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Caroline Paliulis (Traducteur)
EAN : 9791093569130
144 pages
Editions Le Soupirail (11/05/2023)
3.5/5   4 notes
Résumé :
"Ces nuits-là justement la ville n'existe plus, seul un état de rêve demeure sans temps ni espace". Paris est vide. Il n'y a plus l'agitation habituelle. Une ville qui s'effondre - une métaphore de notre effondrement intérieur qui a déjà débuté. Il semble qu'en peu de temps la nature ait réussi à reprendre ses droits. Comment se repérer dans ce monde apocalyptique ? En vagabond solitaire, le narrateur croise Eko - un chien aussi solitaire que lui - rappel vivant de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Écrivain, journaliste et traducteur, Valdas Papievis est né à Anykščiai en Lituanie. Il est l'auteur de plusieurs romans, nouvelles, et a obtenu en 2016 le Prix National de la culture et de l'art pour son oeuvre. « Eko » est son deuxième roman traduit en français (source : editionslesoupirail.com).

Ce livre m'a permis de découvrir un auteur lituanien talentueux. Son premier roman « Un morceau de ciel sur terre » a paru en 2020 chez les éditions le Soupirail et a rencontré un beau succès en Lituanie.

Eko est un roman court (environ 150 pages) qui invite le lecteur à réfléchir sur notre monde. Que reste t-il d'une grande ville (ici Paris) « vidée » de ses habitants ? Seuls quelques humains errent à la recherchent d'autres personnes. L'amour, l'entraide, la solidarité, l'amitié deviennent dans ce genre de situation des valeurs fortes et ont une importance capitale dans cette histoire.

Le narrateur rencontre d'abord Eko un chien (le double du narrateur) auquel il s'attache puis Emi une femme (vraie personne ? L'être rêvé?) et Karim un petit garçon et il décide de continuer à vivre en leur compagnie.

Beaucoup de poésie, de réflexions philosophiques sur l'homme et son environnement, son lien avec les animaux (le chien Eko) dans ce texte.

Ce roman est doté d'une grande qualité littéraire très poétique. En effet, de nombreux passages sont très beaux et évoquent les souvenirs, la mélancolie, la solitude, la nostalgie, la nature, la relation homme/chien. Voici une sélection de passages parmi tant d'autres (choisis par mes soins) que j'ai beaucoup apprécié et que j'aie envie de vous faire partager :

« J'imaginais une grande fleur qui se déployait dans toute sa beauté – elle devait inévitablement se flétrir. Est-ce que je voyais cette fleur de résignation dans les yeux d'Éko ? » (page 20)

« Cette anxiété me passe sur la peau comme du papier de verre, comme l'été, tôt le matin, la brise effleure les tiges d'herbes argentées, captant la lumière du jour qui se lève. » (page 27)

« En cette journée de la mi-octobre, alors que l'été était soudainement redevenu brièvement, et que la lumière du soleil chaque jour plus basse pénétrait les feuilles des marronniers cernés de brun, le vert de leur feuillage en train de flétrir étant devenu si diaphane, que l'infini du ciel le traversait pour se briser dans nos yeux... appeler ce sentiment pitié n'était pas une erreur mais de la bêtise. » (page 31)


En conclusion « Eko » est un roman quelque peu déroutant qui brouille nos repères. Une invitation à réfléchir sur la place de l'homme dans notre société.

En tout cas une belle découverte.

Merci à Babelio et aux éditions le Soupirail pour m'avoir permis de gagner et découvrir ce livre via l'opération Masse critique Littératures du 19/09/2023.
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Ce texte nous entraîne dans une lonnnngue langueur estivale, un Paris effondré dont les habitants sont partis, la nature reprenant ses droits. Pourquoi, comment ? Nulle réponse n'est apportée. Moi, cela me rappelle une période pas si lointaine. Pas vous ?
Un homme et son chien traversent cette ville fantôme. Où vont-ils ? Que cherchent-ils vraiment ? Ils trouvent refuge dans des camps précaires de la petite couronne. Ils rejoignent Emi et Karim et là c'est comme s'ils s'accrochaient tous à une bouée de sauvetage en évoquant leurs espoirs passés, présents et à venir.
J'ai envie de conclure par ces quelques mots tirés d'un autre livre de l'auteur.
Un morceau de ciel sur terre :
Et maintenant, tais-toi.
Et ferme les yeux.
Écoute.
Le silence.
Le ...
Le silence
Et le néant.
Maintenant, écoute seulement.

Lecture pas forcément aisée à appréhender mais intéressante.

Je tiens à remercier Babelio et les éditions du Soupirail pour cet envoi.
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Ėko, j'ai longtemps cherché si ce nom correspondait à quelque chose de précis en lituanien, autant dire que je n'ai rien trouvé, le lituanien n'étant pas une langue très transparente pour un francophone, et la consultation du dictionnaire lituanien fut assez folklorique. En-tout-cas, nous suivons un narrateur sans nom, mais tout aussi lituanien que notre auteur. Il déambule dans les rues vides de la capitale, nous gratifiant du fil de ses pensées et des réflexions qui l'agitent. Il faut savoir que la nouvelle ayant inspiré ce roman a été écrite en 2019 juste avant la pandémie que l'on connaît, si je devais y croire, je dirais que l'auteur extralucide a été traversé par un éclair de génie tellement la fiction rejoint la réalité encore à venir de cette pandémie.

La longue déambulation de notre narrateur débute en été, au mois d'août, et finit dans l'hiver du mois de décembre. C'est quasiment l'apocalypse dans la capitale française, les Parisiens ont déserté leur ville, ils ont laissé derrière eux appartements encore cafi d'affaires. Notre lituanien Parisien nous décrit avec beaucoup de poésie une capitale qui retourne à l'état sauvage, vidée de toute civilisation, où la nature reprend ses droits. le dénuement de la ville est propice à l'envahissement de la pensée de l'homme, qui observe et analyse le monde désolé qui l'entoure. C'est une ode philosophique menée par la réflexion sur la nature de l'homme, sa concupiscence qui l'a mené à sa perte. Toute cette oeuvre, cette urbanisation à outrance, qui n'a plus aucun sens, dont les fonctions ont dépourvu la ville de son âme, l'inanité de l'accumulation de tout. Dès le début, on assiste à travers les yeux de notre homme un lent processus de destruction, comme si la civilisation était à bout d'elle-même, tout comme la mémoire de l'homme fuit peu à peu.

Le nom du chien, Ėko, m'a interpellée dès le début, c'est la raison pour laquelle j'ai cherché une éventuelle traduction en français. Et puis l'auteur est également francophone, peut-être pourrait-on y voir une homophonie avec notre écho français, le chien comme un écho du narrateur, dans sa solitude et ses errements dans la ville ? C'est en tout cas ce que la traduction en anglais (echo) me pousse à penser. Si la ville est vidée de toute sa consistance – À quoi sert un musée, ici Le Louvre, s'il n'y a plus personne pour admirer ses oeuvres d'art ? – le narrateur, lui-même double fantomatique de notre auteur, la repeuple avec les personnages de ses romans, dont certains qui n'ont pas (encore) été traduits en France : Serge d'Un morceau de ciel sur terre, Linda et Gilles du recueil (non traduit encore en français ) de nouvelles Les briquets anarchistes. Il la regarnit de son propre folklore lituanien, là où la fanfare parisienne se mélange aux Skudučiai, une sorte de flûte de pan lituanienne, et aux surtatines (chants folkoriques) de son pays. C'est une capitale vide et revue d'après la culture d'un citoyen lituanien, là où Saint-Martin devient Sventojo Martyno, elle y prend ses consonances du pays balte.

Pour creuser le sujet, il a cette vidéo montrant une discussion dédiée au titre de l'auteur lituanien, introduite par un discours de Son Excellence l'Ambassadeur de Lituanie, Nerijus Aleksiejūnas, au nom et à l'accent très chantant, en présence d'Emmanuelle Viala Moysan, la fondatrice des éditions le Soupirail. On notera également la magnifique couverture du roman dans sa version originale, qui a su mettre parfaitement en valeur la capitale, ses artères exsangues, baignant dans les couleurs de l'automne propres au roman.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Tout d'abord je remercie Babelio et les éditions le soupirail de m'avoir fait parvenir ce livre dans le cadre de l' opération Masse critique de septembre.

J' ai l impression d être passée à côté de ce récit.
J' ai suivi les pas du narrateur, écouté ses conversations avec Eko, le chien, Emi, la femme compagnon de route, et Karim, ce garçon qui a fui une guerre avec sa famille, sans comprendre où nous allions, pourquoi Paris avait tant changé, ce que ces personnages cherchaient.

Ce conte Philosophique offre de belles réflexions sur les relations humaines, sur la vie urbaine mais je ne peux pas dire avoir été conquise.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Eko, son nom frappait mes tympans dans cet appartement vide, triste, et quand je marchais dans les rues tout aussi vides et tristes. Tout dans cette ville résonnait désormais de l’écho d’une vie qui se défait – comme résonne en nous l’écho de notre jeunesse, nous submergeant d’un doux regret. Ce qui avait été autrefois solide tombait, s’effritait, et se brisait en éclats dans le voile mélancolique du temps passé : les balustrades de la demeure que nous venions de quitter avec leurs joints déformés par le rachitisme, les réverbères des rues rendus aveugles par le glaucome et les terrasses de café épuisées par le diabète. Le cancer dont nous avions peur, consciemment ou inconsciemment, s’était propagé – les tentacules de ses métastases s’étaient déjà emparés de la ville et avec elle, de moi, de nous tous, des gens qui s’y trouvaient encore. On ne pouvait plus rien différer. On pouvait tout au plus demander que tout se termine le plus vite possible. Malgré la destruction qui me transperçait jusqu’à la moelle, ressemblant au mugissement des vents dans les tuyaux de descentes pluviales, j’avais encore envie de rester. Et j’ai prié pour que le coucher de soleil que je voyais ce soir-là, pensé sur la balustrade du Pont Neuf, ne soit pas pour moi le dernier.
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[Et c’était cela Paris… ] Accomplie dans une dystopie, une ville utopique d’un soir.
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Je ne sais pas d'où m'est venue cette envie d'écrire - je n'aimais pas vraiment lire, écrire me semblait être une façon futile de passer le temps, et étant jeune, j'ai souvent pensé qu'il ne pouvait y avoir de plus grande bêtise que d'écrire un journal. Pour qui, pourquoi ? Mais j'ai finalement réalisé que je recherchais de nouveaux endroits déserts, juste pour revenir y écrire...
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