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Dans un décor qui ne suscite pas le rêve, une aire de repos au bord de l'autoroute, Dominique Paravel met en scène un personnage qui va vivre un épisode très perturbant. Après une brève dispute avec sa compagne, et un bref instant de malaise, il perd tout repère et toute trace de sa voiture. Quant à Ania, sa compagne, elle ne répond plus au téléphone. On apprend alors l'objet de leur divergence de point de vue, et la fameuse existence de la collection dont il doit devenir le conservateur dans une petite ville de province éloignée des grands centres où les cotes d'artistes se font et se défont au gré des modes et du pouvoir des finances.



Il a fini par accepter cet enterrement de première classe, elle n'a pas apprécié la démarche. Mais pourquoi tout à coup l'abandonner sur cette aire glauque ? Sa quête lui permettra de rencontrer de nombreux personnages hauts en couleur !


Un récit original et bien pensé, qui laisse le lecteur dans même doute que Gabriel, le narrateur. On apprend beaucoup sur les oeuvres fictives, dont la description plus vraie que nature fait illusion, de peintres mineurs qui, eux ont réellement existé.

Lecture dont le ton léger contraste avec la grisaille du décor, qui permet de passer un bon moment.


140 pages Serge Safran 12 janvier 2024
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Perdue sur une aire d'autoroute

Dans son nouveau roman Dominique Paravel a choisi une aire d'autoroute pour raconter notre société. Elle y suit Gabriel Bernier à la recherche de son épouse qui a disparue. Au fil de ses rencontres, il va tenter de comprendre ce qui s'est passé. Et découvrir un monde effrayant, le nôtre.

Il y a quelques années, Dominique Paravel nous avait déjà offert, avec Alice, disparue, l'histoire d'une femme partant à la recherche d'une amie perdue de vue à Venise. Cette fois, elle réduit la focale, mais son enquête n'en reste pas moins mystérieuse. Nous sommes sur une banale aire d'autoroute, à l'heure des migrations estivales. Gabriel Bernier a pris la direction de Villefranche-sur-Mer en compagnie de son épouse Ania et décide de faire une halte à hauteur de Montélimar. Quelques secondes après être sorti de sa voiture, il se voit mourir. Mais fort heureusement, son malaise n'est que passager. Sauf qu'il ne retrouve ni da femme, bi sa voiture. A-t-elle voulu lui jouer un mauvais tour parce qu'avant leur pause il s'était agacé du projet dont elle voulait lui parler? Toujours est-il que son téléphone était sur répondeur et que son désarroi allait croissant. D'autant que ce voyage n'était pas vraiment son choix, lui préférant les mers froides du côté de la Baltique. Mais, il s'était laissé convaincre.
"Ania avait vingt ans de moins que lui, un visage encore indemne, un sexe lisse et frais, une grâce venue de la danse inconsciente qu'elle menait avec le monde. Directrice d'une agence d'événementiel, activité en parfait accord avec son esprit créatif, téméraire et comptable, en désaccord total avec celui de Gabriel, docteur en histoire de l'art, front large et visage carré, une sorte de boeuf de labour obstiné dans son sillon, résistant aux compromis, aux assemblages hasardeux de genres, attitude qui lui avait coûté son poste de conservateur du musée Poule de Pontoise."
Désormais en charge d'un projet de musée dans un château médiéval à Trèves, en Saône-et-Loire, il ne va pas tarder à retrouver dans les scènes dont il est témoin sur cette aire d'autoroute des similitudes avec les tableaux qu'il est désormais chargé de mettre en valeur et de faire découvrir au public. "Après Mademoiselle Rubin, Les Trois mendiants sur un trottoir de Paris, la famille du Pique-nique en Franche-Comté et le Moine camaldule, La Fugitive se dissimulait peut-être, elle aussi, au milieu de la foule indifférente qui peuplait cette aire d'autoroute."
Mais, on s'égare. Revenons à la recherche de Gabriel, à cette employée de l'aire d'arrêt qui lui confie avoir vu sa femme converser avec un homme. Une première piste. Mais qui ne mènera pas très loin. Pas davantage que les quelques bières prises avec des chauffeurs routiers albanais. Ni avec cette famille qui a perdu son chat. Décidément, retrouver Ania sur un périmètre de quinze hectares entouré de hauts grillages s'avère bien plus difficile que prévu.
Dominique Paravel parvient parfaitement à rendre cette ambiance oppressante, à décrire ce microcosme où se croisent des destins particuliers, des histoires singulières. Ces tranches de vie rassemblées ici, un peu comme dans Kérozène d'Adeline Dieudonné, donnent une image de la France d'aujourd'hui. Un pays déboussolé, qui se cherche et qui ne sait plus trop vers qui ou quoi se tourner pour reprendre espoir.
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu'ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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"La collection" de Dominique Paravel (édition Serge Safran) raconte l'histoire de Gabriel, docteur en histoire de l'art. Il est le conservateur du musée Poule de Pantoise. Sa femme, Ania, bien plus jeune, est directrice d'une agence d'événementiel.

Pour d'obscures raisons, visiblement en relation avec le caractère particulier de Gabriel, celui-ci est muté conservateur d'un petit musée de Trêves en Saône et Loire.

Les époux, vivant séparés pour causes professionnelles, décident de partir, quelques jours en vacances sur la côte d'Azur. Mais lors d'une escale sur une aire d'autoroute à Montelimard, Gabriel est pris d'un malaise. C'est alors qu'il constate la disparition de sa femme et leur véhicule. Gaspard déambule ainsi dans cet étrange espace où il rencontre d'insolites et curieux personnages.

Le roman se veut une satire de la société de consommation, mais il tombe dans la facilité et le cliché. L'écriture est plate, sans relief et empreinte d'un pseudo intellecualisme déplaisant et sans intérêt.

Le héros, Gabriel est antipathique, ses aventures sont invraisemblables et, parfois, incompréhensibles (au sens premier du terme).

Je n'ai pas du tout aimé ce roman, que jai lu jusqu'à son terme en raison de sa longueur très modeste.

Un roman que je déconseille.

Michel.
Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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Dominique Paravel, née en 1955, a vécu son enfance à Lyon et plus de vingt ans à Venise. Son oeuvre est mince et La Collection, son nouveau roman, vient de paraître.
Sur une aire de repos d'une autoroute dans la Drôme, Gabriel fait un léger malaise, quand il reprend ses esprits, sa voiture et sa femme Ania ont disparu ! Un huis-clos où durant vingt-quatre heures, Gabriel, la soixantaine, conservateur d'un musée en province, va chercher sa femme Ania, vingt ans plus jeune, directrice d'une agence d'évènementiel.
Si vous êtes capable de mettre de côté, le temps de cette lecture, votre esprit cartésien, il y a de fortes chances pour que vous tombiez sous le charme de ce délicieux roman.
Pour retrouver Ania, Gabriel va interroger ceux qui pourraient l'avoir aperçue, les employés de l'aire de repos comme Hermine, serveuse à la cafétéria, mais aussi les voyageurs stationnés là le temps d'un repas sur le pouce, une pause-pipi ou de détente pour les enfants, à moins que ce ne soient ce camionneur albanais. L'inquiétude va s'accentuer quand les vagues informations recueillies suggèreront qu'elle serait peut-être partie avec un type barbu ? L'imagination de Gabriel s'active, un amant ?
Cette population disparate est joliment croquée par l'écrivaine et nous donne de savoureux portraits (Vacanciers, routiers, prostituées, employés…), même si le constat pour Gabriel se résume à convenir que « tout le monde se ressemble sur une aire d'autoroute, un visage unique que se partagent tous les voyageurs, interminable défilé de duplicatas, à croire que l'unicité de chaque visage humain est une légende. »
A cette collection de tronches se mêle la collection de tableaux que Gabriel gère dans son musée, qui à son plus grand étonnement trouve un écho, une ressemblance avec ces gens qu'il interroge. Gabriel va et vient des parkings à l'air de jeux ou aux bâtiments, interroge et s'interroge, appelle son fils ou sa fille, et surtout laisse son esprit divaguer, revoyant sa vie passée, ses deux femmes, ses maîtresses, sa passion pour l'art et la peinture. Vingt-quatre heures d'un cheminement initiatique qui se ponctuera par une jolie pirouette finale.
Le roman est très bien écrit et si vous acceptez de vous laisser emporter dans cette charmante aventure, vous en retirerez une très grande satisfaction. Une bien belle surprise pour moi.
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Une aire d'autoroute, celle de Montélimar, et tout change au vent de la vie.
Une myriade méticuleuse. Un livre ardent, vertigineux d'intelligence .
Terriblement humain, l'aptitude à la métamorphose. Entre un désespoir révélateur, hypnotique et fondamental.
C'est l'histoire peu banale d'un homme, celle de Gabriel Bernier. Un anti-héros, terne et déçu, dont l'existence semble le musée qu'il dirige en tant que conservateur.
Dans cet endroit emblématique où il s'est arrêté avec sa femme Ania. Il est soudainement pris d'un malaise. Il semble alors son propre anéantissement. La chute d'Icare. L'oubli. Amnésique endormi quelques minutes. Lorsqu'il reprend connaissance, sa femme a disparu. Métaphore, double sens, nous sommes dans une littérature voluptueuse, efficace et subtile. Ania, « vingt ans de moins que lui, un visage encore indemne. Directrice d'une agence d'évènementiel... », lui, docteur en histoire de l'art, mais l'aura en berne.
Un désaccord sur un projet commun, la dualité, le noir et le blanc. Gabriel est l'emblème des vents contraires. Plus de voiture, plus de femme. Il est seul au centre de cette air d'autoroute, dans cette croisée des chemins, où les déambulations sont le côté pile de l'idiosyncrasie sociétale. le récit est décisif et s'étire dans une orée finement politique et sociologique. Gabriel va enquêter. Des rencontres fortuites, devenues des leviers. Les caricatures qui découlent des personnages sont des masques tombés. le reflet contemporain de nos habitus et petites manies et les a priori des catégories sociales. le tableau résurgence de tous les paradoxes et des injustices, le monde d'en haut et d'en bas. « Dans ce Disneyland de l'autoroute, pas de SDF réduits en bouillie par la canicule, pas de migrants cherchant pitance et abri, pas de travailleurs acculés au suicide, rien qu'une hideuse farandole de vacanciers. Rares sont les beaux visages, une bouche tient du miracle. Ce n'est qu'endormis que cette multitude d'essais ratés, accède quelquefois à la beauté, comme s'il leur fallait abandonner la verticalité, la percée du regard. Une femme âgée sur un transat, dont l'ombre d'un cyprès racrait les paupières. Un jeune homme étendu sur l'herbe au visage mêlé d'Orient et d'Occident. »
Il puise en lui les solutions inestimables. La remontée du temps, le corpus familial, son fils, la mise à distance. L'incompréhension commune. Tour remonte à la surface, immanquablement. Gabriel est admirable dans sa quête lumineuse. « Aujourd'hui encore il éprouvait la même impuissance face à sa fils, n'avait jamais trouvé le chemin vers lui, l'un et l'autre toujours à la mauvaise distance. Je l'aime pourtant, se dit-il, le coeur douloureux, le coeur empêché. »
Le récit est bleu nuit, beau à couper le souffle. Tendre comme le bon pain. Sous ses faux airs d'humour, soit joyeux ou cynique, se cache un Gabriel Bernier qui fait saillir le pictural d'une aire d'autoroute dans sa définition la plus triomphante. Des serveuses, aux vacanciers, des routiers aux balayeurs, jusqu'aux petits moineaux qui quêtent des miettes de pain sous les tables en bois délavées.
Les tableaux de son musée sont fructueusement réalisées avec les monde vivant, des pauvres aux nantis, du chat disparu, échappé lui aussi…
Une vue d'ensemble qui lui fait l'effet d'une flèche en plein coeur. On aime cet homme rimbaldien, mystique des vérités. Plus il avance et plus sa vue se brouille. Ania devient subrepticement la brume et son nouveau point de départ. « - Alcool, tu aimes ? Dit- l'un. Gabriel attaqua la côtelette à pleines dents. Qu'est-ce que je fous là, se dit-il, avec ces trois types qui me prennent pour un des leurs ? Quel pays ? demanda-t-il en finissant de ronger son os. -Albanie. Il connaissait pas grand-chose de la peinture albanaise, à part le tableau qu'on désignait comme la Joconde albanaise, peint en 1883 par Kolë Idromeno, une femme en costume traditionnel dans des tons de rose. »
« La Collection » est initiatique, engagé. On s'attache à cet homme qui va faire un premier pas vers son advenir. Ne rien dire de plus. Judicieux, singulier, ce roman contemporain est la splendeur d'un voyageur qui vaincra (peut-être) de ses épreuves. Un livre frénétique et sensible de Dominique Paravel. Les méandres de l'âme humaine. Prodigieux.
Publié par les majeures Éditions Serge Safran éditeur.


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Un homme, abandonné par sa famille, se retrouve à errer dans une station d'autoroute en plein été et y croise une faune éclectique.

Premier livre de mon cru 2024, le moins que je puisse dire c'est que j'espère que "la collection" ne fera pas partie de mes meilleurs livres de l'année.

Lent, sans grand intérêt stylistique ni véritable trame narrative, cet ouvrage nous présente une série de scènes foutraques mises bout à bout.
Quelques portraits ont réussi à m'arracher un sourire mais l'ensemble reste faiblard, à tel point qu'on se moque au final de savoir pourquoi cette femme a abandonné le personnage principal sur cette aire d'autoroute.

La seule chose qui m'a poussé à aller au bout, c'est que l'ouvrage est très court...
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[Ouvrage reçu dans le cadre d'une Masse Critique]

J'ai beaucoup aimé ce petit roman, rapide à lire, frôlant l'absurde avec parfois des airs de Cioran. On y suit Gabriel, un conservateur de musée désabusé, perdu sur une aire d'autoroute qui semble concentrer tout ce que notre société fait de plus grinçant. L'humour est noir mais présent, la galerie de personnages que Gabriel va croiser remplissent parfaitement leur rôle d'archétypes loufoques, parfois plus profonds qu'il n'y paraît.
On dévore allègrement les pages qui narrent ce périple de Gabriel dans une aire aux dimensions tentaculaires. On erre avec lui, ses tableaux se mélangent avec ceux qu'il croise, créant cette impression de flou, d'irréel aux limites parfois du fantastique.
Le tout est porté par un style vif, perforant, qui ne prend pas de pincettes ni avec Gabriel ni avec le lecteur. le monde est laid, bête, cruel, semble vouloir dire l'auteur, et il ne fera aucun effort pour l'édulcorer.
Une lecture que j'ai beaucoup apprécié, et que je conseille à tous les amateurs du genre !
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