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🎨 Si je devais décrire la vie, je dirais qu'elle est un chemin. , nous l'empruntons avec nos parents, parfois avec l'un ou l'autre seulement, et ce sont eux qui nous guident et nous les suivons, dans une aveugle confiance. En grandissant, nous commençons à comprendre qu'il faut parfois faire des choix, prendre des décisions, s'aventurer sur des routes parfois sinueuses, prendre des raccourcis ou peut-être rester sur ce chemin familier sur lequel on se sent si bien. On y fait des rencontres, celles qui émeuvent et chamboulent, d'autres que l'on regrette, mais aucune n'est vaine. Et la vie, en grande maîtresse des événements, nous enseigne que les voies sont multiples, mais qu'importe laquelle on emprunte, puisque toujours elle aura le dernier mot. Et si certains actes sont manqués, elle se rattrape. Toujours.

🎨 Et le temps. Ce temps qui passe, ami ou ennemi, qui préserve ou qui nous crève, qui guérit ou qui embrase, qui donne de l'espoir ou qui fait comprendre que parfois, il est trop tard.

🎨Nos coeurs inquiets est de ces romans qui émeuvent, de ceux qui parlent de la
Vie, de ses aléas, une femme qui écrit des lettres d'amour, ses dernières lettres, un homme qui peint pour percer des mystères, le tout magnifié par une plume douce et délicate. Qu'il est beau et agréable de découvrir des premiers romans d'une telle poésie ...
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C'est un texte à deux voix : Les longues lettres, tout d'abord, d'une mère à son fils puis le récit d'un jeune peintre aux prises avec les affres de la création. Les deux histoires s’entremêlent avec finesse. La plume est d'une grande beauté, le texte mélancolique. Je l'ai terminé terriblement émue. Une belle découverte.
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D'une plume singulière, à la fois vive, limpide et poétique, Lucie Paye nous entraîne dès les premières pages vers une énigme poignante. En alternant les récits, elle nous embarque dans l'atelier d'un peintre en pleine création perturbé par une femme qui s'impose à lui, et auprès d'une femme condamnée qui noircit des pages et des pages qu'elle destine à son cher amour. Entre eux, Lui et Elle, Elle et Lui, un dialogue s'instaure alors même qu'ils ne se connaissent pas. Deux destins, deux voix qui se répondent en écho. Ils ont en commun l'absence, l'arrachement et la résilience, les mensonges qui détruisent, la rédemption par la création, mais surtout cette quête de vérité.

Les coeurs inquiets est un roman poignant, intime et poétique. Lucie Paye dépeint avec grâce et finesse le sentiment d'abandon. Elle nous transporte en plein coeur de ces âmes torturées, écrasées par l'urgence du temps qui passe. L'urgence à créer, l'urgence à délivrer.
Les coeurs inquiets est un premier roman à découvrir et Lucie Paye, une auteure à suivre.
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Une femme écrit à son amour perdu. On se doute que ces lettres ne partiront pas tout de suite, n'attendent pas vraiment de réponse, sont plus un journal que des lettres d'échange.
Un jeune peintre récemment arrivé à Paris de l'île Maurice où il vivait avec son père, essaye de faire vivre sa peinture. Une mystérieuse femme apparait à demi dans la nouvelle série de ses tableaux. Qui est elle, d'où vient elle ?

Ces deux personnages vont se croiser sans jamais se voir, sans jamais se parler, deux destins croisés qui se répondent comme en écho.

Deux solitudes sur deux chemins qui ne s'uniront pas. Chacun vit avec un vide, défini ou non, qui le poursuit.

C'est très beau, très doux et très réussi.
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L'idée est belle. Des coeurs inquiets parce qu'ils se manquent, sans le savoir parfois, parce qu'ils se cherchent, sans le savoir toujours.
L'idée est belle, toute en discrétion, sans explications décortiquées. Nous n'en avons nul besoin ; nous comprenons bien vite ce qui relie le Lui et le Elle qui se répondent devant nous, sans se parler, sans se rencontrer ni s'entendre jamais, en se loupant encore, sous nos yeux toujours. L'idée est belle et il y a du très joli dans les lignes de ce premier roman. Certes on comprend vite, mais l'objet n'était sans doute pas d'écrire un polar. Certes, il y a quelques longueurs, un peu d'ennui, et, pour ma part, un inabouti pour le Lui qui m'a éloigné l'empathie…Laquelle j'ai beaucoup plus ressenti pour le Elle. Un fil d'Ariane tend vers la vie au bout du labyrinthe et l'inconscient dans son ombre, en guide insaisissable et pourtant inévitable, qu'on refoule sans cesse alors qu'il dit tout de nos énigmes, béances, obsessions et passions.
Ce premier est une vraie promesse, un peu accueillie par moi il est vrai, après lecture, comme une ébauche, mais une évidente, une belle, intrigante ébauche…Oui une promesse littéraire.
« Les arbres que le vent bat grandissent penchés. Ceux exposés à la sécheresse réduisent leurs feuilles. L'homme est pareil, il s'adapte. Mais prends garde aux fêlures cachées. Ne réponds pas à la sécheresse par la parcimonie ; ne choisis pas la fureur pour contrer la bourrasque ; ne laisse pas le silence habiter la solitude. Ne te ferme pas. »
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« Pour la peinture, ma nécessaire conviction, c'est cet abandon pour laisser advenir. Retrouver ce coeur pur, naturel celui de l'enfant. Abattre les frontières entre le soi et le vivant de toutes choses. Et alors un échange incessant s'engage, extérieur-intérieur, un cycle naturel de revitalisation, d'auto-régénérescence incroyable. » - Charles Juliet, Entretien avec Fabienne Verdier

« La toile écume sous les coups de son pinceau. Un flot en nuances de vert, brouillé par les vents. Une chape épaisse agitée de courants. Sous sa pression, la paroi s'ouvre sur une image : un jardin. Il y force son chemin, aveugle et voyant à la fois. le grain de la toile, la pâte sortie des tubes deviennent écorce, tige, herbe, feuille, mousse. Au centre de ce jardin : une silhouette. »

Le 1er roman de Lucie Paye a été publié en mars 2020, alors que nous allions vers des jours empêchés. Les Coeurs inquiets entrelace deux vies intranquilles, elles aussi empêchées : Lui et Elle s'en partagent les courts chapitres.
Lui, raconté à la 3e personne, est un jeune peintre ayant quitté, à la mort de son père, l'île Maurice pour Paris après qu'il a été repéré par Marc, galeriste affairé aujourd'hui à monter sa prochaine exposition, la deuxième.
Elle, est une femme malade, en fin de vie pour tout dire, qui se jette comme on se noie dans l'écriture d'une longue lettre à l'absent et nous ignorons si, avant le point final, elle retrouvera ce « tu » que déjà nous devinons familier.

Le roman est construit sur le chassé-croisé de ces deux récits qui ne se juxtaposent pas, mais bien au contraire se tissent ensemble et se font écho.

LUI « […] ce n'est pas un soliloque. Tout juste un monologue. Parler seul, mais s'adresser à tous. »

ELLE « le monologue est un exercice plus difficile que la conversation. »

On sent d'emblée qu'ils pourraient se rejoindre pour entrer en résonance : Lui dont le trait tente de saisir la vie qui s'est invitée sur la toile alors qu'Elle écrit à l'absent pour lui dire ce jour terrible où sa vie a trébuché. Sont-ils faits pour s'entendre ? pour s'attendre ?

Il se crée un mouvement étonnamment languide de la peinture à l'écriture et retour, toutes deux traversées par le secret et le manque,

LUI « Il se rappelle les tableaux en legato, naissant les uns des autres. Il était une bouche béante. La matière coulait à flots de lui. Jusqu'à Paris. Jusqu'à maintenant, où plus rien de sort. Plus rien de juste. Il a beau essayer, il a beau forcer la peinture sur la toile. Il fouille, il rampe, il tourne en rond. Il est échoué, à sec sur une plage inconnue. Carcasse pleine d'un grand vide noir. »

par l'apparition évanescente et l'absence tangible, par l'amour que l'on n'a pu recevoir et celui, « immarcescible », que l'on n'a pu donner.

ELLE « Aimer c'est toi qui me l'as appris. Ce don, même le manque terrible n'a pas pu me le retirer. Accompagnée de toi, je pouvais continuer d'aimer. »

Elle et Lui sont deux énigmes en souffrance, pour le lecteur bien sûr, mais également pour eux-mêmes.

ELLE « Je ne voyais pas d'autre issue que celle de te retrouver. Je ne pouvais pas mourir, à cause de toi ; je ne pouvais pas vivre, sans toi. »

LUI « Il est comme un mineur qui a trouvé le début d'une veine, mais bute sur une paroi trop dure à entamer. Ce qu'il cherche est derrière. Il n'a pas d'autre choix : creuser, sans relâche. »

Creuser la veine artistique pour colmater les failles intimes, se risquer dans cette entreprise avec, pour le guider vers la lumière enfin révélée, le fil des cartes postales d'Ariane, jeune femme si bien prénommée, dont les mots, rares, tombent toujours juste. Avec son instinct économe, cette amie sûre et discrète a envoyé ces cartes comme autant de fils lancés dans l'espoir d'extraire ce peintre tourmenté de la « mélasse informe ». Comme j'aurais aimé qu'Elle, hélas bien vite résignée à mon avis, creuse avec la même opiniâtreté pour retrouver la trace de celui qu'on lui a ravi !

Il est à la fois très facile de résumer ce roman et très malaisé d'en parler sans déflorer le lent cheminement vers l'ultime révélation, celle que l'on pressent dès les premières pages et celle qui finalement advient au moment où un soubresaut inattendu réussit à déjouer notre intuition première. Lucie Paye n'oeuvre pas en grands à-plats. Pour éviter un trop rapide dévoilement, seules de petites touches intimistes posées habilement çà et là finissent par composer le tableau d'ensemble dans les toutes dernières pages. Nulle fièvre, tout au plus ces coeurs inquiets vacillent-ils, tant ils se savent contraints par quelque chose de plus grand qu'eux, qui les dépassent et qu'ils s'expliquent mal.

LUI « Acharné à faire émerger quelque chose. Il ne sait même pas quoi. Il ne se le demande pas. Tout ce qu'il sait, c'est la solitude, l'insatisfaction permanente, l'acharnement, la rage de l'impuissance, l'inabouti perpétuel, l'âme toujours inquiète. »

ELLE « Je continue de t'aimer, malgré tout, au-delà de tout, sans limite. Nous avons prouvé, toi et moi, ensemble, que l'amour se moque de l'absence et qu'il n'est pas l'esclave du temps. »

Moi d'ordinaire si friande des écrits de l'intime, j'attendais ce roman voyageur avec impatience. Je ne saurais vous dire combien je suis chagrinée que la beauté froide du style de l'autrice m'ait empêchée de vibrer à cette histoire bouleversante. Comme le peintre observe de sa fenêtre la femme occupée à écrire de l'autre côté de la cour, cherchant à percer son mystère en imaginant une possible histoire, je suis restée, spectatrice, au seuil de ce texte. Je n'ai pu m'imprégner ni des questionnements d'Elle et de Lui ni de l'acuité de leur quête. À ma grande confusion, je n'ai pas su faire abstraction du travail sur la phrase à l'élégance aseptisée. J'ai en tête les mots de Fabienne Verdier (oui, encore elle) dans Passagère du silence : Dix ans d'initiation en Chine (Albin Michel, 2003)

« Tu as voulu traiter ta phrase en oubliant l'harmonie de la composition ; on sent le labeur [...]. »

On sent le labeur... Bien sûr, la sincérité de l'autrice n'est pas à mettre en doute - c'est un 1er roman et je ne l'oublie pas - mais il me faut bien reconnaître avoir peiné à entrer dans ses mots. le travail d'écriture, certes immense mais à l'apprêt trop apparent, m'a rendue peu sensible au montage pourtant bien orchestré à défaut d'être innovant, à la tension de ce roman d'atmosphère où, comme devant une toile, tout aurait dû n'être qu'émotion.
Il lui a manqué « cet abandon pour laisser advenir » ; ce même abandon qui a manqué à la lectrice que je suis.

1er roman, lu pour la session 2021 des #68premieresfois
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Le premier roman de Lucie Paye construit un dialogue distant, dans l'espace et le temps, entre deux coeurs inquiets. Les deux êtres sont envahis par l'absence et le mystère d'un tiers. Rien n'est expliqué véritablement. Les pistes sont brouillés et l'autrice ne joue pas sur les évidences. Elle ménage un suspens jusqu'aux dernières lignes. Elle effleure la vérité pour se concentrer sur les questionnements d'Elle et Lui. C'est ainsi que les deux protagonistes sont désignés, rappelant les héros d'une célèbre comédie romantique dont la rencontre, attendue et espérée, était le point d'orgue d'une passion véritable et sincère. C'est justement l'enjeu de ce livre dont l'entrelacement des voix créé de véritables échos entre les tergiversations de l'artiste et de cette femme. Lui veut créer et voit sa peinture accueillir une femme qui l'apaise. Mais il ignore tout d'elle et c'est en la mettant en scène qu'il se rapprochera de la vérité. Elle, passe par les mots, ceux d'une lettre. Elle revisite son passé et livre son entière vérité à un inconnu. Les deux personnages franchissent une étape dans leur vie et cette avancée dans la nuit est semée de doutes. Ils doivent alors mettre toute leur détermination pour poursuivre une voie inconnue, celle de la confiance, envers les autres et surtout en eux-mêmes. Malgré l'absence de repères, ils osent libérer leur inconscient des soubresauts de leurs coeurs. L'autrice prend leur pouls. Lucie Paye joue avec le rythme grâce à un montage alterné bien maîtrisé. L'écho renforce toutes les sensations vécues par Elle et Lui. À tout moment, leur espoir peut être anéanti. L'ombre qui planait sur leur quotidien, le picotement qui serrait leur présent, tout cela peut enfin s'estomper. Marchant sur un mince fil, Elle et Lui mènent une route vers un apaisement intérieur.
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J'ai acheté "Les coeurs inquiets" parce que la quatrième de couverture m'intriguait. J'avais l'intime conviction que ce roman allait me surprendre...
On dit que les premières impressions sont souvent les bonnes, ce fut le cas pour cette fois!
Il est tellement énigmatique ce roman!

Il y a un homme. Il y a une femme. On apprend tardivement qui ils sont l'un pour l'autre, pourquoi ils se voient sans se voir, la fin est à tomber à la renverse...
Je voulais à la fois tourner les pages les unes après les autres sans m'arrêter, sans ne jamais marquer de pause, le terminer le plus rapidement possible pour en connaitre la fin, et ne pas le finir pour rester dans cette tension qui nous habite, boire ces mots d'amour si doucement décrits...

Il ne faut pas se fier à ce que paraissent être les choses et les sentiments, car la réalité est tout autre...
Chaque page est un frisson qui me faisait frémir... Une beauté!
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Roman à deux voix : d'un côté, un jeune peintre qui voit apparaître sur ces toiles l'image d'une femme ; de l'autre, des lettres d'une mère à son fils.
L'écho de leur souffrance apparaît par touches. Les fantômes du passé vont revenir hanter et combler la douleur de leur aimé(e).
C'est un cri d'amour d'une mère pour son enfant. C'est d'une beauté !
MAGNIFIQUE !
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Un roman tout en subtilité, sur l'amour maternel et la perte des êtres chers. L'autrice joue un jeu avec le lecteur qu'elle rend complice, c'est très agréable. Des fausses pistes se dessinent, on espère autant qu'on redoute la suite. C'est surtout joliment émouvant, j'étais en larme, et pas qu'à la fin. A lire et à relire
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