Citations sur L'Étoffe du diable : Une histoire des rayures et des t.. (28)
Depuis la fin du XVIIIe siècle, le rayé peut être soit valorisant, soit dévalorisant, soit tout ensemble valorisant et dévalorisant. En revanche, il n’est jamais neutre.
Sans rayure, pas d’atmosphère révolutionnaire.
Pour la société animale comme pour celle des hommes, être roux, rayé ou tacheté est à peu près équivalent.
Ce qui compte, ce qui est un document d’histoire à part entière, c’est que la rayure fasse écart ou scandale aussi bien sur le vêtement d’un religieux que sur la robe d’un jongleur […]
La rayure médiévale était cause de désordre et de transgression. La rayure moderne et contemporaine s’est progressivement transformée en un instrument de mise en ordre.
« Cet été, osez le chic des rayures. »
Les rayures sont la partition qui font fusionner en un seul plan la figure et le fond, visuellement il est impossible de dire quelle est la couleur de la figure et celle du fond, il n’y a qu’un plan et pourtant la surface de ce plan unique n’est pas unie.
La lecture en épaisseur – qui est procédé habituel pour lire les images à l’époque médiévale –, en commençant par le plan du fond et en se rapprochant du plan le plus rapproché de l’œil du spectateur, devient impossible. La structure « en feuilleté », à laquelle est si sensible et si accoutumé le regard médiéval, a disparu, et l’œil ne sait plus où commencer sa lecture, où chercher le fond de l’image. Par là même, toute surface rayée apparaît comme perverse, presque diabolique.