Les animaux célèbres

La divination fait partie intégrante des religions antiques, et les oiseaux sont considérés comme les messagers des dieux. Le terme latin "auspicium"(auspice) dérive du reste du mot "avis" (oiseau). (p.72).

[En Mésopotamie ancienne] Sacrifier l'animal rempli deux fonctions: pour le roi et le guerrier, il s'agit de s'investir de la force inépuisable du taureau; pour le paysan, il s'agit de recueillir ses vertus fertilisantes et de bénéficier ainsi de récoltes abondantes. (p.041).

L'historien ne doit jamais opposer trop fortement l'imaginaire et le réalité. Pour lui, comme du reste pour l'ethnologue, l'anthropologue ou le sociologue, l'imaginaire fait toujours partie de la réalité. (p.12).

De bonne heure, la tradition a assimilé l'énorme poisson dans les entrailles duquel Jonas passe trois jours et trois nuits à une baleine, monstre méconnu et redouté.

Les affrontements entre lions et taureaux font leur apparition en Espagne et en Italie à la fin du Moyen Äge et annoncent les rituels tauromachiques de l'époque moderne. (p.142).

[Dans l'Antiquité et au Moyen-Âge], Toute ménagerie est un "trésor", et sa composition a toujours une forte dimension symbolique. (p.106).

Opposer systématiquement l'homme à l'animal et faire de ce dernier une créature inférieure ou un repoussoir conduit, par la force des choses, à en parler constamment, à le faire intervenir à tout propos, à en faire le lieu privilégié de toutes les métaphores et de toutes les comparaisons. Bref, à le "penser symboliquement". (p.86).

Le grand taureau sauvage, auquel on donne le nom d'aurochs, est un des animaux les plus souvent représentés dans la peinture pariétale du Paléolithique. Il est déjà symbole de force et de fertilité, objet d'admiration et de vénération.

L'historien n'a pas à dire s'il croit ou non à l'existence du monstre du loch Ness. pour lui, comme pour l'ethnologue, le sociologue et le psychologue, l'imaginaire ne s'oppose aucunement à la réalité. il en fait partie. Si un chercheur
étudie une société donnée et laisse de côté - au nom de la science ! - tout ce qui relève de l'imaginaire, il mutile totalement ses enquêtes et ses analyses, et ne peut rien comprendre de cette société.
L'imaginaire est une réalité et doit être étudié comme tel.
(p. 278)