Dans l'espace infini, la station ISS et à l'intérieur, le cadavre éventré d'un des astronautes, flotte, éventré ! Éventré ?
ALIEN est à bord ???
Putain, exfiltrez tout de suite le chat et faites péter le vaisseau avant que le monstre ne revienne encore pour plusieurs films.
Voilà un meurtre en chambre super close qu'Hercule Poirot n'aura jamais eu à résoudre.
Et dans ce roman qui mêle l'univers de Da Vinci Code (en moins poussé) et de James Bond (sans les gadgets et les filles en maillot), ce ne sera pas
Thomas Pesquet qui mènera l'enquête.
Le point de départ est intéressant, déroutant, même, car sur Terre, un autre cadavre est retrouvé, lui aussi avec les tripes à l'air. On nage dans le mystère, dans la SF et longtemps je me suis demandée si une sorte de poulpe n'était pas sortit de leur ventre.
J'ai apprécié l'aventure menée tambour battant et qui nous entraînera ailleurs qu'en France et ailleurs que sur Terre et qui nous fera croiser la route de personnages connus, ainsi que d'entités terrestres dangereuses (ça commence par GA et se termine par FAM et ça te bouffe les données).
Que les allergiques aux sciences se rassurent, on bouffe de la science, mais jamais ad nauseam, les explications faisant partie d'un tout, vulgarisées pour que nous comprenions et que la commissaire Louise Vernay capte tout aussi. Cela reste compréhensible et une fois de plus, on va se coucher moins bête.
Là où je n'ai pas accroché du tout, c'est dans le choix du personnage de Louise Vernay, véritable bulldozer sans freins, sans éducation, qui jure comme plusieurs charretiers, parle argot mieux que les Tontons Flingueurs, considère souvent les autres avec condescendance, leur répondant sur un ton moqueur et cynique (sans arriver à la cheville d'un docteur House).
Elle est totalement barje, se moque des règles, grogne comme un dogue enragé et ensuite, elle fond en larme dans un parc avec quelques souvenirs. Même si elle est inspirée d'une personne qui existe, dans le récit, elle frôle la caricature et l'arrivée d'Ethan, le bogosse, n'aidera pas à la sortie de cette caricature. Là, elle sombrera dans l'imbécilité digne d'une collégienne en chaleur.
Anybref, hormis ce point de détail important sur le personnage principal, pour le reste, je me suis amusée durant ma lecture, sans jamais savoir où l'auteur allait finir : les pieds sur terre avec du rationnel ou avec du rationnel fictionnel (SF) ?
Les deux solutions étaient valables, car dans ce roman, ce n'est pas de la fiction à la M.I.B (film que j'adore) : on est dans la science et l'épisode covid a renforcé certaines choses, les ancrant dans la réalité.
Mêlant les scènes d'action digne des blockbusters, des films de SF, du Da Vinci Code (pape et jésuites), de James Bond, l'auteur fait en sorte de toujours rester à la limite de la sacrosainte ligne rouge à ne pas franchir, sous peine de perdre ses lecteurs dans le grand n'importe quoi.
Malgré tout, nous sommes dans la fiction : on se doute que jamais il n'arriverait une aventure pareille à une policière. Enfin, je l'espère !
Au moins, c'est un récit qui n'a pas des airs de déjà-lu ! Il est innovant, addictif, scientifique, oscillant sur le fil entre le réel et les extra-terrestres, sans que jamais cela devienne exagéré.
C'est un récit imaginatif, brillant, bien pensé, bien écrit, intelligent, même si, pour ma part, je lui préfère "régressions".
Et comme toujours, derrière l'histoire un peu folle et à cent à l'heure (ou plus), il y a aussi un message que tout le monde lira, comprendra. Pas dit que les gens laisseront tomber les réseaux sociaux et tous les outils mis en place par les GAFAM et les NATU pour nous faciliter la vie et nous pomper notre temps de cerveau.
Un roman brillant qui nous fait aller au lit moins bête qu'avant.
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