L'historien ne doit jamais opposé trop fortement l'imaginaire et la réalité. Pour lui, comme du reste pour l'ethnologue, l'anthropologue ou le sociologue, l'imaginaire fait toujours partie de la réalité.
Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas -surtout si nous sommes historiens- projeter telles quelles dans le passé nos connaissances, nos conceptions, nos sensibilités d'aujourd'hui. Ce n'étaient pas celles d'hier et ce ne seront sans doute plus celles de demain. Nos savoirs actuels ne sont nullement des vérités absolues et définitives mais seulement des étapes dans l'histoire mouvante des savoirs. (p 166)
« Dans l’Occident médiéval, les ménageries sont toujours des signes de puissance et des instruments politiques. » (p. 118)
« Pendant longtemps, les historiens ne se sont guère préoccupés de l’animal. Ils l’ont abandonné aux recueils d’anecdotes et à la “petite histoire”, comme ils avaient l’habitude de le faire pour tous les sujets qui leur semblaient secondaires, insignifiants ou marginaux. » (p. 9)
Ce furent surtout les femmes qui assurèrent la promotion définitive du chat et qui contribuèrent à en faire avec le chien - lui aussi fortement revalorisé à partir de la Renaissance - l'animal préféré des populations européennes. (p.204 - 205).
Il y a désormais une géographie du porc, qui est aussi en période disette et d'hivers rigoureux - tels ceux de 1694-1695 et 1708-1709 - une géographie de la faim. Les pays couverts (c'est-à-dire boisés) s'en tirent toujours mieux que les pays ouverts (c'est-à-dire céréaliers) parce qu'ils ont des cochons et que ceux-ci fournissent, encore et toujours, l'essentiel des aliments carnés. (p.190 - 191).
Dans le domaine de l'histoire intellectuelle et culturelle, le "scientifiquement correct" est non seulement idéologiquement haïssable mais aussi, méthodologiquement , source de nombreuses confusions, erreurs et absurdités. (p.148).
Nos savoirs actuels ne sont nullement des vérités absolues et définitives mais seulement des étapes dans l'histoire mouvante des savoirs. Faute de l'admettre, le chercheur verserait dans un scientisme réducteur et dans un positivisme incompatible avec la recherche historique. (p.147).
La chasse est d'abord un rituel avant d'être une quête de nourriture. (p.101 - 103).
Pour montrer que Jésus était né dans une étable, l'iconographie des premiers temps du christianisme avait en effet besoin d'attributs. L'âne et le bœuf ont été choisisparce qu'ils évoquaient parfaitement le lieu de cette naissance. (p.80).