Déception, je n'ai pas retrouvé avec ce roman tout le plaisir que j'avais éprouvé à lire
Orange amère... Question de traduction? Quelques expressions m'ont paru bien plates.
Surtout, je n'ai pas réussi à m'attacher à aucun des personnages. La jeune Kenya est la plus apte à susciter l'attachement, mais l'auteur lui prête des idées et des expressions trop adultes pou
r une fillette de onze ans. Les deux frères, Tip et Teddy, ainsi que leur père, m'ont paru légèrement caricaturaux. le roman emprunte plusieurs pistes prometteuses, qui se terminent vite en cul-de-sac: pourquoi le frère aîné, Sullivan, est-il rentré si précipitamment d'Afrique? le père, ex-maire de Boston, qu'a t'il fait (ou pas) au sujet de la condition des noirs de la ville? Et d'autres questions que je passerai sous silence pour ne pas divulgâcher - resteront sans réponse.
La promesse de la quatrième de couv', est en partie tenue en ce qui concerne l'empathie, mais pas sur 'ce que signifie d'être noir aujourd'hui aux Etats-unis'. La situation des deux frères noirs, adoptés pa
r un édile blanc, ne me paraît pas refléte
r une condition très répandue. Les idées politiques se résument à des extraits des discours de Jesse Jackson, Eugène Debs, ou
Martin Luther King. Quant à Kenya, la fillette, elle est forcément hyper-rapide à la course. Un peu stéréotypé... L'Afrique représente à elle seule un problème colossal, tel est son destin, fait dire
Ann Patchett à l'un de ses personnages. On frôle le misérabilisme paternaliste, trop convenu. Dommage...