Je ne me sens plus obligé en rien en ce qui te concerne. Je suis délivré de toi et j’avance entre les mots et la ponctuation. Tu n’es plus qu’un point isolé dans un livre. Un point final.
J'ai appris que lorsque la roue tourne, ce n'est pas toujours pour avancer.
On peut être dépressif et quand même heureux, ou du moins apprécier un moment de bonheur.
Je me méfie du succès, il est éphémère. Il fait du bien, mais il reste un écran de paillettes.
A mon réveil à l'hopital, après avoir parlé avec le médecin je sais. C'est la dernière fois. " Certains coeur lâchent pour trois fois rien "a eu un effet cathartique, je comprends que j'aurais pu y rester. Je ne recommencerai plus. Je n'ose écrire jamais même si tout en moi l'espère.
Face à sa page ou à son écran, l’écrivain est seul. Une solitude choisie, un éloignement volontaire. Parfois l’écriture est machinale, parfois non. Elle devient une adéquation parfaite entre le clavier (ou la plume) et l’auteur. Une osmose proche de celle que provoquent les endorphines après une séance de sport. Écrire, parfois, c’est faire l’amour. L’emballement. L’excitation. Trouver le mot juste, entendre la phrase résonner comme une partition réussie. C’est aussi une part de magie que nul n’explique.
Je suis toujours à la recherche de nouveaux titres pour écrire. Depuis toujours, j'écris en musique. Parfois c'est juste un fond sonore dont la rythmique m'aide à construire mes phrases. Souvent, c'est un morceau en boucle qui m'inspire une histoire. Je sais qu'ensuite je ne pourrai plus l'entendre sans me souvenir de la nouvelle ou du chapitre que j'ai écrit en l'écoutant des centaines de fois. Alors musique et écriture finissent par se rejoindre, telles deux émotions semblables, inextricables.
Quand on souffre, le sourire des autres ressemble à une menace. On se fiche bien des gens heureux. On se roule dans sa noirceur. Jusqu'à ce qu'elle devienne insupportable.
Face à sa page, l'écrivain est seul. Une solitude choisie, un éloignement volontaire.
Je prends d'ailleurs l'habitude, après les hospitalisations, de m'arrêter longuement à des terrasses de café. Qu'elles soient bondées ou vides, elles sont, pour le prix d'un soda, un bel observatoire de la nature humaine. Les rires s'élèvent comme les volutes de fumée des cigarettes. Les conversations sont souvent animées et sonores. Les couples se serrent ou se disputent, je me sens vivant et à ma place. Invisible, enfin.