Le pull-over rouge est l'enquête journalistique de
Gilles Perrault sur l'affaire Ranucci. J'ai recherché ce livre pendant des années, puis, une fois que je l'ai eu entre les mains, j'ai encore mis des mois à l'ouvrir et à m'y plonger. J'avais peur de ce que j'allais y trouver. Mais, une chose est sûre, je ne regrette pas cette lecture : j'ai dévoré le livre en quelques heures à peine.
Pour rappel des faits, le 3 juin 1974, une petite fille de huit ans, Marie-Dolores Rambla disparaît alors qu'elle joue au pied de son immeuble à Marseille avec son petit frère de six ans. Un homme les aborde prétextant avoir perdu son chien. L'homme reste avec la fillette tandis que le petit frère part de son côté. Quand il revient sur place, sa soeur a disparu. le lendemain, on retrouve son corps lardé de coups de couteaux et dissimulé sous des branchages en sortie de la ville.
Deux jours plus tôt, une voiture est impliquée dans un accident de la circulation, un refus de stop à la sortie de la ville. Cette voiture, c'est celle de Christian Ranucci. le jeune homme de vingt ans prend la fuite et va se cacher un peu plus loin. Il est pris en chasse par des témoins qui relèvent sa plaque d'immatriculation.
Deux faits divers a priori sans liens. Et pourtant, Christian Ranucci va devenir le principal suspect dans l'enlèvement et le meurtre de l'enfant. Deux ans plus tard, il sera reconnu coupable et condamné à mort. Christian Ranucci est guillotiné le 28 juillet 1976 à 4h13 dans la cour de la prison des Baumettes.
Je souhaite autant que possible rester neutre sur ce livre car j'estime que ce n'est pas le lieu de critiquer le livre au fond. Loin de moi l'envie de refaire l'affaire, de reprendre tous les éléments, toutes les preuves à charge ou à décharge. J'estime simplement que c'est un livre utile pour qui s'intéresse aux grandes affaires pénales.
Gilles Perrault a, à mon sens, mené une enquête fouillée, poussée et surtout juste. Si vous décidez de lire ce livre c'est au minimum que vous vous interrogez. Car il est incontestable que cette affaire ne laisse pas indifférent même après toutes ces années. Notre société s'est beaucoup apaisée, l'abolition de la peine de mort est passée par là…