Les
couleurs nous entourent de toutes parts et font parties de nos vies. Que serions-nous sans
couleurs ? Elles établissent nos codes vestimentaires et décoratifs, nos codes de vie sociale que ce soit dans la signalisation routière, les tissus urbains, les objets de la vie courante.
Elles s'intègrent dans le sport, dans l'identité des pays par leurs drapeaux. Depuis le passage du noir et blanc à la couleur dans la photographie, le cinéma, les journaux, elles nous envahissent dans les publicités et panneaux d'affichage.
L'histoire des
couleurs évoluera encore. En effet, les historiens faisant des recherches sur les époques antérieures à celle où la couleur fait partie de notre quotidien, travaillent en noir et blanc. Dans les documents ou photos d'archives, la couleur n'existe pas et n'a donc aucune importance pour eux. Il en va de même pour l'étymologie des mots désignant les
couleurs. Aux primaires et aux complémentaires, suffisantes pour les désigner avant, vient s'ajouter aujourd'hui autant de mots que de nuances : crème, écru, ébène, vert olive, rose bonbon, ivoire, abricot, etc.
C'est toujours un plaisir de lire un ouvrage de
Michel Pastoureau. Il a l'art de la vulgarisation, dans le bon sens du terme, pour traiter de ses sujets d'études.
Les chapitres qui m'ont le plus plu sont ceux liés aux
couleurs dans l'art pictural. Elles s'épanouissent dans les oeuvres, quoiqu'en disent certains chercheurs qui trouvent qu'elles déforcent le dessin. Un artiste qui veut attirer l'attention sur le trait uniquement utilisera l'encre, le pastel, le crayon, les techniques de gravures,… Non, les
couleurs sont parties intégrantes d'un tableau. Et ici, l'auteur a soulevé une question importante : pourquoi restaurer les peintures ? Les artistes d'antan savaient très bien qu'avec les pigments, les huiles, les tons se modifieraient avec le temps, de manière naturelle. Une peinture vieillit au fil des siècles et c'est son histoire. de plus, les sources de lumière des siècles précédents (bougies, lampes à huile) sont bien différentes des lumières artificielles d'aujourd'hui et notre regard ne sera jamais le même que celui du peintre devant son tableau. C'est aussi en fonction de l'éclairage qu'il aura laissé des zones d'ombres.
« Les couleur de nos souvenirs » sont surtout celles de l'auteur qui a voulu rédiger un essai autobiographique. Il m'a permis de le rejoindre lorsqu'il était enfant, à Montmartre et de découvrir, au travers d'anecdotes amusantes, ses premiers caprices chromatiques.
Une lecture plaisante et enrichissante.