" Les hommes, disait-il, pour souffrit sont bien nés !
Peste soit du Boudin et du Boudin encore ;
Plût à Dieu, maudite Pécore,
Qu'il te pendit au bout du nez ! "
La prière aussitôt du Ciel fut écoutée,
Et dès que le Mari la parole lâcha,
Au nez de l'épouse irritée
L'aune de Boudin s'attacha.
Ce prodige imprévu grandement le fâcha.
Fanchon était jolie, elle avait bonne grâce,
Et pour dire sans fard la vérité du fait,
Cet ornement en cette place
Ne faisait pas un bon effet ;
Si ce n'est qu'en pendant sur le vas du visage,
Il l'empêchait de parler aisément,
Pour un époux merveilleux avantage,
Et si grand qu'il pensa dans cet heureux moment
Ne souhaiter rien davantage.
LES SOUHAITS RIDICULES.
Rien au monde, après l'espérance, - N'est plus trompeur que l'apparence.
Courant toujours bien devant le carrosse, le chat se retrouva,
soudain, face à un immense château que possédait un ogre.
Le plus méchant ogre qu'on puisse
imaginer mais, aussi, le plus riche de tous.
« Monsieur l'ogre, on m'a dit mais j'en doute que vous avez le don de vous
transformer en toutes sortes d'animaux.
Vous en doutez, eh bien, regardez ! »
Et l'ogre se transforma en lion.
De peur, le chat fit un énorme bond jusqu'au toit où il regretta de porter des
bottes, pas très pratiques pour marcher sur les tuiles.
« Oh ! Quelle peur vous m'avez faite. Mais vous pouvez aussi vous changer en toute
petite bête, une fourmi, une mouche, encore plus fort, une souris ? »
Et l'ogre se transforma en une petite souris blanche... et le chat, en bon matou
qu'il était, se jeta, aussitôt, sur la souris et la croqua d'un seul coup de dents.
(Le Chat botté)
Une aune de Boudin en fournit la matière.
" Une aune de Boudin, ma chère !
Quelle pitié ! c'est une horreur ",
S'écriait une Précieuse,
Qui toujours tendre et sérieuse
Ne veut ouïr parler que d'affaires de cœur.
LES SOUHAITS RIDICULES.
Quelque grand que soit l'avantage
De jouir d'un riche héritage
Venant à nous de père en fils,
Aux jeunes gens pour l'ordinaire
L'industrie et le savoir-faire
Valent mieux que des biens acquis.
Si le fils d'un meunier, avec tant de vitesse,
Gagne le coeur d'une princesse,
Et s'en fait regarder avec des yeux mourants,
C'est que l'habit, la mine et la jeunesse,
Pour inspirer de la tendresse,
N'en sont pas des moyens toujours indifférents.
(Morales du "Chat botté")
Quelque grand que soit l'avantage
De jouir d'un riche héritage
Venant à nous de père en fils,
Aux jeunes gens pour l'ordinaire,
L'industrie et le savoir faire
Valent mieux que les biens acquis.
(Le chat botté)
Que si quelque fois par caprice
Il prend plaisir à la fâcher,
C'est seulement pour empêcher
Que l'amour ne se ralentisse,
Tel que le Forgeron qui pressant son labeur,
Répand un peu d'eau sur la braise
De sa languissante fournaise
Pour en redoubler la chaleur.
Moralité (Le petit Poucet)
On ne s’afflige point d’avoir beaucoup d’enfants ;
Quand ils sont tous beaux, bien faits et bien grands,
Et d’un extérieur qui brille ;
Mais si l’un d’eux est faible, ou ne dit mot,
On le méprise, on le raille, on le pille ;
Quelquefois, cependant, c’est ce petit marmot
Qui fera le bonheur de toute la famille.
Quelque grand que soit l'avantage
De jouir d'un riche héritage
L'industrie et le savoir-faire
Valent mieux que des biens acquis.
Mais hélas! qui ne sait que ces loups doucereux,
De tous les loups sont les plus dangereux.