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C'est avec délice que je viens de relire une des histoires de ce recueil de 16 nouvelles, mordantes, piquantes, acides, bref méchantes en définitive mais d'une féroce lucidité sur la vie en société. Je suis charmée, subjuguée, amusée aussi par tant de talent!
Chacun des récits de Dorothy Parker est une petite merveille, une caricature finement ciselée, sèche et claquante à souhait qui, comme un projecteur, illumine certains ridicules des couples dans leur vie mondaine ou restituent leurs pensées sombres et secrètes derrière les apparences policées et souriantes.

M. Wheelock est occupé à couper la haie de son jardin.
Mme Wheelock est assise sous le porche impeccable de leur charmante maison en stuc. Elle recoud des boutons.
Leur fille, âgée de cinq ans, joue tranquillement sur le chemin de gravier qui traverse la minuscule pelouse.
Ils se parlent de choses et d'autres et se sourient de temps en temps.
C'est une charmante et tranquille soirée d'été.
Mme Cole, une voisine, douce mais stérile, qui passe au bras de son mari, reste un moment à contempler la scène et, soupirant avec volupté, s'exclame:
«Quel joli tableau!»

Oui mais voilà: contrairement à nous, lecteurs, elle ignorait les pensées secrètes qui agitaient chaque membre de ce charmant trio! Elle se serait enfuie rapidement!
"Oh! et puis zut!" Vite demi tour!
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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Dorothy Parker, critique et scénariste, qui avait fait du mot d'esprit sa signature, nous a laissé, avec le recueil de nouvelles Thirteen Short Stories, un modèle d'humour caustique. Les personnages sont décrits sans aucune indulgence et nous retrouvons, sous sa plume, l'hypocrisie d'une société conformiste où la seule issue qui reste est parfois la fuite ou encore le rêve de la fuite… Comme pour Mr. Wheelock, dont la vie consiste à rêver sa sortie de scène pendant que ses voisins s'extasient sur la perfection de sa famille. Parfois méchante, mais jamais cruelle, Dorothy Parker nous offre un tableau fidèle des petites mesquineries quotidiennes, des femmes prises au piège dans leur propre maison et qui se réfugient dans l'alcool ou des hommes dépassés par la routine de leur vie, qui rêvent de tout abandonner, mais n'en ont pas le courage.

Elle nous fait parfois franchement rire avec des répliques qui préfigurent l'humour qu'on trouvera plus tard dans les parodies de Chick lit:

"Ce que j'aimerais vraiment, c'est me mettre aux claquettes. Mary Morton l'a fait, l'année dernière, et elle a perdu six kilos.
- C'est comme ça qu'elle les a perdus ? Vraiment ? Sans faire de régime en plus ?
- Non. Elle a juste supprimé les sucreries et les féculents et elle n'avait pas droit à la viande. Seulement du poulet une ou deux fois par semaine. Six kilos, elle a perdu.
- Formidable, c'est tout juste ce que j'aimerais perdre."

Enfin, notre auteure n'a pas hésité à se mettre elle-même en scène, sans plus de compassion que pour ses autres personnages. C'est ainsi qu'elle se présente dans de délicates situations où elle se retrouve lâchée par sa jarretière et obligée de rester immobile ou encore assise à côté d'un voisin mutique à un dîner et se rabattant sur le vin.

Un recueil à lire, donc, pour son humour corrosif, son immoralité, mais aussi et surtout cette ironie particulière qui caractérise l'écriture de Dorothy Parker.
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Je poursuis ma "découverte" de Dorothy Parker ...
Mêmes sentiments que pour ses '"Hymnes à la haine" : j'ai adoré, j'ai ris, je suis charmée ! Des portraits contemporains sous forme de nouvelles, c'est piquant, sincère, drôle .... et toujours d'actualité ! :)
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Le titre correspond à celui d'une des treize nouvelles de ce livre, qui s'appelle Thirteen Short Stories, en VO. Quel besoin a-t-on toujours de modifier ce genre de choses... Soit.

Ce qui est surtout étonnant c'est ce genre et ce style "osé", sans fil narratif qui se tient et qui se boucle, et surtout que ces mots aient été écrits par une femme à cette période prohibition début de 20e siècle.
Mais bon. Bof.
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En 3 mots… Alcool, cynisme, conversation
Impressions de lecture… Dorothy Parker, auteur (de poèmes, de nouvelles, de pièces de théâtre, de scénarii) et chroniqueuse, fut, dans l'entre-deux guerres, une figure de la scène intellectuelle new-yorkaise. Ses amis, parmi lesquels on trouve nombre de célébrités – le couple Fitzgerald, Hemingway, les Marx Brothers ou Louise Brooks, entre autres - la surnommaient « the wit » : l'esprit.
Et de l'esprit, effectivement, Dorothy Parker en avait ! Dans l'art de la chronique satirique, du trait bien senti, avec ce qu'il faut d'intelligence et de décontraction, elle en est même la parfaite incarnation.
Il y a dans ces nouvelles, réunies en recueil sous le titre Mauvaise journée demain, de l'ironie, du mordant, certains diraient de la cruauté… je parlerais plutôt de sensibilité à vif, d'acuité aiguisée. Aiguisée comme une lame de scalpel qui dissèque d'un mouvement expert les faiblesses, les mensonges, le conformisme niais, les petites hypocrisies, les manipulations du couple, des groupes humains, de l'égo… Avec l'humour et l'autocritique en forme d'indulgence… Car on sent que Dorothy Parker a dû sonder son âme et ses propres comportements pour pousser si loin la finesse d'observation et d'appréhension des ressorts psychologiques et sociaux.
Certaines nouvelles sont comme des petits jeux d'écriture, dans la forme. La brièveté de la nouvelle, en tous cas, sied parfaitement au propos, au regard. Ces textes des années 20 à 50 n'ont pas pris une ride, leurs personnages non plus, on y reconnaît bon nombre de nos contemporains… Pour ne pas dire un peu de soi-même.
Qu'est-ce qu'on voudrait avoir Dorothy pour amie ! de la retrouver dans un salon feutré pour siroter, tout en même temps un alcool fort et ses mots intelligents et piquants… Avant de songer que sa plume, l'heure d'après, ne nous épargnerait guère…
Lien : http://quelscaracteres.eklab..
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Je me suis régalée avec ce recueil de seize nouvelles écrites dans les années 1930 par Dorothy Parker. C'est que cette chère Dame manie l'ironie, la dérision avec brio et finesse. le tout porté par une une écriture vive et piquante : le bonheur !

Des textes intemporels qui n'ont pas pris une seule ride ! Dorothy Parker dissèque sous sa plume les caractères, les défauts humains et particulièrement ceux des femmes. Jalousies, mesquineries et méchancetés au programme. Sans oublier la situation d'embarras vécue au moins une fois par tout le monde : être invité à un dîner, ne connaître personne et faire la conversation avec son voisin sur le menu (l'horreur à son apogée).

A consommer sans modération ! Et à la fin de chacun de ces seize petits bijoux , on sourit de jubilation !


Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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De ses recueils de nouvelles, j'ai préféré "La vie à deux", que j'ai trouvé plus abouti car plus caustique.

Les nouvelles qui composent "Mauvaise journée demain" sont plus anciennes et il me semble que le style de Dorothy Parker se soit affiné avec les années.

Cela dit, ce livre offre une formidable photographie des Etats-Unis entre la fin des années 20 et les années 50, tant au niveau des mentalités et du climat en période de prohibition avec ses speakeasy, que de la conception de la femme et des rapports hommes/femmes...

Ce qu'il a y de fantastique chez Dorothy Parker, c'est qu'elle a le don de la formule, du détail qui "tue", car, sans aucune pitié, elle parvient à nous faire visualiser d'une façon cruelle parce que très (voire trop) réaliste, une situation, une physionomie, un caractère , ou encore le côté absurde d'un événement.

Le monde qu'elle dépeint est souvent superficiel, noyé dans les codes ennuyeux des mondanités et des vapeurs de l'alcool.

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Mauvaise journée, demain, recueil de nouvelles écrites dans les années 30, est un petit bijou du genre. Les textes se succèdent, aucun n'est innocent, tout le monde y passe, sans concession…
(....)
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