AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le Pull-Over rouge (29)

Mais une rumeur n'a point besoin d'être fondée du moment qu'elle trouve un climat favorable à son épanouissement.
Commenter  J’apprécie          100
Alignées devant le petit cercueil, les fillettes vêtues de robes d'été accentuent encore le caractère tragique de ce service funèbre pour une enfant de huit ans. Leur présence multiplie l'absente.
Commenter  J’apprécie          90
Vous aviez vingt ans au moment des faits. Votre âge m'émeut : c'est presque le mien. Ranucci, je ne supporte pas de suivre avec vous ce terrible chemin. Je voudrais que vous me disiez que vous avez fait cela, et puis que nous essayions ensemble de comprendre comment est morte une enfant de huit ans. Mais ne restez pas ainsi, Ranucci, je vous en conjure : implorez votre pardon, dites quelque chose, parlez ! ...
Ce moment était grand, et toute l'assistance le snetit, suspendue aux lèvres de ce jeune homme à la chevelure taillée en crinière léonine, à l'oeil étincelant, qui ajoute aux prestiges de la beauté physique un immense pouvoir de sympathie. Ainsi celui qui avait reçu en partage tous les dons tendait-il une main fraternelle à celui que le destin contraire avait écrasé ; c'était la jeunesse qui interpellait la jeunesse ; c'était la vie qui suppliait l'accusé d'écarter d'un mot, d'un geste, l'ombre de la mort qui commençait de l'envelopper ; c'était la voix chargée d'évoquer l'enfant martyrisée qui s'élevait pour convoquer la pitié dans cette salle grondante de ressentiment, devant ce public rassemblé pour une curée - bloc de haine qui vacillait soudain sur sa base parce qu'aucune assemblée humaine ne résistera à une voix transcendée par l'éloquence.
Tout pouvait basculer.
Christian Ranucci, figé dans son box, ne cilla pas, ne broncha point.
La péroraison fut à la même hauteur :
- Je veux que Ranucci se souvienne de son crime, de la mort de Marie-Dolorès, forme éternelle de l'innocence, je veux pour lui un chagrin et un repentir qui ne finissent jamais.
Avec cette dernière phrase, l'avocat de la partie civile refusait la peine de mort.
Commenter  J’apprécie          90
Dans la vie courante, tout le monde dit "mon auto" ou "ma voiture", mais le lecteur aura déjà remarqué qu'un homme interrogé ne saurait parler que de son "véhicule", de même qu'il ne dira pas avoir vu "quelqu'un" mais "un individu". Mlle Di Marino porte le procédé à une sorte de perfection : enchaînant avec brio les clichés et le jargon juridico-administratif, elle fait tant et si bien qu'un lecteur non averti ne pourrait en aucun cas deviner que c'est un jeune niçois de vingt ans qui est censé parler. Mais ce vocabulaire emprunté au double sens du terme n'est certes pas innocent. Mlle Di Marino fait ainsi dire à la suite à Christian : "... c'est avec cette voiture que j'ai causé un accident qui a immédiatement précédé le moment où j'ai égorgé la fillette. Je viens de résumer l'essentiel des faits, je consens maintenant à donner des détails supplémentaires.
On ne peut, à la lecture, se défendre d'un sentiment d'exaspération indignée envers celui qui, après avoir "résumé l'essentiel des faits", dont l'égorgement d'une fillette, "consent" à donner des détails supplémentaires. La froideur des mots induit la froideur de celui qui est censé les avoir prononcés, et à l'heure de la délibération du jury, la relecture de certaines phrases peut déclencher des réactions décisives. Mais le juré persuadé à juste titre que "le style, c'est l'homme" ne sait pas qu'en matière judiciaire, le style, c'est le policier ou le juge d'instruction.
Commenter  J’apprécie          90
J'ai tiré le gros lot du malheur sans même avoir acheté de billet.
Commenter  J’apprécie          80
"J'ai tiré le gros lot du malheur sans mêmeavoir acheté de billet" avait écrit Christian Ranucci. Traçant ces lignes en 1975, il ignorait encore que le pire était à venir de cette invraisemblable cascade maléfique qui s'abattait sur sa t^te avec une régularité effrayante. Par trois fois, son chemin avait croisé celui d'un ravisseur d'enfant. Il allait payer pour les trois, tandis que l'homme au pull over rouge resterait impuni, que l'assassin de Vincent Gallardo ne serait jamais retrouvé, que Patrick Henry sauverait sa tête
Commenter  J’apprécie          80
J'ai envie de hurler mais personne ne veut m'ecouter car tout le monde s'en fou. En France on vous condamne un innocent a mort et ça laisse indifférent
Commenter  J’apprécie          72
Victor Hugo : " le sang se lave avec les larmes, non avec le sang... Tant que la peine de mort existera, la nuit régnera dans la cour d'assises."
Commenter  J’apprécie          60
Je me disais qu'un type qui avoue avoir enlevé et tué une fillette, s'il dit qu'un pull-over n'est pas à lui, c'est que c'est vrai. (p.176)
Commenter  J’apprécie          50
L'opinion publique, Christian Ranucci : deux aveugles fonçant l'un vers l'autre sur une autoroute, convaincus qu'aucun obstacle ne peut se présenter.
La collision fera un mort.
Commenter  J’apprécie          50






    Lecteurs (1493) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Gilles Perrault (1931-2023)

    Il faisait frais ce matin-là, je décidais de sortir, mais vu le temps maussade et gris je décidai de prendre mon pull-over ...?...

    Jaune
    rouge

    10 questions
    27 lecteurs ont répondu
    Thème : Gilles PerraultCréer un quiz sur ce livre

    {* *}