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Un texte d'actualité en ce début 2020 :
la vie d'un maire d'une petite commune - environ 1000 habitants - dans les Ardennes.
C'est surtout un récit qui interroge sur la responsabilité de cet homme, de ce maire, c'est une mise en question de chaque individu :
Finalement : un drame d'aujourd'hui, un texte fort qui interroge les institutions et l'homme.
http://passeuredelivres.over-blog.com/2020/01/monsieur-le-maire-pascal-gregoire-cherche-midi.html
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Une petite ville, un Maire et un journaliste. Entre rapport de force et constat d'impuissance, c'est l'histoire de nombreux Maires de France qui se (dé)battent au quotidien pour que leur ville ne meure pas.
Je le conseille d'autant plus si l'on s'intéresse aux arcanes du pouvoir.
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Un bref roman sur la condition du "'métier" de maire d'une petite commune dans la France rurale.
Dès le début du roman, le maire est condamné à la prison à la suite d'un procès d'assise. le maire-narrateur nous décrit ensuite son passé dans ses fonctions communales, un peu comme une justification de ses actions ; il se présente comme intègre, honnête ; mais au fur et à mesure de cette relation autobiographique, il dévoile progressivement ses procédés pour se faire élire, ses filouteries pour continuer à gérer sa commune tout en satisfaisant ses mandants ; il perd peu à peu cette innocence dont il se targuait au départ, jusqu'au drame final.
Un roman d'une écriture très fluide sur l'ambivalence, sur l'utopie de l'innocence dans la vie quotidienne, cette innocence dont nous bassinent tant les réseaux "sociaux" aujourd'hui.
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Paul Morand est le maire de Lomier, dans les Ardennes. le livre s'ouvre sur sa condamnation à vingt ans de prison pour le meurtre d'un journaliste.

Si Paul a choisi d'être maire de cette ville plutôt qu'une carrière sous les ors de la République, ce n'est certainement pas pour les 450 euros qu'il gagne par mois mais parce qu'il est originaire de cet endroit et qu'il était habité par un idéal, une réelle envie d'améliorer et de faciliter la vie de ses concitoyens. Mais son troisième mandat le trouve usé, démoralisé, démobilisé, amer. Et c'est là que tout bascule.

Comment en est-on arrivé à ce moment fatal qui condamne à l'emprisonnement un élu pourtant respectable et respecté ? C'est ce que nous raconte le roman de Pascal Grégoire dans un bel hommage à ces « petits » maires qui ont foi dans leurs idéaux, qui sont prêts à sacrifier beaucoup pour leurs administrés et dont le travail n'est au final que très peu souvent salué et reconnu.

Du fol enthousiasme du premier mandat à l'amertume du troisième, on suit le parcours de ce jeune maire à travers tout ce qui fait son quotidien : la relation avec les habitants, ses essais pour engager des changements ou encore sa volonté d'accueillir des migrants. Mais aussi la relation amoureuse qu'il entretient avec Mathilde et qui elle aussi se délite lentement. Et puis bien sûr, ce journaliste local, fils de l'ancien maire qui ne cesse de critiquer, titiller, vilipender et dont les articles grignotent peu à peu la confiance et le dynamisme de Paul.

C'est un roman vrai, ancré dans une réalité peu connue de ces maires qui administrent des villes loin de Paris et qui se sentent souvent seuls. C'est aussi une histoire profondément humaine qui confronte un homme à ces peurs, ses failles, ses combats, ses bonheurs et ses échecs.
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Pascal Grégoire décortique avec intelligence et finesse la complexité et les contradictions de l'être humain. La violence parfois enfouie au plus profond des âmes. J'ai senti qu'il connaissait et maîtrisait parfaitement ses personnages crédibles, aux comportements légitimes tout au long du texte. Je me suis attachée à Paul Morand, le personnage principal. J'ai assisté avec à la fois, compassion et impuissance à son évolution durant ses trois mandats de maire, puis à sa chute.

Au-delà d'un livre sur la fonction du maire et son dévouement dans une petite commune de ce qu'on appelle communément la diagonale du vide - cette partie de l'hexagone, peu peuplée, qui s'étire des Ardennes aux Landes ; il s'agit d'une réflexion profonde sur le point de basculement d'un être humain. Quand survient-il avec précision ? Quelles en sont les origines ? Quels sont les événements dans la vie – personnelle et professionnelle - qui peuvent mener à ce basculement irréversible ? A ce point de non-retour ? Comment une mission prise autant à coeur peut-elle à ce point changer un homme ? L'égo n'est pas neutre dans cette situation, ni le besoin irrépressible d'être aimé. Ce sont même ces éléments qui constituent le fil rouge de ce roman contemporain.
J'ai beaucoup aimé l'écriture limpide et efficace sublimée par son réalisme et son humanité. Une atmosphère particulière règne tout au long de la lecture. Signe particulier - pour moi - d'un bon livre. Tel un cocon dans lequel je pénètre et me laisse porter. Avec Monsieur le maire, c'est réussi, j'ai plongé.
Par la manière d'écrire, l'ambiance, j'ai retrouvé quelques sensations et souvenirs de lecture de Serge Joncour que j'aime beaucoup. Voici donc un ouvrage de cette rentrée littéraire d'hiver que je défends et recommande à tous. Et commis par un écrivain sympathique et talentueux à suivre de près…
Lien : https://laparenthesedeceline..
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Malgré un destin tout tracé après ses études à Sciences Po-Paris, Paul a choisi de revenir dans son village des Ardennes pour se présenter aux élections municipales. 15 ans après sa première élection, sa vie vire au cauchemar : il est accusé du meurtre d'un journaliste , qui lui vouait une haine féroce depuis toujours.
Ce roman est réaliste et plaisant à lire. L'auteur semble bien connaître toute l'ingratitude du rôle de maire, les responsabilités, les comptes à rendre, les pièges dans lesquels on peut tomber... On éprouve beaucoup de compassion pour cet élu sincère et dévoué, dont la vie personnelle apporte aussi son lot de soucis. L'histoire singulière d'un homme ordinaire, avec une pointe de suspense, puisqu'on ne sait pas, jusqu'à la fin du roman, quelles ont été les circonstances exactes de la mort du journaliste.
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En cette période d'élections municipales, le livre de Pascal GrégoireMonsieur le maire” est complètement d'actualité.
Le protagoniste, Paul, est maire d'un petit village des Ardennes. Un élu de terrain, proche de ses concitoyens, loin des ors de la République et des technocrates de la capitale. Une carrière que notre maire aurait pourtant pu embrasser lui qui a fait Sciences-Po mais notre idéaliste a préféré l'action publique de proximité, sa campagne et cette France délaissée. Un combat politique qui fait aussi écho à la France des Gilets Jaunes, cette France des campagnes et des périphéries.

La vie de maire n'est pas de tout repos et le premier édile aura eu le droit à tous les sujets d'actualité de ces dernières années : les migrants, le mariage pour tous,...et même un “meurtre” commis par le boulanger ! Mais le plus dur reste les situations très conflictuelles avec la presse locale et un certain journaliste sans oublier quelques difficultés dans sa vie personnelle. En vérité, même si tout n'est pas toujours rose, j'ose espérer que dans les petites communes la vie politique n'est pas aussi agitée mais toutes ces aventures nourrissent la trame de l'auteur et l'engrenage du protagoniste.

Malgré ce portrait qui ne devrait pas susciter les vocations (qui sont déjà en berne), on peut voir ce livre comme un hommage à l'engagement de proximité, à ces hommes et femmes qui s'engagent pour leurs concitoyens et qui restent “à portée d'engueulade de ses administrés” selon la formule consacrée.
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Voilà un personnage principal de roman rarement rencontré : le maire d'une petite commune rurale des Ardennes. C'est donc avec une grande curiosité que je me suis plongée dans "Monsieur le maire".
Le roman débute avec la condamnation à vingt ans de réclusion de Paul, ce fameux maire, pour le meurtre d'un journaliste qui n'hésitait pas à le démolir lui et son action dans des articles au vitriol dans le journal local.
Par flash-back, Paul revient sur les quinze dernières années de sa vie, marquée par la blessure de ne pouvoir avoir d'enfants avec sa femme Mathilde, l'amour qui s'étiole et sur ses trois mandats de maire.
Alors que ses brillantes études le prédestinaient à une carrière politique nationale, il revient dans son village par idéalisme, foi en la politique dans son acception la plus noble, volonté d'aider ses concitoyens au plus près de leurs problèmes. On se demande ce qui a pu conduire cet homme volontaire, plein d'énergie à ce qu'il est devenu : amer, aigri, épuisé, au bord de la rupture familiale par surinvestissement dans sa fonction d'édile. On assiste aux renoncements, aux échecs, à la terrible ingratitude des administrés qui oublient bien vite le bien qu'on leur a fait pour ne se focaliser que sur le mauvais, aux petits arrangements avec la loi pour faire avancer les choses.
Ce roman est plus percutant qu'un article de journal ou un reportage sur le mal-être de ses "petits" maires, les énormes responsabilités qui pèsent sur leurs épaules, l'indifférence des services de l'état, le sentiment d'être seul face à une tâche gigantesque.
C'est un très bel hommage à ces maires de petites communes, dont un nombre croissant a décidé de jeter l'éponge pour les prochaines élections, qui ne comptent ni leur temps, ni leur énergie, ni même leur argent pour rendre la vie des habitants la plus agréable possible. Les problématiques actuelles sont abordées avec justesse : désertification des villages, racisme, chômage, manque de moyens financiers.
Un roman bienvenu sur un sacerdoce bien méconnu.
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