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Citations sur Ellis Island (23)

A partir de la première moitié du XIXe siècle, un formidable espoir secoue l'Europe: pour tous les peuples écrasés, opprimés, oppressés, asservis, massacrés, pour toutes les classes exploitées, affamées, ravagées par les épidémies, décimées par des années de disette et de famine, une terre promise se mit à exister: l'Amérique, une terre vierge ouverte à tous, une terre libre et généreuse où les damnés du vieux continent pourront devenir les pionniers d'un nouveau monde, les bâtisseurs d'une société sans injustice et sans préjugés. (p.13-14)
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ce n'est pas pour apprendre quelque chose qu'ils sont
venus,
mais pour retrouver quelque chose,
partager quelque chose qui leur appartient en propre,

une trace ineffaçable de leur histoire

Quleque chose qui fait partie de leur mémoire commune
et qui a façonné au plus profond la conscience qu'ils
ont d'être américains

le reste, on peut seulement essayer de l'imaginer,
le déduire de ce qui reste, de ce qui a été conservé,
de ce qui a été préservé de la destruction et de
l'oubli

et l'on peut se demander enfin ce qui signifiait ce lieu
pour tous ceux qui y sont passés. (p.51)
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On conseilla à un vieux Juif russe de se choisir un nom bien américain que les autorités d’état civil n’auraient pas de mal à transcrire. Il demanda conseil à un employé de la salle des bagages qui lui proposera Rockefeller.
Le vieux Juif répéta plusieurs fois de suite Rockefeller, Rockefeller pour être sûr de ne pas l’oublier. Mais lorsque, plusieurs heures plus tard, l’officier d’état civil lui demanda son nom, il l’avait oublié et répondit, en yiddish : Schon vergessen (j’ai déjà oublié), et c’est ainsi qu’il fut inscrit sous le nom bien américain de John Ferguson.
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ne pas dire seulement : seize millions d'émigrants sont passés en trente ans par Ellis Island
mais tenter de se représenter
ce que furent des seize millions d'histoires individuelles, ces seize millions d'histoires identiques et différentes de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants chassés de leur terre natale par la famine ou la misère, l'oppression politique, raciale ou religieuse, et quittant tout, leur village, leur famille, leurs amis, mettant des mois et des années à rassembler l'argent nécessaire au voyage...
...il ne s'agit pas de s'apitoyer mais de comprendre (pages 52-53)
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Comment vous appelez-vous ?
D'où venez-vous ?
Pourquoi venez-vous aux États-Unis ?
Quel âge avez-vous ?
Combien d'argent avez-vous ?
Où avez-vous eu cet argent ?
Montrez-le-moi.
Qui a payé votre traversée ?
Avez-vous signé en Europe un contrat pour venir travailler ici ?
Avez-vous des amis ici ?
Avez-vous de la famille ici ?
Quelqu'un peut-il se porter garant de vous ?
Quel est votre métier ?
Êtes-vous anarchiste ?
etc.
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mais Ellis Island n'est pas un lieu réservé aux juifs.

il appartient à tous ceux que l'intolérance et la misère ont chassé et chassent encore de la terre où ils ont grandi.


( p.67 _P.O.L poche, 2019 )
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« Quelles sommes d'espoirs, d'attentes, de risques,
D'enthousiasmes, d'énergies étaient ici rassemblées
Ne pas dire seulement : seize millions d'émigrants
Sont passés en trente ans par Ellis Island
Mais tenter de se représenter
Ce que furent ces seize millions d'histoires individuelles,
Ces seize millions d'histoires identiques et différentes
De ces hommes, de ces femmes et de ces enfants chassés
De leur terre natale par la famine ou la misère,
L'oppression politique, raciale ou religieuse,
Et quittant tout, leur village, leur famille, leurs
Amis, mettant des mois et des années à rassembler
L'argent nécessaire au voyage (…)
Il ne s'agit pas de s'apitoyer mais de comprendre
quatre émigrants sur cinq n'ont passé sur Ellis
Island que quelques heures
Ce n'était, tout compte fait, qu'une formalité anodine,
Le temps de transformer l'émigrant en immigrant,
Celui qui était parti en celui qui était arrivé
Mais chacun de ceux qui défilaient
Devant les docteurs et les officiers d'état civil,
Ce qui était en jeu était vital :
Ils avaient renoncé à leur passé et à leur histoire,
Ils avaient tout abandonné pour tenter de venir vivre
Ici une vie qu'on ne leur avait pas donné le droit de
vivre dans leur pays natal
Et ils étaient désormais en face de l'inexorable » (p.52-53)
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C'est un petit îlot de quatorze hectares, à quelques centaines de mètres de la pointe de Manhattan.
les indiens l'appelaient l'île aux Mouettes,
et les hollandais l'île aux huîtres.
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Seize mil­lions d’immigrés pas­se­ront à Ellis Island, à rai­son de cinq à dix mille par jour. La plu­part n’y séjour­ne­ront que quelques heures ; deux à trois pour cent seule­ment seront refou­lés. En somme, Ellis Island ne sera rien d’autre qu’une usine à fabri­quer des Amé­ri­cains.
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« Etre juif, pour lui (Robert Bober), c’est avoir reçu, pour le transmettre à son tour, tout un ensemble de coutumes, de manières de manger, de danser, de chanter, des mots, des goûts, des habitudes,
Et c’est surtout avoir le sentiment de partager ces geste et ces rites avec d’autres , au-delà des frontières et des nationalités, partager ces choses devenues racines, tout en sachant qu’elles sont en même temps fragiles et essentielles, menacées par le temps et par les hommes (…) (p.60)
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