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EAN : 9789515701664
Helsinki University Press (30/11/-1)
5/5   1 notes
Résumé :
Livre savant, qui présente le texte, la traduction et le commentaire des communications prophétiques de la déesse Ishtar d'Arbèles aux rois assyriens. Un commentaire très détaillé permet de faire le lien entre le style prophétique mésopotamien et celui de la Bible, et étudie de près toute la symbolique orientale à l'oeuvre dans ces ouvrages.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Comme cet ouvrage concerne la Mésopotamie, je suppose que Babelio s'empressera de le classer dans la littérature africaine. L'assyriologue finnois Simo Parpola ne se contente pas de produire une édition érudite de textes obscurs du VII°s avant notre ère, où des prophètes d'Arbèles (Irbil) ou d'ailleurs s'adressent aux rois assyriens. L'érudition est une noble chose, malgré le discrédit où elle est tombée, une noble chose qui a besoin, pour vivre, de s'adresser à nous : non en se travestissant ou en mentant, mais en faisant voir en quoi ces anciennes prophéties nous concernent. Or elles nous parleront à plus d'un titre : d'abord par la beauté poétique de ces interpellations divines venues à nous par fragments, et dont le texte rappelle les poètes prophètes de la Bible. Ensuite, l'introduction de Parpola (des textes si anciens ont besoin d'un médiateur pour nous atteindre) est renversante : au moyen d'arguments textuels solides, il démontre qu'il faut réviser l'opposition paresseuse entre polythéisme et monothéisme, que le polythéisme des anciens Mésopotamiens était un monothéisme secret, de même que le monothéisme biblique, "judéo-chrétien", est une sorte de polythéisme secret. Cette thèse, qui prend à rebrousse-poil le fanatisme contemporain (allez exposer les idées de Parpola à Irbil aujourd'hui... ), je l'avais déjà entendue dans une conférence au Centre Rachi, à Paris, il y a des années. Des cabalistes et des universitaires s'accordaient à voir dans le Dieu monothéiste l'Etre contenant une multitude secrète : inversement, les dieux assyriens dans leur totalité sont "le dieu" ; le Dieu juif de la Cabale (peut-être même la Trinité chrétienne et ses énergies) rassemble en lui la multiplicité des êtres divins ( son nom, Elohim, est pluriel, et régit des verbes au singulier). Résumée ainsi, c'est de la théologie pointue. Dans la préface de Parpola, c'est lumineux. On y voit l'Arbre de vie assyrien se plaquer parfaitement sur l'arbre juif des Sefirot, ou émanations divines, et les perspectives ouvertes par l'auteur sont exaltantes, toujours fondées sur des textes (son érudition cunéiforme, biblique, talmudique, cabalistique, chrétienne est phénoménale). Donc on ne court pas le risque de l'ésotérisme à la moquette fumée, d'autant que les situations historiques, l'identité des prophètes, l'étude des textes, sont irréprochablement rendus (ce qui est rarement le cas chez les savants "parallèles", facilement reconnaissables à cela). La sérieuse collection des Archives d'Etat d'Assyrie, publiée à Helsinki, est en plus une garantie de sérieux.

On en sait plus sur le monothéisme au sortir de ce livre, ce qui aide, sinon à pardonner, mais à avoir au moins pitié, des islamistes d'Irbil et d'ailleurs, qu'on aimerait voir plus portés sur les études théologiques et moins sur le sang humain. En tous cas, l'accusation banale et sotte, reprise par Onfray, de la nature intrinsèquement persécutrice et violente du monothéisme tombe entièrement.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le terme néo-assyrien pour "prophète" était raggimu, (féminin raggintu, prophétesse), littéralement "celui ou celle qui crie". Pareil terme rappelle immédiatement Jean le Baptiste, "celui qui crie (dans le désert)", et son prédécesseur du IX°s, Elie, qui incarnent la figure idéalisée des prophètes bibliques, ascètes vivant dans le "désert" (la steppe). Nous avons la preuve que l'ascétisme et le retrait du monde jouaient un rôle significatif dans la vie des prophètes assyriens. Dans l'oracle 9 la prophétesse exprime son souci pour la vie du roi comme les épreuves de Gilgamesh, allusion aux 9° et 10° tablettes de l'épopée de Gilgamesh, où le héros erre dans le désert, vêtu comme un ascète de peaux de bêtes, rappelant encore une fois les figures bibliques d'Elie et de Jean le Baptiste.

p. XLV
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Tout bien considéré, le cadre conceptuel de la prophétie assyrienne apparaît comme largement identique à celui de l'ancienne prophétie israélite. Les deux partageaient la même conception de base d'un Dieu comme "somme totale des dieux", et les mêmes idées et imagerie religieuses. Le culte d'une multitude de déités ("l'armée du ciel") dans la religion d'état est bien attesté dans l'Israël et Judah pré-exiliques, bien que leur position de base fût que Dieu transcendait ces pouvoirs, qui, de leur côté, n'étaient ni omnipotents, ni omniscients, mais limités en fonction. Telle était aussi la position des prophètes assyriens et de la religion mésopotamienne en général.

p. XXIV
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