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« le soir, si elle pouvait, elle sortait presque toujours : comme je l'ai dit, sa sociabilité était légendaire, son intérêt pour les êtres humains n'avait pas de limites. On aurait même pu dire que c'était excessif, mais il en était ainsi. Elle savait parler avec tout le monde, sans jamais changer sa façon d'être, qui restait la même avec toutes les classes sociales. C'était une expérience fascinante de la voir discuter avec un simple ouvrier de la même façon qu'avec un riche bourgeois, l'un des traits les plus renversants de son caractère. (p. 28)”

Un témoignage pudique , amoureux , de Angelo Pellegrino, dernier compagnon de Goliarda Sapenzia, qui rend un hommage profond et admiratif à cette femme de Lettres,hors du commun, par son parcours et sa personnalité… Y sont décrites les genèses de ses textes : « L'Art de la joie » refusé par son pays…et lancé en France, par son succès chez l'éditrice Viviane Hamy, en 2007, « L'Université de Rebbibia » (premier texte que j'ai lu , pour ma part, qui m'a captivée, littéralement), ses « Carnets », etc.

« Goliarda regretta d'avoir dû quitter si vite la prison, et pas seulement pour l'occasion manquée de faire scandale autour de – L'Art de la joie- . Elle avait le sentiment d'avoir été séparée trop vite de la vie carcérale et de ses camarades. En prison, Goliarda était redevenue elle-même. Elle était sortie de la dépression en y retrouvant, d'une certaine manière, ses ruelles de San Berillo à Catane, une agora, une société réelle. Elle y découvrit amitié et sororité, la réalité du combat pour survivre, et aussi des formes de courage et de solidarité dont elle ressentait le manque depuis longtemps. « (p. 41)

Un ouvrage précieux de son compagnon et éditeur, en Italie, désormais… ; livre accompagné de très belles photographies, couleur sépia…Des portraits de Goliarda, irradiant ! Très heureuse de cette lecture aussi émouvante que fort instructive, à tous les niveaux, personnel , social, politique comme dans le domaine créatif, et littéraire…
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J'ai découvert Goliarda Sapienza avec Moi, Jean Gabin. L'écriture particulière pour décrire sa vie de petite fille dans une Italie entre deux guerres, dans une famille intellectuelle fantasque a aiguisé ma curiosité : j'avais envie de découvrir le parcours de Goliarda.

Un portrait de femme écrit par un amoureux admirateur, le compagnon de Goliarda. Une femme qui se bat contre ses démons mais qui pratique quotidiennement l'art de la joie, l'acceptation sereine de son existence. Quelques rituels pour tenir, une solitaire qui sait vivre en société et amie fidèle. Marginale quelquefois, libre toujours, Goliarda peine à faire publier ses écrits.

Quelques dépressions qui la conduiront à attenter à sa vie, elle mourra beaucoup plus tard d'une chute dans un escalier alors que son coeur lâche.

Son roman, L'Art de la joie, oeuvre magistrale, sera publié après sa mort.

Un texte pudique et rempli d'amour.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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« chez Goliarda Sapienza... l'esprit et le tempérament jaillissent vivants de chaque page »

La vie incroyable d'une combattante est esquissée dans ce livre par son amoureux, son compagnon de route. Elle avait un sourire lumineux et un esprit empli d'idéaux, un esprit façonné par une histoire familiale rebelle. Une femme hors du commun, hors des normes et pourtant tellement ancrée dans la réalité sociale. J'ai découvert Goliarda Sapienza grâce à Angelo Maria Pellegrino et je l'en remercie. Infiniment.

Ce livre est un témoignage de la difficulté de vivre la profession d'écrivain dans une Italie qui tentait d'oublier les années noires, les années de plomb suivies du reflux, une Italie qui a préféré ne pas publier Goliarda Sapienza, trop libre pour l'époque. J'ai l'intime conviction qu'elle le comprenait mais il n'empêche que le manuscrit, resté dans le coffre si longtemps, a été une douleur pour cette femme qui respirait les fêlures du temps et des êtres. Cette biographie est donc le tremplin qui me permet d'aller vers Modesta. Aurais-je voulu en apprendre d'avantage dans cette biographie ? Non. Tout simplement non. L'inverse signifierait que je suis passée à côté du message qu'il transmet : me mettre sur le chemin de L'art de la joie (pour commencer) là où réside les nuances, contradictions et illuminations de Goliarda qu'elle a laissées, comme un précieux témoignage de sa vision du monde et d'elle-même.

« Goliarda est tout entière dans ses oeuvres, elle est parvenue à se réincarner, ai-je envie de dire, dans ses textes. »
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Dans cet ouvrage d'une cinquantaine de pages Angelo Pellegrino esquisse le portrait de Goliarda Sapienza, la femme qui fut sa compagne pendant 21 ans jusqu'à sa mort en 1996.
D'une écriture alerte il nous parle de la romancière et de son oeuvre dont il est le dépositaire mais il nous en dévoile aussi les aspects les moins connus : Golardia la gamine assoiffée de connaissances, la comédienne qui a travaillé avec de grands réalisateurs (Visconti, Comencini, Massetti), la ménagère qui fait son marché, l'excellente cuisinière (elle tenait beaucoup à ce qu'on lui reconnaisse ce talent), l'amoureuse passionnée, la voleuse de bijoux.
Avec pudeur, l'auteur n'aborde jamais le chapitre de leur relation mais au travers de ce portrait qu'il qualifie lui même " d'intime ", on peut sentir tout l'amour et l'admiration qu'il garde pour cette femme d'exception. De même, il passe sous silence le coté sombre de Goliarda: les dépressions, tentatives de suicides, hospitalisations en psychiatrie. Il préfère probablement garder et transmettre l'image idéalisée d'une femme solaire au sourire éblouissant.
Quand arrive trop rapidement la dernière page, on a juste envie de dire " Raconte Angelo, raconte encore "
J'ai beaucoup aimé ce livre à la présentation extrêmement soignée. le texte est illustré par de belles photos couleur sépia et la chronologie en fin d'ouvrage résume parfaitement tout ce qu'il est important de connaître sur la vie de Goliarda Sapienza pour mieux comprendre ses écrits.
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Dans les histoires éditoriales, il est des épisodes poignants. Celui de la publication de l'Art de la joie de Goliarda Sapienza en est un. Écrit entre 1967 et 1976, l'ouvrage ne trouva jamais d'éditeur. Trop subversif. Cela en dit long sur les limites de la liberté d'expression dans la démocratie italienne, et occidentale en général. le refus s'est répété pour Les certitudes du doute.
Le résultat est que le grand livre de Goliarda Sapienza ne fut pas publié de son vivant. C'est seulement deux ans après sa mort que son compagnon, Angelo Pellegrino, l'auteur de ce portrait, se résolut à le publier partiellement et à ses frais. Il évoque avec pudeur la douleur et l'angoisse qu'il éprouva devant l'absence de reconnaissance pour le travail et la personnalité de Goliarda. Ensuite, l'ouvrage fut remarqué et traduit en France, et ce fut le début du succès, posthume.
Pour le reste ce petit portrait porte bien son titre. Angelo Pellegrino décrit au jour le jour celle qu'il a aimée, une femme libre, droite, excessive, joyeuse, mélancolique, sociable, intense. Nous devons à l'auteur de ce portrait de connaître cette oeuvre si importante. Rien que pour cela je lui suis infiniment reconnaissant. Les auteurs qui portent aussi haut l'exigence de liberté et d'humanité ne sont pas si nombreux. Et on aimerait tant que Goliarda ait pu connaître le succès qui est le sien aujourd'hui. Malheureusement cela lui a été refusé.
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Lorsque l'auteur rencontre Goliarda Sapienza, en 1975, il a 29 ans, elle en a 51. Elle est sur le point de terminer son magnum opus, _L'Art de la joie_, dont le refus systématique de la part des éditeurs, même sous forme de scénario pour un feuilleton télévisé, pour cause d'immoralité (et malgré l'intervention discrète du président de la République Sandro Pertini...), ainsi que de la plupart de ses oeuvres littéraires successives sauf _L'Université de Rebibbia_ – qui fut un succès –, constitue l'essentiel des deux décennies de leur vie commune. C'est également durant cette période, et non sans rapport avec cet ostracisme littéraire, que se produit le fameux événement de sa vie : le vol des bijoux d'une connaissance (presque une intime) et son court emprisonnement à Rebibbia conséquent, qui lui fournissent le matériau de deux livres autobiographiques et auquel une part significative de cette plaquette biographique relative à sa maturité est consacrée.
Mais il faut bien penser qu'une grande partie du parcours de Goliarda Sapienza, et sans doute la tranche la plus aventureuse de sa vie, s'étaient déjà écoulées : sa participation à la Résistance, dans la brigade créée par son père, sous fausse identité, deux décennies entières de sa carrière d'actrice théâtrale et cinématographique aux côtés de noms les plus illustres de l'après-guerre, une liaison de presque vingt ans avec Francesco Maselli, sa désillusion politique suite à la révélation des crimes staliniens en 1956, quelques années d'« effondrement psychique » ponctuées par deux épisodes suicidaires et une psychothérapie désastreuse dont elle se sortit par l'abandon du métier de comédienne et l'adoption de l'écriture – autobiographique – qui, dans ses deux premiers opus, _Lettre ouverte_ et _Le Fil de midi_, s'avéra être un franc succès. de toute cette période, par le choix de l'auteur de se concentrer sur leur années passées ensemble, nous n'apprenons rien, hormis quelques notes fugaces contenues dans une Chronologie de fin d'ouvrage qui, assez opportunément, s'ouvre par la naissance non de Goliarda mais de ses parents (1880 pour sa mère, 1884 pour son père), qui furent des personnalités très importantes dans l'histoire de l'Italie ainsi que pour la formation intellectuelle et politique de la future autrice.
L'on imagine bien que, ne serait-ce qu'à cause de l'écart entre leurs âges, mais tout autant eu égard à la « vocation » longtemps contrariée d'Angelo Pellegrino de faire sortir de l'oubli l'oeuvre littéraire de sa compagne surtout après sa disparition, jusqu'à ce qu'un véritable triomphe posthume ne couronne ses efforts, notamment par le truchement de la « découverte » de Sapienza par l'édition française à partir de 2005, cette plaquette possède toutes les caractéristiques d'une apologie. Peut-être par pudeur, peut-être pour ne pas divulgâcher les considérations et les réflexions que l'autrice avait déjà consignées dans ses ouvrages autobiographiques, ce petit volume n'apporte pas beaucoup d'informations ; par contre la Chronologie déjà citée ainsi que les nombreux portraits sépia et autres photos de l'écrivaine, sans oublier le fac-simile d'un page manuscrite de _L'Art de la joie_ constituent un agréable complément qui incite à l'approfondissement de la vie et de l'oeuvre de la protagoniste.
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La Feuille Volante n° 1305

Goliarda Sapienza... – Angelo Maria Pellegrino – Éditions le Tripode.
Traduit de l'italien par Nathalie Castagné.

Étrange destin littéraire que celui de cette femme de Lettres italienne (1924-1996) qui dut attendre longtemps pour accéder à la notoriété et que son roman emblématique, « L'art de la joie » achevé en 1979, paraisse en France avec succès en 2005, pour que son propre pays la reconnaisse. Son manuscrit avait d'ailleurs été refusé par la plupart des maisons d'éditions italiennes et ne parut intégralement qu'après sa mort. L'auteur, Angelo Maria Pellegrino fut son dernier compagnon et consacra en, 2015, ce court ouvrage pour honorer la mémoire de celle qui désormais est reconnue comme un grand écrivain et se chargea de l'édition complète de l'oeuvre de Goliarda, publiée par les éditions Einaudi, l'équivalent italien de « La Pléiade ».
J'imagine les moments de découragements de cette femme qui voyait ainsi contester son talent mais surtout l'existence de son message. J'évalue aussi le rôle de Pellegrino qui la rencontra alors qu'il n'avait que 29 ans alors qu'elle en avait 50 et qui l'épousa quelques années plus tard . On pense ce que l'on veut de ce choix de vie, de cette différence d'âge qu'on rencontre souvent dans le domaine artistique et qui ne concerne que les intéressés. Est-ce pour le plus âgé la volonté de ne pas vieillir ou de s'en donner l'illusion dans le partage avec quelqu'un de plus jeune, une source de création ou de vitalité ou un tremplin pour quelqu'un qui peine à démarrer dans la vie ? Angelo est devenu lui même comédien, écrivain, traducteur et éditeur. Qu'importe d'ailleurs ! Entre exaltations créatives et périodes de dépressions, au moins a-t-elle eu avec lui un soutien qui lui avait manqué pendant toute ces années d'une vie antérieure agitée qui la conduisit d'hôpitaux psychiatriques, après des tentatives de suicide suite à des déboires sentimentaux, et en prison après un vol de bijoux ! Ses différents romans, bien que boudés par les maison d'édition, attestent de son parcours cahoteux. Ils sont autant de jalons autobiographiques comme c'est le cas de beaucoup d'écrivains qui puisent dans leur existence et dans leur expérience, la substance de leur oeuvre. Ainsi le vol de bijoux dont elle se rendit coupable, et surtout les circonstances de son arrestation et de sa détention, inspirèrent largement son oeuvre. Bizarrement son compagnon note que cela fit renaître sa créativité, la libéra de la dépression, lui faisant découvrir une certaine socialisation qui n'existait pas dans le milieu intellectuel qu'elle fréquentait ! La passion amoureuse qu'elle connut alors pour Roberta, une jeune détenue toxicomane et terroriste, n'est peut-être pas étrangère à cette renaissance. Par un retournement du destin, c'est l'administration pénitentiaire qui s'intéressa à « L'université de Rebibbia » comme à un document littéraire exceptionnel et qu'on créa ensuite « Le Prix Goliarda Sapienza » récompensant chaque année vingt récits de détenus, parrainés par des écrivains italiens reconnus. C'est une tentative réussie de réunion de la littérature à la vie. Angelo nous confie que le parcours de Goliarda fut hors du commun et nous en détaille les phases, note qu'elle ne pouvait passer une journée sans écrire, retient son sourire lumineux que de nombreuses photos attestent. Elle fut pourtant marquée par cette solitude qui enfante les grandes oeuvres parce qu'il n'y a rien de tel pour transmettre à la feuille blanche ses états d'âme et pour se libérer de ses maux, pour les exorciser, que de les coucher sur le papier. Pourtant quand on choisit cette posture, on n'est jamais assuré du résultat, Les périodes de sécheresse et de déprime existent et Pellegrino nous révèle que malgré tout, et peut-être malgré lui, cette solitude perdurera jusqu'à la mort de sa compagne. C'est le côté obscur de l'écrivain et c'est d'autant plus étonnant qu'elle venait du théâtre et du cinéma où la vie sous les projecteurs est la règle. Il faut en effet se méfier de l'écriture qui peut être une thérapie mais aussi être destructrice parce qu'elle est sous-tendue par des souffrances intimes qui peuvent résister et se retourner contre l'auteur qui souhaite les apprivoiser. S'incarner soi-même dans un personnage qu'on a crée peut être révélateur mais parfois aussi dévastateur. Cela complique le travail d'écriture et isole parfois l'auteur au point de se transformer pour lui en une impossibilité d'écrire, de s'exprimer complètement, et ainsi s'insinue en lui la certitude d'être en retrait de ce qu'il veut vraiment formuler, tissant petit à petit une frustration prégnante.
Angelo s'est consacré à la révélation de l'oeuvre de cette auteure négligée. le portait qu'il en fait est forcément subjectif mais qu'importe. On naît tous à une époque et dans un pays qui impriment leur marque dans notre vie. Pour elle, à cause de ses parents, ce fut très tôt l'engagement politique marqué à gauche, face au fascisme, la guerre, une enfance en Sicile dans un quartier populaire, le choix du théâtre et du cinéma et les rencontres qu'elle a pu y faire. Son roman emblématique, « L'art de la joie » est achevé quand l'Italie traverse « les années de plomb », mais il reste longtemps dans un tiroir. Pour autant Modesta, l'héroïne, a ce côté libre, rebelle et sensuelle de Goliarda
Personnage complexe, passionné, contradictoire, idéaliste mais incompris de ses contemporains, Goliarda renaît actuellement à travers la publications de ses oeuvres que, paradoxalement, elle eut un peu de mal à faire éditer de son vivant. C'est une revanche posthume mais aussi une invitation à découvrir cette oeuvre protéiforme,

©Hervé GAUTIER – Décembre 2018.http://hervegautier.e-monsite.com
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Mourir pour mieux renaître

Ce sont les lecteurs français qui ont donné ses lettres de noblesse à Goliarda Sapienza. Ils ont été les premiers à reconnaître son livre « L'art de la joie » comme une oeuvre majeure de la littérature italienne. Ce roman raconte l'histoire d'une jeune sicilienne qui découvre la vie et le plaisir au temps du fascisme. Il a été publié à titre posthume. Ce n'est qu'après ce succès que les autres écrits de cette femme ont été édités.

Dans ce court opus, celui qui fut son dernier compagnon, de 1976 à 1996, nous parle d'elle.
Lorsqu'on voit les photographies illustrant le texte, on la découvre « aérienne », rayonnante, lumineuse et on comprend qu'il soit tombé fou amoureux, fasciné par cette femme, malgré la différence d'âge (vingt ans les séparaient). Il nous relate, comment, après avoir vécu avec elle et avoir découvert ses textes, il a décidé de se consacrer à l'édition intégrale de ses écrits car seuls, quelques uns avaient vu le jour de son vivant.

Pour cela, il fallait bien la connaître, car lorsqu'on met à jour des manuscrits, après le décès de leur créatrice, il faut être très prudent afin de respecter la quintessence du contenu. Il explique les refus des éditeurs italiens, les relectures de « L'art de la joie », les discussions sans fin et puis d'un coup, la solitude après la mort de Goliarda. Lui, seul avec cette oeuvre dont il sait qu'elle a de la valeur….

Il nous raconte qu'elle a grandi à l'école de la vie, sous l'influence de ses parents, de la rue, du quotidien…Elle a lu la littérature politique, philosophique, intégrant l'Académie d'Art Dramatique, souffrant du refus des éditeurs face à « L'Art de la Joie ». Elle « habitait » ses textes, elle « était » présence dans ses récits. Volcanique, capable d'actes paraissant insensés, mais qui avaient un sens pour elle, c'était une femme bouleversante, attachante. Ne croyant pas au fait qu'un écrire rime avec solitude, elle fit lire et relire puis relire encore son oeuvre à son compagnon. Elle a tout sacrifié à l'écriture de 1967 à 1976, obligée de vendre des objets d'art pour vivre.

Angelo Maria Pellegrino nous décrit une femme combattante, combattive, provocatrice pour faire réagir (comme lorsqu'elle a « choisi » d'aller en prison … Il nous retrace leurs journées, le cheminement et les choix de cette grande dame, et se faisant, il donne l'envie au lecteur de découvrir, si ce n'est pas déjà fait, « l'art de la joie » et ses autres livres, comme le font les jeunes lecteurs italiens.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Goliarda Sapienza racontée par Angelo Maria Pellegrino, son compagnon pendant 21 ans et de 21 ans son cadet également. Il raconte la Goliarda d'avant lui, celle de l'enfance, qui l'a construite et celle d'après. Cette enfant issue d'une famille nombreuse, nourrie à la littérature et à la culture par ses parents militants socialistes. A douze ans, elle avait déjà appris à boxer et à tirer, et lu tout Dostoïevski, tout Tolstoï et les Misérables. Drôle, solaire, comédienne, musicienne... Une femme à part, qui sans un accident fâcheux était promise à une carrière de pianiste déjà prometteuse. On découvre sa vie riche et mouvementée. Sa vie de militante mais aussi d'écrivain, mêlant la fiction à la réalité. Son roman "L'Art de la joie", l'oeuvre d'une décennie, 800 pages émouvantes nous racontent l'histoire de Modesta mais nous livrent aussi en filigranes la vie de Goliarda. Ce livre longtemps refusé par les maisons d'édition car faisant scandale par ses sujets et ses personnages. Elle y parle de révolutionnaires connues en Sicile comme Roberta en les dressant sur un piédestal ce qui ne pouvait être accepté en Italie. Elle attaque le fascisme, prône l'émancipation des femmes, traite d'homosexualité et de liberté. Angelo remercie la France d'avoir mis en lumière ses oeuvres et moi je le remercie de s'être battu pour qu'elle soit éditée et enfin (re)connue. Un auteur (Goliarda Sapienza) de talent, une femme extraordinaire, qui a vécu plusieurs vies et un amant (et mari) qui l'a mise en lumière et dont le petit fascicule nous éclaire sur sa vie. Un livre bien utile. Merci Angelo pour ce partage et pour tes batailles!
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