Pour bien comprendre le phénomène "Pieds Nickelés", il faut savoir qu'au début du siècle la presse destinée aux jeunes était "bien pensante". C'était l'époque des Bécassine, Lizette, et images d'Epinal... Il y avait toujours une morale dans les histoires, et on ne rencontrait que des héros sans peur et sans reproche. Bref, le calme plat.
Et c'est alors que débarque une bande de trois ivrognes dont un est tout juste sorti de prison, dont le seul but dans la vie est de se la "couler douce" et qui s'expriment en pur argot de l'époque ! Ainsi les Pieds Nickelés sont longtemps restés une lecture peu recommandable que les galopins (ou leurs parents ?) lisaient en cachette. Cela n'a pas empêché la série de connaître un immense succès en France. Avec les Pieds Nickelés, la bande dessinée se débarrassait des clichés.
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Depuis 40 ans, Manuel Hirtz écrit sur la bande dessinée. Il est, aujourd'hui, l'un des excellents connaisseurs des registres populaires dont la mémoire n'a été que peu préservée par les discours légitimant du 9e art : petits formats, littérature d'obédience catholique, presse pour femmes ou jeunes filles, etc. S'il n'est pas aisé de croiser Manuel Hirtz, une occasion se présente tous les ans : le SoBD, salon parisien de la bande dessinée, dont il est membre du comité de pilotage et où il participe chaque année aux tables rondes. Nous avons interrogé Manuel Hirtz à l'occasion de l'édition 2019 : passion pour les arts de masse (BD, cinéma, roman polulaire), canon de la BD réaliste, mise en avant d'auteurs injustement oubliés (Jean Trubert, Raymond Cazenave, René Pellos)… Manuel Hirtz en mots et en images.
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