa famille et Mike le Croûteux.

Intelligent, l'auteur a su dresser d'eux des portraits affinés, sans trop s'appesantir sur leur passé, mais tout en nous disant assez pour qu'on ait envie de les apprécier. C'est tout en finesse et en justesse.

Le portrait qu'il nous dresse est celui des bouseux, des gars du Sud qui ont choisi la facilité en passant du mauvais côté de la Loi et si certains sont bas de plafond, d'autres plus tourmentés, certains n'ont rien à voir avec des ploucs et leur cerveau marche du tonnerre niveau stratégie.

Sans en faire trop niveau paysages, le décor est tout de même planté et on sent bien qu'ici nous sommes dans le Sud profond, une fois de plus, celui qui offre le plus de diversité sociale.

Alors oui, il y a de la violence, oui ça risque de saigner, oui on a des morts et certains sont mérités car quand on fait le malin, faut pas s'étonner de tomber dans le ravin et d'entrainer tout le reste du clan avec soi.

Voilà un roman noir comme je les aime, même si celui-ci est moins sombre que d'autres et qu'il possède tout de même une petite lueur de clarté qui donne envie de croire à la possibilité de rédemption ou de changement de mentalité chez certains.

Et puis, le final m'a laissé sur le cul, littéralement et là, je me dis que l'auteur a réussi un coup de pute magnifique. J'adore me faire botter les fesses de la sorte en terminant un roman.

Un roman noir maîtrisé, une suite qui est dans la lignée du premier tome et mes craintes de voir le tout partie en carabistouilles (c'est pas vraiment le mot que je voulais utiliser, je vous laisse deviner mon choix) étaient infondées.

On reste dans du plus classique que pour Bull Mountain mais tout est sous le contrôle de l'auteur qui, il le savait, était attendu au tournant. Pari réussi.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Coup de coeur!
J'avais beaucoup aimé Bull Mountain de Brian Panowich, alors dès que j'ai appris que son deuxième roman était sorti, et qu'il s'agissait d'une suite, il fallait que je me le procure.
Sans suspense, Comme les lions est aussi bien écrit que Bull Mountain, peut-être même mieux car plus abouti. Je vais reprendre ce que Brian Panowich écrit dans les remerciements de Comme les lions, "écrire un second roman est difficile". C'est vrai, il est facile d'être déçu quand le premier contact avec un auteur nous a plu et que la suite n'est pas à la hauteur.
Je trouve que pour ce roman, Brian Panowich s'en sort comme un chef.
Il reprend les mêmes personnages que Bull Mountain (sauf ceux qui sont morts, et il y en a eu une pelletée), et continue son histoire de bouseux dans l'Amérique profonde. Quoique le côté "plouc" est moins développé, car il se concentre vraiment sur ses personnages les plus intéressants et les plus nuancés. Je pense à Clayton Burroughs, shérif alcoolique hanté par ses démons, et sa femme Kate, qui bénéficient d'un très bon traitement, même si les autres protagonistes ne sont pas en reste.
L'intrigue est solide, j'ai retrouvé le ton d'un roman noir qui remplit totalement sa fonction, en plus de fournir une analyse sur l'hérédité, les rapports familiaux et la transmission des péchés fort à propos.
Il y a en tout cas une vrai plume qui atteint une sorte de maturité dans ce roman, d'après moi, et qui mérite d'y jeter un coup d'oeil si ce n'est déjà fait.
Seul bémol: c'est trop court! Moins de 300 pages avalées en une journée, j'en redemande!
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Le soleil avait déjà décliné dans les plaines, mais à cette altitude, le ciel était encore orangé derrière les crêtes des Blue Ridge Mountains qui se succédaient à perte de vue. Le feu du couchant berçait lentement les géants, dérobait leurs détails. Les arêtes et les ravins avaient disparu, ne laissant que les Goliath de pierre se dresser dans le lointain. C'était beau - et révélateur. Ce ciel ne durerait que quelques minutes. C'était l'exemple parfait de la fugacité de la beauté par ici, qui ne tardait jamais à être engloutie par les ténèbres.
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Elle avait les traits tirés et burinés par les années, le stress et les cigarettes, mais Clayton vit dans ses yeux qu’elle avait été belle. On l’avait dépouillée de sa beauté comme on arrache le charbon à la terre, ne laissant rien qu’une coque vide et desséchée où plus rien ne repousse.
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Juste là, de l'autre côté du jardin et de la clairière qui s'étendaient devant elle se trouvait la vie dont elle rêvait depuis presque dix ans. Une vie qu'elle avait méticuleusement préméditée. Une vie pour elle et son fils, loin du sang et de la colère qui composaient son univers. L'air de l'extérieur refroidit sa nuque humide de sueur et elle s'autorisa à nouveau à inspirer à fond.
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Le simple fait qu'une chose ne nous tue pas ne veut pas nécessairement dire qu'elle nous rend différent.
Il arrive que le monde rassemble la juste dose de vice pour nous amener aux portes de la mort, mais qu'on ne meurt pas. On continue, on se remet. Et ce rétablissement n'est pas le résultat d'une nouvelle force intérieur, ce n'est que le refus obstiné de souffrir davantage.
Ce qui ne nous tue pas nous anesthésie, ça cadrait mieux avec la réalité.
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Il savait que toute cette histoire de récompense qui nous attendait dans l'au-delà, c'était des conneries. Mort, ça voulait dire mort - ni plus, ni moins. Mort, c'est tout. Ceux qui prétendaient en savoir plus long sur le sujet étaient rien que des pauvres gourdes qui voulaient donner du sens à leur vie parce qu'elle rimait à rien.
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Vidéo de Brian Panowich
Brian Panowich Interview Bull Mountain
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