AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 82 notes
5
19 avis
4
20 avis
3
6 avis
2
0 avis
1
0 avis
Lui, c'est ce peintre qui voit apparaître un visage étrangement familier dans ses toiles. Elle, c'est une mère qui ne vit que pour retrouver son fils qui lui a été arraché il y a maintenant de nombreuses années. Tous deux sont en quête d'un autre, une entité presque immatérielle qui s'esquive sans cesse. Et pourtant.

Ce premier roman de Lucie Paye est ingénieux. Les chapitres se suivent et ne se ressemblent pas, on assiste à ces deux quêtes presque oniriques dans un jeu de soliloques de la part des personnages. Les coeurs inquiets est également à cheval entre la narration et l'épistolaire, ce qui lui donne une belle originalité. C'est intense, l'amour et les interrogations se mêlent sans cesse pour ne former qu'une seule quête : celle de la vérité.

Nous entrons dans l'intimité la plus absolue de ce peintre torturé par le questionnement et de cette mère en fin de vie qui se bat contre son organisme pour ne pas mourir avant d'avoir pu retrouver son fils. Jusqu'à la fin, l'auteure nous tient en haleine sur la nature du dénouement. Lorsque nous croyons enfin déceler les liens et les visages, nous sommes encore bien loin de comprendre l'intrigue !

C'est un jeu tacite que j'ai apprécié jusqu'à la fin de ma lecture tout en admirant cette écriture poétisée et dramatique qui, dans la forme, donne plaisir à avancer dans cette narration. Les coeurs inquiets est littéralement la preuve que le hasard est un concept parfois bien factice…
Lien : https://troublebibliomane.fr..
Commenter  J’apprécie          80
Avant, il peignait des paysages, mais depuis quelques jours une femme s'invite sur ses toiles. Elle n'a pas demandé son avis, sa silhouette s'impose. Lui en transe et en sang retranscrit de ses pinceaux ce qu'il en perçoit. Elle habite son atelier, ses jours et ses nuits, elle vient le visiter dans le métro, elle est partout. Mais qui est-elle ? "Continue, à force de travail, tu comprendras qui tu cherches", lui souffle Ariane, sa compagne. Quant à Marc, son agent, il fixe déjà une date pour le vernissage. Pour lui, il n'y a qu'un seul objectif, aller au bout de son oeuvre.
A côté du peintre, la narration alterne avec la lettre d'une femme. La lettre d'une vie, écrite dans l'urgence. La lettre de la réparation, des aveux, d'un amour inconditionnel et contrarié.

Car l'absence n'empêche jamais l'amour.
Quand la peinture rencontre l'écriture, quand l'art rencontre l'art, ça donne un livre extrêmement fort et sensitif. On est touché par la double dimension qu'il offre à l'absence et aux liens indestructibles. Un roman court, beau et délicat.
Commenter  J’apprécie          80
Lucie Paye, Les coeurs inquiets - 2020 - ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

Très beau roman, le premier de cette auteure que je suivrai. Un peintre paysagiste voit tout à coup apparaître sur une toile, l'image d'une femme. Il ne sait s'il écoutera cette nouvelle veine, pourtant c'est avec fièvre qu'il répondra à l'appel de son art. Mais qui est cette femme ? Pourquoi surgit-elle tout à coup dans sa vie ? Lucie Paye construit si bien son roman que même s'il n'y a pas beaucoup d'action, il nous prend aux tripes tant l'écriture est belle et belle l'intention qui la guide. Énigmatique, elle lève peu à peu le voile sur la vie de ses personnages et ce qu'ils ont à nous dire est très beau. J'ai adoré.
Commenter  J’apprécie          80
Ils servent à quoi les doigts de la main en vrai, à part pour essuyer ses larmes ?
Je vais vous le dire, eh bien ils peuvent aussi se saisir d'une plume & écrire. Écrire les mots des conversations qu'on aurait pu avoir, écrire des mots afin de façonner ces vies rêvées, ces histoires inachevées qu'on aurait pu mener, écrire des mots pour modeler d'autres chemins possibles !

Dans son premier livre Lucie Paye, parle délicatement d' "Elle" & de "Lui" ces deux être qui menent des vies si parallèles qu'elles ne se croisent jamais.
Des confidences qui s'échappent d'un coeur meurtri d'un côté & le quotidien d'un peintre qui voit l'éssquisse d'une inconnue se dessiner sans la moindre explication !
Un chassé croisée artistique, d'un côté l'écriture, de l'autre la peinture.
S'en suit ce moment étrange où l'on commence à saisir leur secret commun, alors qu'eux doivent encore le découvrir !

Très attendrie, attristée par cette maman qui n'a jamais eu assez de sa nuit, de ces jours, de sa vie pour compter le nombre de fois où elle a songé à lui, "Lui" cet homme encore enfant, que son époux le lui a arraché de l'école afin de la punir !
Je suis restée frappée par les détails soigneusement présentés, répétés comme pour marquer ce destin dramatiquent dérobé !

Mon coeur de maman est terrassé même si, paradoxalement je le trouve beau, saisissant, discret & sensible ! Emportée par cette façon unique de glisser de la mélancolie dans l'amour & de la tendresse dans la tragédie !
Commenter  J’apprécie          70
Une lecture "doudou" pour mes quelques jours de vacances en Bretagne, cela d'autant plus que le temps se prêtait à ce moment.
A la manière d'un  peintre, tout à fait en rapport avec l'un des personnages premiers, Lucie Paye nous invite à la découverte en chapitres courts, par petites touches à un récit choral des plus beaux et parfois aux accents tristes du manque. Manque d'inspiration d'aboird pour le jeune peintre détruisant un premier jeu de tableaux pour finalement lancer toute une série thématique autour d'une femme qui brusquements s'impose dans son esprit sans qu'il en connaisse l'origine et dans le cadre d'une nouvelle exposition et cela tout à fait en-dehors de ce qu'il peignait jusque là... Manque de l'enfant que le géniteur soustrait un matin à cette femme désepérée,   le second personnage majeur de ce roman sans jamais qu'elle ne puisse le retrouver et dont toute la vie sera marquée par le drame qui constitue la succession de recherches sans résultat. C'est du coup une suite de lettres à l'enfant disparu que le lecteur est invité à suivre avec émotion. D'autres personnages vont traverser la vie et le quotidien de ces deux êtres en manque l'un d'une mère, l'autre d'un enfant.... Des témoins plus ou moins silencieux, des êtres - clés qui nous permettent de rassembler les pièces d'un puzzle remarquablement construit.
Du sentiment, de la pudeur, de très belle phrases, une humanité rare dans un récit court et fluide qui ne peut que nous enchanter et nous transposer dans les vies de chacun des deux narrateurs. Puissance et beauté sans excès de pathos. Vivement le prochain livre de Lucie Paye
Lien : https://passiondelecteur.ove..
Commenter  J’apprécie          60
Voici une nouvelle lecture de la sélection des 68 premières fois qui m'a totalement transcendée.


Lui. Elle. Cavalcade solitaire où les émotions prédominent et accaparent.


Lui, peintre. Une première exposition qui éclabousse sa vie de prestige. de son île, il débarque à Paris, terre fertile de la création. Une nouvelle exposition est programmée, il a quelques mois pour clore cette nouvelle collection. Tableau blanc, esquisse inachevée, incomplète. Pourtant, il est là, ce visage, triomphant du blanc, de la solitude. Une insolente esquisse narguant son créateur. Qui es-tu ? Introspection virale, vitale, Lui, désespéramment, s'accroche à cette unique ancre. Des souvenirs, des flashs, sa vie se déroule sur ce tapis amer et azuréen. Et puis la frénésie survient. Explosion d'un passé, d'une fenêtre en face de chez lui, de cette femme où mystère et grâce s'unissent pour l'espoir, la folie, l'envie.


Elle, elle écrit depuis son lit de mort à cet enfant qu'elle n'a pas vu grandir. Un déchirement brutal, sauvage, sa vie en noir et blanc. Elle se souvient de ces moments délicats, de partage, de câlin, de mots interminables. Des souvenirs à la pelle qu'elle garde précieusement au fond de son coeur dans cet endroit où brille encore et pour toujours l'innocence envolée. Elle retranscrit sa douleur et son espoir. Elle rêve de l'homme qu'il est devenu, de la vie qui l'a eu. Mots après mots, phrases après phrases, se dessine ce portrait irrésistible d'une mère qui malgré cette perte fracassante a toujours su s'émerveiller.


Il n'est rien pour Elle. Elle n'est rien pour Lui. Ce trait d'union improbable, mystique. Une ligne qui s'étire dans l'espace-temps et qui s'étiole attendant le moment unique pour surprendre.


Lucie Paye décortique le sentiment de l'abandon avec cette grâce qui hypnotise. Pages après pages, l'envie se fait pressante, urgente. Une plume poétique, captivante qui a su me séduire dès le départ. L'exigence des sentiments absorbe l'esprit. L'amour percute et transcende. La tristesse n'est que joie. La joie n'est que péril. Un roman bouleversant et prenant au coeur de ce monde artistiquement flou qui n'attend que le mot ultime pour se dévoiler, s'épanouir et pardonner.


Un premier roman magnifique et une auteure à suivre absolument !
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
Commenter  J’apprécie          60
Court roman qui alterne entre le genre narratif et le genre épistolaire.
D'un côté, nous suivons la vie d'un homme, « lui », un peintre qui a quitté Maurice pour venir vivre de sa peinture à Paris.
« Lui » a débuté sa « carrière » de peintre avec des tableaux de paysages mais petit à petit « une femme » s'invite dans sa peinture. D'où vient-elle ? Est-ce la voisine de l'immeuble d'en face qu'il se surprend à espionner chaque soir ? Que veut-elle lui montrer ? « Lui » persiste dans son processus artistique afin de voir où cette femme peut l'emmener.
De l'autre, nous lisons la lettre d'une femme, « elle », qui, avant son décès, écrit une lettre dévoilant ses sentiments à son plus grand amour. Son plus grand amour qu'elle a perdu et qu'elle espère retrouver de façon posthume avec cette lettre.
Le lecteur est forcé de s'interroger sur l'existence d'un lien entre « Elle » et « Lui ».
Lecture rapide et agréable.
Commenter  J’apprécie          50
L'incipit de ce très joli premier roman  plonge le lecteur au coeur de la création artistique d'un jeune peintre qui, alors qu'il cherche l'inspiration défaillante, voit naître sous ses pinceaux une silhouette féminine et va désespérément chercher d'où elle vient . Quel souvenir enfoui, quelle réminiscence d'une autre vie fait ainsi irruption sur sa toile ?

En parallèle, une femme en fin de vie écrit à  son amour perdu, une lettre testament que le lecteur va lire en alternance avec les chapitres consacrés au peintre.

Avec une douce mélancolie  et beaucoup de finesse, l'autrice explore les tourments de la création,  l'absence et le manque, l'amour maternel inconditionnel, les non-dits et les secrets de famille...
Si j'ai vite compris le lien entre les deux personnages, cela n'a en rien nui au plaisir de lire ce roman délicat.  L'histoire d'un rendez-vous manqué bouleversant comme me l'a écrit la lectrice précédente.
Une autrice à suivre de près...
Commenter  J’apprécie          50
Un magnifique premier roman signé Lucie Paye. Un nom que je ne vais pas oublier et même suivre de très près. Deux protagonistes : Elle et Lui qui apparaissent alternativement d'un chapitre à l'autre. Deux formes d'art aussi. Peinture et écriture. L'un peint à partir d'une femme inconnue, créée de toute pièce par son imagination, l'autre tient une correspondance sous forme de monologue à un être cher disparu. Elle et Il ne se connaissent pas et pourtant ils ont des points communs, il existe comme un lien ténu entre eux deux. Un besoin de vérité.
Deux voix parallèles, deux quêtes, qui finalement sont assez semblables. Chacune de ces voix me faisant entrer dans son intimité, sa vie, ses espoirs et ses nécessités vitales. J'ai mesuré cette urgence absolue de peindre et ce besoin de s'extraire du monde pour y parvenir tout en l'observant dans ses moindres détails. Comme pour l'écriture. Il est question également d'amour absolu et d'absence. Celle qui envahit l'espace et qui pèse plus lourd que la présence.
La beauté du texte, la poésie, le jeu entre le Je et le Il, le Elle et le Lui, la justesse exquise de la plume énergique et vibrante, tout m'a plu dans ce livre. Une véritable envolée. Douceur et pureté. Un livre assez court que finalement j'ai lu tout doucement pour en retarder la sortie…
Lien : https://laparenthesedeceline..
Commenter  J’apprécie          50
Il peint, l'inspiration vient à manquer. Une femme apparait sur son tableau. Nouvel élan pour sa peinture ?
Elle écrit à son fils.Il a disparu à trois ans kidnappé par son père. A l'approche de sa mort, il ne lui reste plus que l'écriture pour essayer de le toucher, si besoin, après son deces.
Joli premier roman à deux voix, bien écrit et de lecture aisée.
Même si cela peut manquer un peu d'originalité, on découvre un nouveau talent.
Commenter  J’apprécie          40



Lecteurs (169) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1087 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}