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Un jeune peintre, une dame âgée, un enfant arraché à sa mère, un visage obsédant qui apparait dans une toile en train d'être peinte, une lettre qui prend des années à arriver au destinataire...

L'auteure use d'un exact dosage de fantastique, de poésie et de quotidien le plus banal pour donner vie à une histoire poignante, où la tristesse de l'absence et l'espoir d'une embellie se battent à armes égales.

Son écriture sensible fait s'entrecroiser les destins et les univers et offre (quelle bonne idée !) une très belle évocation de chefs d'oeuvres de la peinture et de la sculpture qui illustre à merveille les sentiments des personnages.

Ce livre a été sélectionné par les 68 premières fois et voyage auprès des lecteurs/lectrices engagé.e.s dans l'aventure.
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Un échange qui semble impossible entre deux êtres. A chaque chapitre, l'un prend la parole, Elle et Lui alternent, comme un jeu de miroirs, comme s'ils se renvoyaient la balle.
Lui, c'est un jeune peintre qui a quitté son île natale, Maurice, pour la France, après la mort de son père. Marc, qui anime une galerie d'art, l'a fait venir à Paris après avoir remarqué la qualité de sa première exposition. Alors qu'il a l'habitude de peindre des paysages mauriciens, apparait subitement sur ses toiles une femme dans différentes attitudes mais dont il n'arrive pas à dessiner les traits du visage. Perturbé, hanté par ce qu'il peint, il recommence à plusieurs reprises sa toile pour tenter de comprendre le pourquoi de la présence de cette femme. Les toiles sont sublimes, une exposition est programmée. Il travaille nuit et jour dans son atelier négligeant son amie Ariane qui estime que sa « peinture est sa rivale ». Il remarque cependant par la fenêtre la présence dans l'immeuble voisin d'une femme, d'une belle femme d'une cinquantaine d'années, qui l'intrigue et le captive même.
Elle, c'est une femme qui écrit une lettre à son amour perdu. Au fil des pages, il apparaît qu'il ne s'agit pas d'un homme mais de son fils enlevé enfant par son mari jaloux, enfant qu'Elle n'a jamais revu malgré toute une vie consacrée à sa recherche. Elle est à présent malade, Elle va mourir et toujours confiante de le retrouver Elle lui laisse un message à travers ses différentes lettres. Au début les écrits d'Elle sont très courts et plus le temps passe et plus Elle se confie, s'épanche, sentant sa fin proche.
Ce livre par son contenu très orienté peinture me fait penser à celui de Maylis de Kérangal « Un monde à portée de main » avec de très beaux ressentis de l'artiste - « l'oeil du peintre » - dans la réalisation de ses oeuvres. Lucie Paye explore le rapport de l'artiste à son oeuvre et la part de l'inconscient dans le processus de création. Il y est fait plusieurs fois allusion au tableau d'un artiste flamand, Jan van Eyck, représentant un couple austère, les Arnolfini. Lucie Paye n'a pas choisi par hasard ce tableau. En faisant quelques recherches, j'ai découvert que comme dans l'agencement de ce livre, il y a un miroir dans ce tableau qui montre ce que le spectateur ne peut voir de sa position.
Qui est-Elle ? Qui est-il-Lui ? le lecteur connait à mi-parcours leurs secrets, alors qu'eux doivent encore le découvrir, et cela nous tient en haleine jusqu'à la toute dernière page du livre. J'ai beaucoup aimé l'architecture du livre, ce dialogue distant dans l'espace et le temps, entre deux coeurs inquiets, envahis par l'absence, le mystère de l'autre, une quête sourde. J'ai été séduite par la plume de Lucie Paye, si poétique, si mystérieuse à la fois.
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Il y a Elle et Lui .
Il y a deux moyens de combler l'absence , l'écriture pour Elle , la peinture pour Lui .
Il y a deux vies parallèles que l'on aimerait voir se rencontrer , et qui ne peuvent pas se rencontrer .
Il y a surtout des blessures qui ne se referment jamais , des larmes que l'on ne peut endiguer , un manque qui ne pourra se compenser .
Et puis il y a une autrice qui , dès son premier roman , a su toucher au plus profond le lecteur que je suis , avec cette écriture sensible , pleine d'émotion , une langue riche d'affects .
Il y a aussi ce lien avec la peinture , avec l'art , on remonte le temps à l'époque du Titien et de Jan van Eyck . Ce tableau énigmatique et à plusieurs lectures , les époux Arnolfini . Derrière l'aspect hiératique des personnages (des bourgeois ) , on devine aisément qu'ils vont se livrer à l'acte charnel , ce que leur attitude dément totalement .
Ce premier roman fait partie de la sélection des 68 premières fois , et , comme d'habitude , cette sélection est de toute première qualité , ce roman en est le témoignage .
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Un magnifique roman.
J'ai été bouleversée par la force intérieure et le courage de cette mère, et par cet artiste hanté par « le fantôme » de cette femme. Les deux personnages évoluent dans des univers parallèles, mais leur lien est si fort...
Le manque nourrit la littérature de l'une et la peinture de l'autre. Il est au coeur de leur vie, il prend toute la place, car comment réussir à continuer à vivre lorsque l'on a été arraché à la personne que l'on aime ?
L'écriture est superbe.
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Gros coup de coeur pour ce roman très délicat. Je n'ai pas les mots pour dire à tel point j'ai aimé ce roman. La construction du roman glisse entre les pages, l'alternance d'elle et de lui m'a conquis. J'avais hâte de retrouver l'un puis l'autre. Jeux de miroir multiples, des personnages attachants dès les premières pages, une belle écriture. Plonger dans la toile, ce n'est que du plaisir.
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C'est un roman à deux voix. Un dialogue qui s'instaure entre Elle et Lui. Lui vit à Paris, il est peintre, en proie aux affres de la création, en pleine préparation d'une prochaine exposition. Un jour, dans le dernier paysage qu'il lui reste à peindre avant le vernissage, il voit apparaitre une femme. Inconnue et pourtant elle lui semble si familière. Impossible de se défaire de ce visage, de cette silhouette qui reviennent constamment sous ses pinceaux. Trouver l'identité de cette femme tourne à l'obsession. Peindre sans relâche lui fera remonter le fil de sa vie.

Elle, vit ailleurs. Elle écrit une merveilleuse lettre à son unique amour, perdu depuis si longtemps. La lettre de toute une vie, pour révéler un amour qui défie le temps, qui n'a jamais cessé malgré l'absence. Comment fait-elle pour continuer à vivre, à espérer ? Tout est dit dans cette lettre bouleversante.

Le récit alterne entre Elle et Lui. Au départ, on ne sait qui ils sont l'un pour l'autre. Leur histoire se dessine au fur et à mesure que les indices se dévoilent de part et d'autre, par petites touches, avec délicatesse, comme sur la toile du peintre en pleine création artistique. Deux trajectoires de vie s'entremêlent, se rejoignent, soulèvent le pan des secrets de famille, des mensonges qui anéantissent les vies. Deux solitudes hantées par les fantômes du passé, par la douleur de l'absence, se rencontrent dans leur quête obsessionnelle de la vérité.

Lucie Paye signe un premier roman d'une grande intensité avec beaucoup de sensibilité et de poésie. À travers le drame vécu par ses deux personnages, elle explore les processus de création artistique, ce que peut révéler l'inconscient et nous offre une magnifique rencontre entre la peinture et la littérature.
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« L'absurde est la notion essentielle et la première vérité », A. Camus.
Coup de coeur pour ce très beau premier roman.
Deux récits alternent et mettent en parallèle deux vies :
Dans un premier, un jeune peintre en plein processus de création qui voit apparaître sur ses toiles une ébauche de femme mystérieuse. Cette femme lui est familière. Il va errer d'une toile à l'autre pour mener une quête dont il n'en est pas le maître, donner un sens à ce qu'il est et accepter.
Dans le second, une femme, qui, par ses lettres, délivre un amour absolu.
Un dialogue s'installe et dévoile au fil des pages, un secret, une vérité. L'auteur construit un jeu de miroir, un écho entre ces deux voix où les seuls mots d'ordre sont l'absence et l'amour.
C'est vraiment très beau !
Mercu aux 68 premières fois.
Gallimard
Lien : https://blogdelecturelepetit..
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Deux voix se font entendre dans ce roman : Lui, peintre obsédé par une silhouette féminine et Elle, malade, sentant la fin approcher, se livrant par écrit à une personne qu'on lui a enlevé.  Cette absence les hante...Je n'ai pas été très emballée par cette lecture, que j'ai trouvé très lente et très monotone...L'écriture est belle, délicate et maîtrisée, mais je n'ai pas réellement ressenti d'émotions ou d'empathie pour les deux personnages... J'ai trouvé ce récit très froid et assez distant... 

#68premieresfois
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C'était l'un des textes parus dans la salve de premiers romans proposés récemment par les éditions Gallimard : Les coeurs inquiets de Lucie Paye. Dans ce roman, léger et poétique, l'auteure imagine ce visage qui viendrait hanter les toiles d'un peintre. Elle imagine en parallèle cette femme qui comble l'absence dans d'innombrables lettres. Ambiance.

# La bande-annonce


« J'ai lutté, pour te retrouver, de toutes mes forces. L'espoir m'a fait vivre. Mille fois je me suis levée convaincue que ce serait aujourd'hui. Mille fois mon coeur a bondi en croyant t'apercevoir. Mille fois je me suis couchée en voulant croire que ce serait demain. le jour où je te reverrais. »


Un jeune peintre voit apparaître sur ses toiles un visage étrangement familier. Ailleurs, une femme écrit une ultime lettre à son amour perdu. Ils ont en commun l'absence qui hante le quotidien, la compagnie tenace des fantômes du passé. Au fil d'un jeu de miroirs subtil, leurs quêtes vont se rejoindre.
Ce roman parle d'amour inconditionnel et d'exigence de vérité. de sa plume singulière, à la fois vive, limpide et poétique, Lucie Paye nous entraîne dès les premières pages vers une énigme poignante.


# L'avis de Lettres it be

Lucie Paye est une nouvelle auteure, née en 1975, toute droit arrivée du monde des arts. Sans grande surprise, son premier roman Les coeurs inquiets se devait d'être enracinée dans ce monde des arts et de la création. Et c'est au côté de Lui puis d'Elle que le lecteur va faire son entrée dans ce monde. Lui et Elle que l'on apprivoise page après page avec une narration externe rondement menée. Très vite, on plonge dans cette histoire finalement peu originale (un peintre dépassé par ce qu'il crée, une femme en quête du souvenir) mais bien servie par une plume poétique, qui mène sa barque sans coup férir.

Très vite, tout l'enjeu du roman se fait sentir avec cette grande question en ligne de mire : comment traiter l'absence de l'Autre, l'absence qui se fait omniprésente mais aussi l'absence derrière laquelle on se jette éperdument ? Calmement, avec réflexion, Lucie Paye fait avancer ses personnages sans jamais perdre de vue cet horizon.

De toute évidence, c'est un joli roman, tout en alternance, une histoire poétique autour de l'art comme création et destruction que nous propose Lucie Paye pour son premier coup d'essai. Avec Les coeurs inquiets, la primo-romancière Lucie Paye offre un texte mesuré, qui ne prend pas de risques mais touche à son but. Satisfaisant.

Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Sélection club de lecture La Chaume: Un livre qui n'a pas eu un grand effet sur les membres du club. réaction en demi-teinte, impressions décrites par petites touches. Sans doute parce que le protagoniste est un peintre qui retrouve très lentement l'inspiration, par petites touches justement. Ces coeurs fragiles plutôt qu'inquiets se livrent en écho. Lui le peintre, Elle la mère orpheline d'un enfant kidnappé par son père dès son plus jeune âge.
Lui, l'inspiration lui manque depuis qu'il a retrouvé Paris, le lieu de sa naissance. Si ce n'est cette femme qui se révèle peu à peu sur sa toile.
Elle, l'écriture la rapproche de son petit "on peut aimer sans toucher". Elle lui lègue la vérité, sa douleur, sa quête sans fin.
C'est un roman agréable à lire. Il règne dans ces pages une mélancolie sans colère enveloppante et apaisante. C'est déjà beaucoup pour un premier roman.
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