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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans cet ouvrage d'une cinquantaine de pages Angelo Pellegrino esquisse le portrait de Goliarda Sapienza, la femme qui fut sa compagne pendant 21 ans jusqu'à sa mort en 1996.
D'une écriture alerte il nous parle de la romancière et de son oeuvre dont il est le dépositaire mais il nous en dévoile aussi les aspects les moins connus : Golardia la gamine assoiffée de connaissances, la comédienne qui a travaillé avec de grands réalisateurs (Visconti, Comencini, Massetti), la ménagère qui fait son marché, l'excellente cuisinière (elle tenait beaucoup à ce qu'on lui reconnaisse ce talent), l'amoureuse passionnée, la voleuse de bijoux.
Avec pudeur, l'auteur n'aborde jamais le chapitre de leur relation mais au travers de ce portrait qu'il qualifie lui même " d'intime ", on peut sentir tout l'amour et l'admiration qu'il garde pour cette femme d'exception. De même, il passe sous silence le coté sombre de Goliarda: les dépressions, tentatives de suicides, hospitalisations en psychiatrie. Il préfère probablement garder et transmettre l'image idéalisée d'une femme solaire au sourire éblouissant.
Quand arrive trop rapidement la dernière page, on a juste envie de dire " Raconte Angelo, raconte encore "
J'ai beaucoup aimé ce livre à la présentation extrêmement soignée. le texte est illustré par de belles photos couleur sépia et la chronologie en fin d'ouvrage résume parfaitement tout ce qu'il est important de connaître sur la vie de Goliarda Sapienza pour mieux comprendre ses écrits.
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Lorsque l'auteur rencontre Goliarda Sapienza, en 1975, il a 29 ans, elle en a 51. Elle est sur le point de terminer son magnum opus, _L'Art de la joie_, dont le refus systématique de la part des éditeurs, même sous forme de scénario pour un feuilleton télévisé, pour cause d'immoralité (et malgré l'intervention discrète du président de la République Sandro Pertini...), ainsi que de la plupart de ses oeuvres littéraires successives sauf _L'Université de Rebibbia_ – qui fut un succès –, constitue l'essentiel des deux décennies de leur vie commune. C'est également durant cette période, et non sans rapport avec cet ostracisme littéraire, que se produit le fameux événement de sa vie : le vol des bijoux d'une connaissance (presque une intime) et son court emprisonnement à Rebibbia conséquent, qui lui fournissent le matériau de deux livres autobiographiques et auquel une part significative de cette plaquette biographique relative à sa maturité est consacrée.
Mais il faut bien penser qu'une grande partie du parcours de Goliarda Sapienza, et sans doute la tranche la plus aventureuse de sa vie, s'étaient déjà écoulées : sa participation à la Résistance, dans la brigade créée par son père, sous fausse identité, deux décennies entières de sa carrière d'actrice théâtrale et cinématographique aux côtés de noms les plus illustres de l'après-guerre, une liaison de presque vingt ans avec Francesco Maselli, sa désillusion politique suite à la révélation des crimes staliniens en 1956, quelques années d'« effondrement psychique » ponctuées par deux épisodes suicidaires et une psychothérapie désastreuse dont elle se sortit par l'abandon du métier de comédienne et l'adoption de l'écriture – autobiographique – qui, dans ses deux premiers opus, _Lettre ouverte_ et _Le Fil de midi_, s'avéra être un franc succès. de toute cette période, par le choix de l'auteur de se concentrer sur leur années passées ensemble, nous n'apprenons rien, hormis quelques notes fugaces contenues dans une Chronologie de fin d'ouvrage qui, assez opportunément, s'ouvre par la naissance non de Goliarda mais de ses parents (1880 pour sa mère, 1884 pour son père), qui furent des personnalités très importantes dans l'histoire de l'Italie ainsi que pour la formation intellectuelle et politique de la future autrice.
L'on imagine bien que, ne serait-ce qu'à cause de l'écart entre leurs âges, mais tout autant eu égard à la « vocation » longtemps contrariée d'Angelo Pellegrino de faire sortir de l'oubli l'oeuvre littéraire de sa compagne surtout après sa disparition, jusqu'à ce qu'un véritable triomphe posthume ne couronne ses efforts, notamment par le truchement de la « découverte » de Sapienza par l'édition française à partir de 2005, cette plaquette possède toutes les caractéristiques d'une apologie. Peut-être par pudeur, peut-être pour ne pas divulgâcher les considérations et les réflexions que l'autrice avait déjà consignées dans ses ouvrages autobiographiques, ce petit volume n'apporte pas beaucoup d'informations ; par contre la Chronologie déjà citée ainsi que les nombreux portraits sépia et autres photos de l'écrivaine, sans oublier le fac-simile d'un page manuscrite de _L'Art de la joie_ constituent un agréable complément qui incite à l'approfondissement de la vie et de l'oeuvre de la protagoniste.
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Goliarda Sapienza racontée par Angelo Maria Pellegrino, son compagnon pendant 21 ans et de 21 ans son cadet également. Il raconte la Goliarda d'avant lui, celle de l'enfance, qui l'a construite et celle d'après. Cette enfant issue d'une famille nombreuse, nourrie à la littérature et à la culture par ses parents militants socialistes. A douze ans, elle avait déjà appris à boxer et à tirer, et lu tout Dostoïevski, tout Tolstoï et les Misérables. Drôle, solaire, comédienne, musicienne... Une femme à part, qui sans un accident fâcheux était promise à une carrière de pianiste déjà prometteuse. On découvre sa vie riche et mouvementée. Sa vie de militante mais aussi d'écrivain, mêlant la fiction à la réalité. Son roman "L'Art de la joie", l'oeuvre d'une décennie, 800 pages émouvantes nous racontent l'histoire de Modesta mais nous livrent aussi en filigranes la vie de Goliarda. Ce livre longtemps refusé par les maisons d'édition car faisant scandale par ses sujets et ses personnages. Elle y parle de révolutionnaires connues en Sicile comme Roberta en les dressant sur un piédestal ce qui ne pouvait être accepté en Italie. Elle attaque le fascisme, prône l'émancipation des femmes, traite d'homosexualité et de liberté. Angelo remercie la France d'avoir mis en lumière ses oeuvres et moi je le remercie de s'être battu pour qu'elle soit éditée et enfin (re)connue. Un auteur (Goliarda Sapienza) de talent, une femme extraordinaire, qui a vécu plusieurs vies et un amant (et mari) qui l'a mise en lumière et dont le petit fascicule nous éclaire sur sa vie. Un livre bien utile. Merci Angelo pour ce partage et pour tes batailles!
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