C'est à plusieurs reprises que j'ai croisé
Pax et le petit soldat, publié en poche chez Folio, sur Internet. Malgré tout le bien que j'avais pu en lire, il n'a pas suffisamment retenu mon attention pour que je le note dans mon carnet de lectures à faire. C'était une erreur heureusement rattrapée par une participante d'un challenge que je fais et qui consiste à lire les coups de coeur des autres inscrits. J'ai reconnu le titre du roman, ai vu qu'il était disponible à la médiathèque, l'occasion était parfaite et j'en suis bien heureuse !
Pax et le petit soldat est un de ces romans estampillés jeunesse et qui peuvent plaire au-delà des âges. Non, le fait que l'un des personnages principaux ait douze ans ne rend pas son point de vue inintéressant. Non, que le second personnage principal soit un animal ne fait pas du roman un récit enfantin. Mais revenons au début, avant d'ouvrir le livre.
Pax et le petit soldat raconte deux histoires qui sont finalement un peu les mêmes. D'un côté, Peter, contraint par son père qui décide de s'engager dans une guerre imminente, de se séparer son renard. de l'autre, Pax, qui va devoir apprendre à survivre dans un milieu qui lui est inconnu. Ensemble, ils sont mus par l'espoir de se retrouver.
Tout cela peut paraître assez sommaire, mais l'histoire est tellement plus nuancée ! Oui, c'est un récit d'amitié saupoudré d'aventure, mais c'est aussi une quête identitaire, sujet on ne peut plus universel. Comment Peter, orphelin de mère et si différent de son père, peut-il se construire ? Comment Pax, renard apprivoisé dès son plus jeune âge, peut-il survivre dans un milieu hostile ? Ce sont les rencontres, que font les deux amis chacun de leur côté qui vont leur permettre de révéler leur nature et leur identité propre. Ils vont se découvrir l'un l'autre pour ce qu'ils sont en dehors de leur amitié symbiotique. La manière qu'a eu l'autrice de traiter le fait d'être pleinement soi tout en étant en pleine connivence avec l'autre est très belle et très touchante. de manière générale, l'écriture de
Sara Pennypacker font que le jeune lecteur peut aisément faire sienne les questions que soulève le roman (conseillé par l'éditeur à partir de 10 ans).
L'évolution du personnage de Peter est un des point fort de ce roman (il m'a d'ailleurs fait penser sur certains points à Conor, le protagoniste de
Quelques minutes après minuit, le roman de
Patrick Ness, et qui m'avait aussi beaucoup touchée). On comprend rapidement que Pax est sa seule source d'affection. Nous passons, émus, d'un jeune garçon qui n'a pour seules sources de plaisir que son renard et le baseball, à un adolescent qui peut désormais compter sur lui-même. Il gagne peu à peu sa propre confiance et, en quelque sorte, apprend à s'apprivoiser. Ainsi, quand Peter apprend à se domestiquer, Pax, lui, renoue peu à peu avec sa nature sauvage. La structure du livre en elle-même est en miroir : les chapitres suivent alternativement les deux protagonistes dans leurs aventures. J'ai particulièrement apprécié les parties dédiées à Pax. On voit dès le début que l'autrice a eu à coeur de retranscrire au mieux son langage et son mode de pensée.
Pax et le petit soldat a été une lecture très touchante dans sa sincérité. le seul point négatif que je lui trouve vient même d'ailleurs de moi-même. En apprenant que le roman était illustré, je m'attendais à ce que le travail de
Jon Klassen (le dessinateur) apporte un vrai plus à l'histoire, or je n'ai pas trouvé que c'était le cas. J'ai fermé le livre le coeur gonflé de tendresse mais aussi d'espoir, celui d'en voir un jour une adaptation animée. En attendant, je vais chercher à me procurer la suite, sortie en mai 2022, intitulée le Chemin du retour.
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