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EAN : 9782757841792
288 pages
Points (05/06/2014)
4.1/5   154 notes
Résumé :
Quatrième de couverture:
Couleur des ténèbres, de la mort et de l’enfer, le noir n’a pas toujours été une couleur négative. Au fil de sa longue histoire, il a aussi été associé à la fertilité, à la tempérance, à la dignité, à l’autorité. Et depuis quelques décennies, il incarne surtout l’élégance et la modernité.
Du noir des moines et des pirates au noir des peintres et des couturiers, Michel Pastoureau retrace la destinée européenne et la symbolique a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Modernité toute "post-newtonienne" de la couverture sombre et élégante de ce deuxième livre d'une série qui après le bleu compte maintenant le vert qui vient de paraître. Michel Pastoureau raconte ici l'histoire sociale d'une couleur : le noir. L'étude est chronologique et circonscrite à l'Europe occidentale depuis l'antiquité jusqu'au XXe siècle. Cinq grandes parties se partagent le livre, subdivisées elles-mêmes en chapitres assez courts très illustrés qui reflètent les tendances essentielles d'une période particulière. Iconographie et texte restent toujours en parfaite symbiose dans cette composition très lisible qui s'allie le savoir-faire italien d'une impression de qualité magnifiant l'image et faisant respirer le texte.

Michel Pastoureau rappelle en préface que cet ouvrage n'est qu'une partie infime de quarante années de recherches consacrées à l'histoire des couleurs. Faire revivre deux mille cinq cents ans de l'histoire de l'une d'elles relève plutôt d'une gageure que ni lui, ni son éditeur, n'ont craint. L'analyse porte sur les conditions historiques, socio-économiques, religieuses ou culturelles qui ont déterminé la plus ou moins grande visibilité du noir dans la société européenne, sur la période précitée. Il s'appuie sur des sources documentaires très diverses et multidisciplinaires en soulignant la difficulté et de leur choix et de leur interprétation. Parler du noir l'amène évidemment à parler aussi de toutes les autres couleurs sans lesquelles il n'existe pas.

Deux découvertes majeures concernant l'histoire du noir sont exposées au coeur de l'ouvrage : la découverte du caractère mobile d'imprimerie au XVe siècle et celle du spectre lumineux par Newton en 1665-1666. Evénements clé à partir desquels on saisit mieux ce qui s'est joué dans la perception du noir pendant la longue période étudiée. D'abord Newton : sa découverte intervient au XVIIe siècle dans un contexte de puritanisme et d'intolérance religieuse où le noir omniprésent s'oppose à la couleur, symbole de corruption. Son traité sur l'optique ne paraîtra qu'en 1704 : le noir ne fait pas partie de la description du spectre (violet, indigo, bleu, vert, jaune, orangé, rouge), et est exclu de l'ordre des couleurs qui prévalait fortement jusqu'alors depuis Aristote. La couleur noire acquiert donc avec Newton un nouveau statut, elle devient une "non couleur". Avant Newton, le noir était une couleur "à part entière" chargée d'une puissante dimension symbolique, oscillant selon les périodes entre une perception positive, historiquement plus rare, ou négative. Après Newton, ayant quitté l'ordre traditionnel des couleurs, le noir est symboliquement investi d'une nouvelle mission, esthétique, que la découverte de l'imprimerie lui confère et renforce par la diffusion de plus en plus large d'images imprimées en noir et blanc dont la vision contrastée s'imposera pour longtemps, jusqu'au XXe siècle, dans les mentalités.

Pour revenir à la chronologie, la permanence d'un trio noir-blanc-rouge dans les anciennes civilisations mésopotamienne, égyptienne ou gréco-latine, attestée par l'archéologie, perdure jusqu'au haut Moyen Age. Bien en amont, de telles traces colorées ont aussi été retrouvées dans les grottes ornées du Paléolithique. L'ambivalence symbolique du noir lui vient des mythologies gréco-latines essentiellement, quand le noir des ténèbres originelles était aussi source de vie. La théologie chrétienne, du Xe au XIIIe siècle, va l'opposer au blanc son contraire. le noir version négative, devient avec le rouge la couleur de Satan et de son cortège de démons, couleur de la mort et du deuil par extension, mais, demeure la couleur positive de l'humilité monastique qu'il partage avec le blanc. Tout un courant moralisateur parcourt le Moyen Age qui renforce la perception négative du noir et l'art roman contribue aussi pour sa part à la diabolisation du noir pour plusieurs siècles. Les textes canoniques ou apocryphes, les manuscrits en témoignent, tandis que l'enluminure s'illustre au contraire pour son goût des couleurs éclatantes. le développement rapide de l'héraldique, au cours du XIIe siècle, transforme le statut du noir, il se banalise au contact du bleu, du jaune et du vert qui enrichissent de plus en plus le décor des blasons.

La mode non plus n'est pas en reste sur le sujet quand il s'agit de contourner les lois somptuaires par exemple (apparues avant 1300 elles énoncent, pour la corporation des teinturiers, la liste des couleurs prescrites ou interdites pour les vêtements) ou prendre à contre-pied une époque : c'est par le vêtement et par l'Italie, à la fin du XIVe siècle, que le noir couleur du diable, retrouve ses lettres de noblesse pour devenir la couleur positive, à la mode chez les princes et les classes fortunées grâce aux progrès de la teinturerie (on ne parvient à fabriquer des étoffes vraiment noires qu'à cette date, à partir de la noix de galle trop coûteuse jusqu'alors). Elle le restera tout au long du XVe siècle. Plus tard, au XVIe siècle, l'émergence du protestantisme impose sa vision chromophobe dans nombre de domaines de la vie sociale: culte, vêtement, habitat, arts et artisanat, le trio noir-gris-blanc s'impose. En revanche le noir est banni au siècle des lumières où l'on célèbre les couleurs dans l'aristocratie et la bourgeoisie naissante ; mais par un nouveau mouvement de balancier, il revient en force au XIXe, chéri par toute l'école romantique, en peinture, littérature, théâtre ou poésie et au XXe consacré par les arts, la photographie, le cinéma, le design ou la mode.

Les croyances, superstitions et préjugés issus du contexte culturel, et dont la liste n'en finirait pas, ne sont pas les derniers à entretenir un ordre chromatique plus discutable : bestiaire diabolique des animaux noirs : ours, corbeau ou sanglier ; peau sombre, cheveux roux ou nimbe noir : les attributs de Judas souvent représentés ; peau claire si le chrétien est bon, peau noire pour la "mauvaiseté" ; noir pour les sorcières et démons qui revisitent le XVIIe siècle en force comme le démontrent les minutes des jugements de procès pour affaires de sorcellerie qui se sont multipliés entre 1550 et 1660 et deviennent un sujet de choix pour éditeurs de traités en démonologie et burinistes chevronnés de l'estampe imprimée en noir et blanc. Les catégories sociales du noir se font jour pour être dépréciées : les teinturiers, les charbonniers et les typographes plus tard. L'exotisme est une qualité concédée à la peau noire (la reine de Saba ou le mage Balthazar à partir du XIVe siècle) dans un premier temps. Conception qui perdure jusqu'à la fin du XVIIIe siècle mais qui au tournant du XIXe siècle, malgré la première abolition de l'esclavage en 1794, se mue insidieusement en marque d'infamie avec le développement du commerce triangulaire qui va aller s'accentuant.

Passionnant. L'intérêt de cet ouvrage, outre celui déjà mentionné plus haut qui concerne la forme, est évidemment sa grande richesse documentaire et l'extrême lisibilité de son propos (Voir la bibliographie très riche en fin d'ouvrage). Une approche transdisciplinaire vraiment attractive qui permet de très belles réjouissances visuelles et intellectuelles. Curiosités vraiment satisfaites de ce côté là. Dans la dernière partie cependant : "Toutes les couleurs du noir" (XVIIIe au XXIe siècle) la forte symbolique du noir illustrée par la mode, le design, les arts graphiques et plastiques, le cinéma et la photo, le sport etc., aurait peut-être supporté le complément d'une image venue d'ailleurs. L'astrophysique nous ayant habitué à ses trous noirs, nul doute que notre imaginaire ne revisite déjà à notre insu la symbolique ancienne du noir des origines. le "noir univers" constellé de milliards de lucioles d'une image satellite aurait été un écho intéressant au grand taureau de Lascaux ornant le début du livre. Mais ce n'est qu'un tout petit regret très personnel.


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Un livre réjouissant et enrichissant. Un livre superbe sous le sapin.

Après sa lecture vous saurez tout sur cette couleur qui n'en a pas toujours été une.

Dans la bible le noir ce sont d'abord les ténèbres, l'enfer et le mal. La lumière est source de vie et manifestation de la présence de dieu. Elle s'oppose aux ténèbres, associées au mal, à l'impiété, à la punition, à l'erreur ou à la souffrance.

En Égypte par contre le noir c'est la fertilité.

Le noir c'est également la nuit, la mort.

Vous saurez pourquoi le corbeau et le sanglier étaient appréciés des Germains et des Romains mais pas des catholiques.

Vous apprendrez la bataille menée sur la nature des couleurs au moyen age qui a mené aux habits des moines blancs ou noirs (cisterciens vs clunisiens, dominicains contre bénédictins, ...)

Vous en saurez plus sur les blasons apparus dans les champs de bataille pour savoir qui était qui... et dans cet art héraldique le noir est nommé "sable". Dans ces blasons, le noir devient une couleur comme les autres.

Même le christianisme rehabilite le noir au travers de st Maurice et de Baltazar.

De fait les grands de ce monde, si ils ne sont pas nobles n'ont pas le droit à la couleur vont choisir le noir pour se vêtir. La royauté se l'approprie ensuite avant de passer au gris.

Mais le grand changement c'est l'imprimerie. le monde se sépare désormais en Noir et Blanc d'un côté (les livres, les reproductions) et des couleurs de l'autre. Un art se développe pour représenter les couleurs avec seulement du noir.

Noir et blanc des couleurs à part ou des non couleurs .

Arrive le protestantisme et le noir redevient LA couleur. Humilité = noir, couleurs = frivolité. Les protestants sont iconoclastes et chromoclastes. Cela va également impacter la palette des peintres pendant des siècles comme Rembrandt. Ce puritanisme va aller jusqu'à Ford, qui refusera obstinément de produire des voitures en couleur malgré la demande de la clientèle.

Isaac Newton sera LE découvreur du spectre et de la dispersion de la lumière. Il va démontrer le caractère physique de la couleur.

Vient également ls romantisme, l'industrialisation, la photographie et le cinema qui vont refaire du noir une couleur predominante.

La peinture va osciller entre les impressionnistes qui refusent le noir, les peintres qui jouent des influences / contrastes et Soulage qui invente l'outrenoir.

Aujourd'hui le Noir de la mode reste toujours présent mais n'est plus transgressif comme il le fut au XXeme siècle (blousons noirs, Black panthers, ...) et même les sous vêtements qui se devaient d'être blancs sont maintenant majoritairement noirs (eux qui étaient réservés aux femmes "légères").

Le noir serait il devenu une couleur comme les autres?

En tout ce livre m'a réjouit et m'a empêché de broyer du noir en cette période bien morose.

A noter que Pastoureau, spécialiste de la couleur, a écrit d'autres ouvrages sur les couleurs tout aussi intéressants.

L'érudition de cette façon, j'aime.
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Après "Bleu : histoire d'une couleur", voici "Noir : histoire d'une couleur". L'histoire est passionnante quand elle se limite au noir, sa symbolique et son utilisation, mais si on a lu d'autres livres de Pastoureau, cela devient beaucoup moins intéressant spécialement quand il fait des détours vers d'autres couleurs. Ainsi les lecteurs du "Bleu" y retrouveront des paragraphes entiers tirés de ce livre. Un conseil, ne pas lire ce livre juste après avoir lu l'autre.
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Faire l'histoire d'une couleur, c'est en même temps faire l'histoire des mentalités, celle de la mode, celle de la science et - j'en oublie - celle de la religion. le noir, dans le système des couleurs, a une place très particulière. Tout d'abord, est-il une couleur? Michel Pastoureau montre que cette question a obtenu des réponses diverses au cours de l'histoire, que le noir fut au départ la couleur fondamentale, tout étant issu des ténèbres. Ensuite, il semble être devenu une couleur parmi d'autres, associée au mal mais pas seulement. Il fut porté en signe de richesse par les nobles au temps où les fourrures de zibelines étaient les plus chères, puis adopté par tous ceux qui voulaient se donner l'air sérieux. Quand échappe-t-il à nouveau au monde des couleurs? Lorsque Newton ne le voit pas dans le spectre des couleurs. le noir et blanc commencent alors à s'opposer à la couleur, au point qu'il semble que jadis on vivait en noir et blanc… Aujourd'hui, le noir a retrouvé sa normalité . On le voit partout mais sans qu'il ne choque. On ne s'habille même plus toujours de noir aux enterrements.
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Michel Pastoureau est un historien qui a la singularité de se spécialiser dans l'étude des couleurs et a écrit de nombreux écrits sur l'histoire des couleurs, des animaux et des symboles. J'ai testé ce noir par hasard mais j'aurais pu très bien pu lire son bleu, histoire d'une couleur qui est un de ses essais les plus célèbres.
Pour l'auteur, il ne faut jamais négliger l'importance d'une couleur, dont l'étude est très importante pour nous raconter une société. Bref, cet essai, parfois pointu nous instruit énormément et notamment sur les différentes évolutions que ce symbole a pu prendre au fil des siècles. Ardu mais assez passionnant!!!
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Le corbeau du reste n'a pas toujours été noir. La mythologie grecque raconte comment cet oiseau protégé d'Apollon était à l'origine aussi blanc que l'oie ou le cygne ; mais une délation malvenue causa sa perte et en fit un oiseau noir.
Apollon en effet était amoureux de la belle Coronis, une mortelle avec qui il conçut Aesculape. Un jour, devant se rendre à Delphes, le dieu chargea le corbeau de surveiller la jeune femme en son absence. L'oiseau vit qu'elle se rendait sur une plage pour y rencontrer son amant, le bel Ischys. Malgré les objurgations de la corneille, qui lui conseillait sagement de ne rien dire, le corbeau s'empressa de tout rapporter à Apollon. Furieux, le dieu fit tuer Coronis. Puis, se repentant d'avoir écouté l'oiseau délateur, il le maudit et décida de l'exclure de la famille des oiseaux blancs : dorénavant et pour l'éternité son plumage sera noir.
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Mais revenons dans la seconde moitié du XIXème siècle, lorsque partout en Europe se met en place un nouveau paysage industriel et que des régions entières changent d'aspect sous l'emprise de la mine, du charbon, du fer et de la métallurgie. Le noir s'immisce partout, jusqu'au cœur des grandes villes, telle Londres qui, au dire de Charles Dickens, possède vers 186 "les rues plus plus sales et les plus sombres que le monde ait jamais vues" et que "la suie et la fumée enveloppent continuellement d'un crasseux vêtement de deuil". La capitale anglaise n'a cependant pas le monopole de l'obscurité et de la saleté. Dans toutes les cités industrielles, les fumées déposent sur les immeubles, les objets et les personnes des couches e suie plus ou moins épaisses, plus ou moins grasses, dont il est pratiquement impossible de se débarrasser. D'où la permanence des vêtements masculins de couleurs sombres, spécialement le noir, trop cher pour être porté par les ouvriers - leurs tenues de travail sont bleues ou grises - mais qui dans les bureaux et le monde des affaires constitue une sorte d'uniforme.

Toutes les couleurs du noir - XVIIIème-XXIème siècle, p.198
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Si l'on en croit les premiers versets de la Genèse, les ténèbres ont précédé la lumière, elles enveloppaient la terre lorsque celle-ci était encore privée de tout être vivant ; l'apparition de le lumière était une condition obligée pour que la vie puisse apparaître sur le terre : Fiat lux ! Pour la Bible, ou du moins pour le premier récit de la Création, le noir a donc précédé toutes les autres couleurs. Il est la couleur primordiale, mais aussi celle qui dès l'origine possède un statut négatif : dans le noir, pas de vie possible ; la lumière est bonne, les ténèbres ne le sont pas. Pour la symbolique des couleurs, le noir apparaît déjà, après seulement cinq versets bibliques, comme vide et mortifère.

Chapitre "Au commencement était le noir - Des origines à l'an mil"
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Avec l’écorce ou la racine du noyer, les résultats sont meilleurs qu’avec des produits tirés d’autres arbres, et les tons obtenus sont presque noirs. Mais l’emploi de matières colorantes provenant du noyer se heurte à de nombreuses résistances. Au Moyen Âge, en effet, cet arbre passe pour maléfique. Là-dessus s’accordent le savoir botanique et les croyances populaires. Non seulement les racines du noyer sont toxiques et font périr toute la végétation alentour, mais elles entraînent la mort du bétail lorsqu’elles se rapprochent trop près des étables. Les hommes et les femmes eux-mêmes ont tout à craindre de cet arbre nuisible : s’endormir sous un noyer, c’est s’exposer à la fièvre et aux maux de tête ; c’est en outre risquer d’être visité par les esprits malins, voire par le Diable lui-même.

A la suite d’Isidore de Séville, plusieurs auteurs rapprochent le nom latin du noyer (nux) du verbe nuire (nocere) et expliquent ainsi pourquoi il faut s’en méfier.

(Sur la mauvaise réputation du noyer, J. Brosse, Les Arbres de France. Histoire et légende, Paris, 1987, p. 137-138 ; M. Pastoureau, Une histoire symbolique du Moyen Âge occidental, Paris, 2004, p. 96-97.)
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Toute description, toute notation de couleur est culturelle et idéologique, même lorsqu'il s'agit du plus anodin des inventaires ou du plus stéréotypé des actes notariés. Le fait même de mentionner ou de ne pas mentionner la couleur d'un objet est un choix fortement signifiant, reflétant des enjeux économiques, politiques, sociaux ou symboliques s'inscrivant dans un contexte précis. Comme est également signifiant le choix du mot, qu, plutôt que tel autre, sert à énoncer la nature, la qualité et la fonction de cette couleur. Parfois, l'écart entre la couleur réelle et la couleur nommée peut être considérable, ou bien constituer une simple étiquette : nous disons ainsi tous les jours, et depuis des dates très anciennes, "vin blanc" pour qualifier un liquide qui n'a absolument rien de blanc.

Introduction "Pour une histoire des couleurs"
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Vidéo de Michel Pastoureau
Rencontrer Michel Pastoureau, c'est être frappé en premier par son regard amusé et malicieux. L'historien, diplômé de l'école des chartes, est archiviste paléographe, spécialiste de la symbolique des couleurs, des animaux, d'héraldique. Il a reçu de nombreuses aides du CNL, notamment pour son livre « Symboles du moyen-âge : animaux, végétaux, couleurs, objets » en 2012, des aides à la traduction pour ses ouvrages sur les histoires des couleurs « Noir », « Bleu », « Vert », « Rouge », « Jaune », en 2014, 2016, 2018, et en 2020, ainsi qu' une bourse de création relative à l'histoire du nuancier sur les cartographies de couleurs et d'imaginaires. Sa curiosité est sans limite, son raisonnement implacable, le grand entretien avec Michel Pastoureau dans Son Livre, c'est parti.
Michel Pastoureau est professeur à la Sorbonne et à l'école pratique des Hautes Etudes où il est titulaire de la chaire d'Histoire de la symbolique occidentale. Il a reçu de nombreux prix littéraires, dont le Prix Medicis essai en 2010 pour son ouvrage « La couleur de nos souvenirs » paru aux éditions du Seuil, mais aussi, le Prix Broquette-Gonin (histoire) de l'Académie française pour l'ouvrage La vie quotidienne en France et en Angleterre au temps des chevaliers de la Table ronde (1977).
Passionnant !
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