Jeu de massacres

Alors comme ça, vous souhaitez devenir Serial Killer?

Quoi de plus exaltant que le bruit du couteau qui perce la peau humaine?

La rage de l'impuissance... Les gens les plus redoutables sont ceux qui s'imaginent avoir épuisé tous les recours.

Ce n'était pas vraiment un rire. C'était pire. Une envie de rire réprimée à grand- peine. A mi-chemin entre le sourire qu'arbore votre adversaire lorsqu'il vient de placer un Scrabble sur un mot compte triple et celui du type qui s'apprête à vous apprendre que votre braguette est ouverte.

Et c'est parti...
- Bienvenue à vous, enfants prodiges, ex-délégués de classe et majors de promo, têtes brûlées et bouffeurs de lion, infatigables et brillants éléments, sans oublier la petite poignée d'entre vous dont le papa ou la maman connaissait la bonne personne au bureau d'inscription de Yale. Bienvenue dans ce cours d'analyse du comportement appliquée (...) Mon nom est Dylan Reinhart, avec un "y" - et oui, ma mère était dingue de Bob Dylan. Des questions à ce stade?
Chaque année, ça ne loupe pas, quelqu'un mord à l'hameçon. Cette fois, c'est une blonde au troisième rang qui leva la main, avec une assurance et un sourire aguicheur proches du flirt effronté. Mal renseignée sur mon compte, sans doute.
- Mademoiselle, votre nom?
- Heather.
- Merci Heather. Quand j'ai demandé si vous aviez des questions, c'était purement rhétorique. Je ne vous ai encore rien appris, je ne vois donc pas sur quoi vous pourriez m'interroger. Ce qui me permet de formuler la règle numéro un de ces cours: ne demandez à savoir que ce que vous n'auriez pas compris.

Faites-moi au moins une fleur, soupira Grimes

Les vrais serial killers, ceux dont les gens se souviennent, ont toujours l'intelligence de s'inventer un alias, une espèce de nom d'artiste qui leur va comme un gant. Sinon quel intérêt ? Les psys vous diront que les types dans mon genre sont avant tout des narcissiques. S'ils sous-entendent par là qu'on est fiers de notre savoir-faire et qu'on apporte un soin méticuleux à chacune de nos prestations, je réponds qu'il y a pire insulte.

Tout cela ne ressemblait-il pas en effet à un vaste jeu . Un jeu tordu, pervers, malsain, et qui ne faisait que commencer. Le Dealer avait-il l'intention d'abattre une à une toutes les cartes du paquet ? Ou simplement de nous laisser le craindre ?
Difficile à dire. Je n'étais plus sûr de rien.
Sauf d'une chose.
Le Dealer avait clairement la main.

Jeu de massacres, chap 34

Mais j'étais à court de répartie - pour ce jour-là, tout au moins. Par ailleurs, l'un des mauvais côtés de la psychologie comportementale, c'est qu'on commence toujours par s'étudier soi-même. Ca ne m'aurait pas ressemblé de laisser tomber Elizabeth, mais alors pas du tout.

Rien de tel qu'une université américaine pour faire comprendre à un gars de trente ou quarante ans qu'il est déjà sur le déclin.